Nous sommes toujours à Maré, et cela jusqu'à la fin de la semaine (surement), et je vais vous montrer quelques magnifiques endroits. L'île étant composé de huits districts, je vais vous faire découvrir un site pour chaque.
Dans le district d'Eni, il faut aller voir les gens de la tribu.
Tout au sud de l’île, le petit district d’Eni ne compte qu’une seule tribu d’environ 350 habitants, qui répond au même nom. Une charmante plage où s’amusent les gamins, un lieu de culte protestant, une école, une maison commune où on joue aux dominos et au bingo, le marché du samedi qui expose les produits des clans des pêcheurs et des agriculteurs… À
Eni, la vie s’écoule paisiblement, dans le respect des ancêtres dont l’âme veille à l’intérieur des grottes sépulcrales creusées dans la falaise. L’ouverture d’un gîte en 1995 a un peu bousculé les habitudes de la tribu. Il a aussi permis aux visiteurs, accueillis sous la case, de s’immerger dans la culture et le mode de vie kanak.
Dans le district de La Roche, il faut voir la forteresse.
La Roche doit son nom à un bloc corallien de 90 m de haut, le «titi», qui servit de refuge aux habitants lors des guerres de religion du XIXe siècle. Sur son sommet subsistent les vestiges d’anciennes fortifications. La tradition locale en a fait le premier lieu habité à Maré, à l’époque où la plaine en contrebas était encore immergée. Toute ascension de la
forteresse se fait avec un guide ou après autorisation. L’église, elle, date de 1883, dix-sept ans après la création de la mission fondée par le Révérend Père Beaulieu.
Dans le district de Tawainedr, il faut voir le saut du guerrier.
La région située à l’Est de La Roche est totalement dépourvue de lagon. Les falaises profondément découpées tombent à pic dans le Pacifique. Comme aux alentours du saut du guerrier. Ici, la légende veut que Hnor, un guerrier du clan Si Hnathege, acculé par les hommes du clan Si Gurework, ait franchi d'un seul bond une faille de 7 m de large creusée dans la falaise. Dans leur élan, ses ennemis surpris, et bien moins agiles que Hnor, se seraient fracassé le crâne 40 m plus bas. Le site, aujourd’hui sécurisé, domine l’immense baie de l'Allier jusqu'au lointain Cap Roussin.
Dans le district de Penelo, il faut voir le Bone de la léproserie
Au volant à Maré, mieux vaut posséder un excellent sens de l’orientation ou un copilote averti ! En l’absence, ou presque, de toute signalétique (il faut bien que l’île conserve un peu de ses secrets…), l’astuce consiste à se repérer aux noms des tribus peints sur l’asphalte pour inciter les conducteurs à ralentir. Si vous parvenez, au centre de l’île, à localiser le Bone de la léproserie (un centre de soins pour lépreux existait autrefois à Penelo), vous découvrirez l’une des plus grandes cavités noyées au monde. Son puits de 50 m débouche sur un lac souterrain de plus de 350 000 m3 d'eau douce. Un site passionnant pour les amateurs de géologie.
Dans le district de Medu, il faut voir la grotte de Pethoen
En venant de Wabao, juste avant les premières habitations de Medu, arrêtez-vous près d’un virage. Sur la gauche, un sentier s’enfonce dans la forêt et mène en quelques minutes à peine à la grotte de Pethoen. L’une des plus spectaculaires de Maré dont le sous-sol est riche en lentilles d’eau douce. Là, un épais rideau de stalactites le long desquelles glissent des gouttelettes dessine des ombres sur l’eau bleue et limpide, théâtre d’interminables concours de sauts organisés par les enfants de la tribu. Pour visiter cette grotte, mieux vaut demander à un guide de Medu. Medu est aussi la seule tribu 100% catholique de l'île, qui compte 80% de protestants.
Dans le district de Wabao, il faut voir les plages de Cengeité et Wabao.
Au Sud de Tadine, la baie de Wabao offre aux visiteurs les plus belles plages de Maré. Un long ruban de sable blanc et doux, ourlé d’un mur ombragé de cocotiers, qui glisse sa nonchalance dans les eaux peu profondes du lagon. Un site exceptionnel, encore sauvage, propice à la baignade, au farniente et, masque sur les yeux, à l’observation de la faune et de la flore marines. Devant la tribu de Wabao, la longue plage de Yedjelé emporte nos suffrages. Impossible de résister au charme et à la magie. L’appel du lagon est le plus fort. Un plongeon dans la mer aux reflets turquoise est inévitable.
Dans le district de Tadine, il faut voir l'aquarium naturel.
À 2 km au Sud de Tadine, tout au bord de la route, l'aquarium naturel ressemble à un petit bout de lagon prisonnier d’une paroi de corail et habillé d’une ceinture végétale. En fait, cette piscine peu profonde aux tons émeraude (il est interdit de s’y baigner) communique avec la mer par un siphon. En période cyclonique, poissons et tortues viennent y trouver refuge. Juste en face de l’aquarium naturel, de l’autre côté de la chaussée, Wi Dongo abrite une variété de palétuviers endémiques, vieux de plusieurs siècles. Tout près de là, à Hnidenod, se trouve la sépulture fleurie de Yeiwéné Yeiwéné, leader indépendantiste maréen assassiné à Ouvéa le 4 mai 1989 avec Jean-Marie Tjibaou.
Dans le district de Guahma, il faut voir les vanilleraies.
Comme à Lifou, de nombreux particuliers cultivent la vanille à Maré. Une soixantaine de producteurs et planteurs se sont regroupés dans une association. À Kaewatine, Tenane, Rawa…, plusieurs vanilleraies ont ouvert ces dernières années leur jardin au public. Vous apprendrez comment planter cette orchidée, quels tuteurs utiliser, vous découvrirez les techniques de bouclage, de mariage et de séchage. Cultiver la vanille nécessite beaucoup de soins et de temps, puisqu’il faut généralement trois ans entre la plantation et la vente des premières gousses séchées. La visite s’achève par une dégustation de café ou de thé… à la vanille bien sûr !
Voilà. Ce n'est que quelques sites que j'ai choisi mais de nombreux autres sont aussi merveilleux. Une île qui est très riche.
mercredi 30 avril 2014
mardi 29 avril 2014
Initiation au nengone
Bozu,
Aujourd'hui nous allons découvrir ensemble la langue de Maré : le p’ene nengone, ou simplement nengone (qui est aussi le nom de l'île en langue).
Elle est la deuxième langue kanak la plus parlée, après le drehu, avec 8 721 locuteurs déclarés de 14 ans et plus, dont 3 544 sur l’île de Maré et 4659 dans le Grand Nouméa selon le recensement de 2009. Enseignée depuis la maternelle jusqu’au lycée comme matière facultative, elle fait partie des épreuves de langues vivantes optionnelles au baccalauréat depuis 1992. Elle est également enseignée à l’Université de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la licence de Langues, littératures et civilisations régionales depuis 1999.
Je vais vous montrer une ou deux leçons pour vous faire découvrir cette langue. Rassurez-vous c'est une initiation pour les débutants et je ne vais pas vous assommer avec trop de vocabulaire.
Je sais tout cela grâce à un site très bien fait pour les étudiants ou les curieux comme moi. Il vous permet en 24 leçons de connaître quelques bases. Je pense bien que pour les personnes en métropole cela n'a aucune utilité car ils ont très peu de chance de croiser une personne de Nengone, mais pour les gens du Caillou c'est un moyen simple et efficace d'apprendre une nouvelle langue et de communiquer avec les gens du Pays.
Je vous laisse le voir par vous même si cela vous intéresse, en voici le lien.
Ha eked.
Aujourd'hui nous allons découvrir ensemble la langue de Maré : le p’ene nengone, ou simplement nengone (qui est aussi le nom de l'île en langue).
Elle est la deuxième langue kanak la plus parlée, après le drehu, avec 8 721 locuteurs déclarés de 14 ans et plus, dont 3 544 sur l’île de Maré et 4659 dans le Grand Nouméa selon le recensement de 2009. Enseignée depuis la maternelle jusqu’au lycée comme matière facultative, elle fait partie des épreuves de langues vivantes optionnelles au baccalauréat depuis 1992. Elle est également enseignée à l’Université de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la licence de Langues, littératures et civilisations régionales depuis 1999.
Je vais vous montrer une ou deux leçons pour vous faire découvrir cette langue. Rassurez-vous c'est une initiation pour les débutants et je ne vais pas vous assommer avec trop de vocabulaire.
Je sais tout cela grâce à un site très bien fait pour les étudiants ou les curieux comme moi. Il vous permet en 24 leçons de connaître quelques bases. Je pense bien que pour les personnes en métropole cela n'a aucune utilité car ils ont très peu de chance de croiser une personne de Nengone, mais pour les gens du Caillou c'est un moyen simple et efficace d'apprendre une nouvelle langue et de communiquer avec les gens du Pays.
Je vous laisse le voir par vous même si cela vous intéresse, en voici le lien.
Ha eked.
lundi 28 avril 2014
Maré...
Après vous avoir parler d'Ouvéa j'ai eu envie de continuer sur ma lancée et de vous faire découvrir une autre île des Loyauté : Maré.
Maré, ou Nengone en langue locale, est la plus australe et la plus élevée des îles Loyauté avec une superficie de 650 km2. Ses cinq étages de coraux superposés culminent à près de 130 mètres sur la côte sud. Elle est dotée d'une beauté sauvage, faite de falaises profondément découpées, de roches basaltiques, de forêts sombres, mais également de merveilleuses petites criques de sable fin nichées entre les promontoires rocheux ainsi que de longues plages inviolées bordées de cocotiers. La plaine centrale, constituée par l’ancien lagon, est percée de nombreuses grottes, et des piscines naturelles d’eau douce ou d’eau de mer qui abritent poissons et tortues dans un camaïeu de bleus et de verts que l’on ne trouve nulle part ailleurs aux Loyauté.
Maré est divisée en 8 districts qui regroupent 29 tribus : Guahma, Tadine, Wabao, Eni, Médu, La Roche, Tawaïnedr et Pénélo. L'activité principale des 6 900 Maréens est l'agriculture maraîchère qui alimente toute la Nouvelle-Calédonie de fruits aux couleurs et aux saveurs uniques. Les avocats de Maré ont acquis une telle réputation qu’ils s’arrachent à Nouméa, et qu’une grande fête leur est consacrée tous les ans sur l’île.
Baptisée d’abord Britannia, du nom du voilier du capitaine Raven venu explorer la région en 1803, Maré a longtemps subi l’influence des navigateurs, négociants et missionnaires britanniques. On retrouve encore aujourd’hui cette influence dans la langue nengone, fortement teintée de mots et de prononciations anglais. Le premier Européen à toucher l’île fut le capitaine Butler du navire Walpole, en 1800. C’est en réalité quatre décennies plus tard que les premiers contacts avec les Blancs s’établissent vraiment. A partir de 1841, le révérend Murray diffuse les valeurs du protestantisme. Son « homologue » catholique, le révérend Beaulieu, poursuit les mêmes buts : des troubles se produisent jusqu’en 1883. Depuis toujours, les Maréens ont intégré les nouveaux venus installés sur l’île, ce qui explique leur métissage très marqué et leur caractère à la fois ouvert et bien trempé.
La suite demain...
Maré, ou Nengone en langue locale, est la plus australe et la plus élevée des îles Loyauté avec une superficie de 650 km2. Ses cinq étages de coraux superposés culminent à près de 130 mètres sur la côte sud. Elle est dotée d'une beauté sauvage, faite de falaises profondément découpées, de roches basaltiques, de forêts sombres, mais également de merveilleuses petites criques de sable fin nichées entre les promontoires rocheux ainsi que de longues plages inviolées bordées de cocotiers. La plaine centrale, constituée par l’ancien lagon, est percée de nombreuses grottes, et des piscines naturelles d’eau douce ou d’eau de mer qui abritent poissons et tortues dans un camaïeu de bleus et de verts que l’on ne trouve nulle part ailleurs aux Loyauté.
Maré est divisée en 8 districts qui regroupent 29 tribus : Guahma, Tadine, Wabao, Eni, Médu, La Roche, Tawaïnedr et Pénélo. L'activité principale des 6 900 Maréens est l'agriculture maraîchère qui alimente toute la Nouvelle-Calédonie de fruits aux couleurs et aux saveurs uniques. Les avocats de Maré ont acquis une telle réputation qu’ils s’arrachent à Nouméa, et qu’une grande fête leur est consacrée tous les ans sur l’île.
Baptisée d’abord Britannia, du nom du voilier du capitaine Raven venu explorer la région en 1803, Maré a longtemps subi l’influence des navigateurs, négociants et missionnaires britanniques. On retrouve encore aujourd’hui cette influence dans la langue nengone, fortement teintée de mots et de prononciations anglais. Le premier Européen à toucher l’île fut le capitaine Butler du navire Walpole, en 1800. C’est en réalité quatre décennies plus tard que les premiers contacts avec les Blancs s’établissent vraiment. A partir de 1841, le révérend Murray diffuse les valeurs du protestantisme. Son « homologue » catholique, le révérend Beaulieu, poursuit les mêmes buts : des troubles se produisent jusqu’en 1883. Depuis toujours, les Maréens ont intégré les nouveaux venus installés sur l’île, ce qui explique leur métissage très marqué et leur caractère à la fois ouvert et bien trempé.
La suite demain...
dimanche 27 avril 2014
Sarèxwâda*
La récolte de la nouvelle igname donne chaque année l'occasion de
cérémonies traditionnelles et de journées de partage festives. C'est
dans cet esprit de respect de la coutume que le Centre Culturel Tjibaou invite le public
à vivre une rencontre basée sur ce tubercule sacré, base de
l'alimentation kanak traditionnelle, qui rythme le calendrier social
coutumier et symbolise la fidélité aux ancêtres et l'attachement à la
terre.
Au programme : ateliers-vente, visites conférences des champs d'ignames, expositions, danses et dégustations.
J'avais eu le loisir de m'y rendre l'année dernière, mais seule, donc hier nous avons remédié à cette lacune et nous y sommes aller avec Didoux. Le programme n'ayant pas été publié à temps, nous sommes arrivés à 10h30 et avons manqué la danse d'ouverture. Mais nous somme tout de même arrivés juste à temps pour la visite guidée du jardin, où nos guides nous ont expliqué la culture et le symbole coutumier de l'igname et du tarot. Le cerveau en a absorbé le plus possible, malgré un soleil fort généreux qui chauffait nos calbasses !
Ensuite il y a eu une coutume, mais l'âne que je suis avait bien pris son appareil photo, mais sans la carte SD à l'intérieur... Donc je reviens bredouille de cette très bonne matinée.
* Sarèxwâda, "éparpiller, clore l'année" en langue xârâcùù (région centre de la Grande Terre)
Au programme : ateliers-vente, visites conférences des champs d'ignames, expositions, danses et dégustations.
J'avais eu le loisir de m'y rendre l'année dernière, mais seule, donc hier nous avons remédié à cette lacune et nous y sommes aller avec Didoux. Le programme n'ayant pas été publié à temps, nous sommes arrivés à 10h30 et avons manqué la danse d'ouverture. Mais nous somme tout de même arrivés juste à temps pour la visite guidée du jardin, où nos guides nous ont expliqué la culture et le symbole coutumier de l'igname et du tarot. Le cerveau en a absorbé le plus possible, malgré un soleil fort généreux qui chauffait nos calbasses !
Ensuite il y a eu une coutume, mais l'âne que je suis avait bien pris son appareil photo, mais sans la carte SD à l'intérieur... Donc je reviens bredouille de cette très bonne matinée.
* Sarèxwâda, "éparpiller, clore l'année" en langue xârâcùù (région centre de la Grande Terre)
samedi 26 avril 2014
L’île la plus proche du paradis
Mais Ouvéa c'est aussi ça :
Ouvéa est l’un des plus beaux atolls du Pacifique, avec sa plage de sable blanc qui s’étend sur 25 km, caressée par une eau limpide et lumineuse aux tons changeants. Longue de 35 km et large par endroit de moins de 40 mètres, pour une superficie totale de 132 km2, l’île est traversée du nord au sud par une unique route qui longe tantôt l’interminable plage plantée de cocotiers au bord du lagon, tantôt le grand Pacifique d’un bleu intense. L’eau du lagon offre sa transparence exceptionnelle pour servir de miroir aux majestueuses falaises de Lékiny ou de réserve nourricière aux habitants.
L’île d’Ouvéa est un atoll basculé, en partie immergé, dont le lagon n'est pas comblé comme à Lifou ou à Maré, mais fermé au nord et au sud par une série de récifs et d'îlots, les Pléiades. Les 4 300 habitants d’Ouvéa puisent leurs origines dans les migrations polynésiennes et mélanésiennes. L’influence polynésienne y est nettement plus marquée qu’à Lifou et Maré, le nom même de l’île est le nom polynésien de l’île Wallis (Uvea). Dans le district coutumier de Saint-Joseph, au nord, la chefferie de Takedji est une sorte d’enclave wallisienne au sein du district kanak. C’est pour cette raison qu’on parle deux langues vernaculaires à Ouvéa : le iaai, langue kanak, et le faga-uvea d’origine polynésienne.
Trois districts coutumiers divisent l’île : Saint-Joseph, Fayaoué et Mouli. Ouvéa a hérité du surnom d’ « île la plus proche du Paradis » dans les années 70, de Katsura Morimura, jeune écrivain japonaise venue séjourner à Ouvéa. Enchantée par le cadre et l’accueil chaleureux, elle intitula le roman qu’elle était en train d’écrire « L’île la plus proche du paradis », et situa l’action sur l’île, racontant une histoire d’amour entre une jeune Japonaise en visite et un descendant de Japonais établi à Ouvéa. Le livre, jamais traduit en français, a aussi fait l’objet d’un film, qui porte le même titre, sous-titré en français. Katsura Morimura est aujourd’hui décédée, mais le titre de son roman, lui, est toujours resté attaché à Ouvéa et explique en partie l’amour des visiteurs japonais pour cette île.
Ouvéa est l’un des plus beaux atolls du Pacifique, avec sa plage de sable blanc qui s’étend sur 25 km, caressée par une eau limpide et lumineuse aux tons changeants. Longue de 35 km et large par endroit de moins de 40 mètres, pour une superficie totale de 132 km2, l’île est traversée du nord au sud par une unique route qui longe tantôt l’interminable plage plantée de cocotiers au bord du lagon, tantôt le grand Pacifique d’un bleu intense. L’eau du lagon offre sa transparence exceptionnelle pour servir de miroir aux majestueuses falaises de Lékiny ou de réserve nourricière aux habitants.
L’île d’Ouvéa est un atoll basculé, en partie immergé, dont le lagon n'est pas comblé comme à Lifou ou à Maré, mais fermé au nord et au sud par une série de récifs et d'îlots, les Pléiades. Les 4 300 habitants d’Ouvéa puisent leurs origines dans les migrations polynésiennes et mélanésiennes. L’influence polynésienne y est nettement plus marquée qu’à Lifou et Maré, le nom même de l’île est le nom polynésien de l’île Wallis (Uvea). Dans le district coutumier de Saint-Joseph, au nord, la chefferie de Takedji est une sorte d’enclave wallisienne au sein du district kanak. C’est pour cette raison qu’on parle deux langues vernaculaires à Ouvéa : le iaai, langue kanak, et le faga-uvea d’origine polynésienne.
Trois districts coutumiers divisent l’île : Saint-Joseph, Fayaoué et Mouli. Ouvéa a hérité du surnom d’ « île la plus proche du Paradis » dans les années 70, de Katsura Morimura, jeune écrivain japonaise venue séjourner à Ouvéa. Enchantée par le cadre et l’accueil chaleureux, elle intitula le roman qu’elle était en train d’écrire « L’île la plus proche du paradis », et situa l’action sur l’île, racontant une histoire d’amour entre une jeune Japonaise en visite et un descendant de Japonais établi à Ouvéa. Le livre, jamais traduit en français, a aussi fait l’objet d’un film, qui porte le même titre, sous-titré en français. Katsura Morimura est aujourd’hui décédée, mais le titre de son roman, lui, est toujours resté attaché à Ouvéa et explique en partie l’amour des visiteurs japonais pour cette île.
vendredi 25 avril 2014
La génèse de la polémique...
Face à cette polémique, il faut voir le point de vue de Mathieu Kassovitz. Voici quelques propos recueillis qui vous aideront à peut être faire pencher la balance.
Pour conclure, voici quelques livres qui traitent du sujet et qui abordent celui-ci sous différents angles :
Pour conclure, voici quelques livres qui traitent du sujet et qui abordent celui-ci sous différents angles :
jeudi 24 avril 2014
Suite de la polémique
En métropole aussi ce film a levé beaucoup d'interrogations, de nombreux journaux télévisés et papier se sont penché sur le sujet.
Ainsi il a été écrit : Si l'acteur a su retrouver l'énergie créative qui animait ses premiers films, dans L'Ordre et la Morale, le réalisateur des Rivières pourpres défend une thèse uniquement à charge contre l'État français et qui ne s'appuie que sur le témoignage du supergendarme du GIGN Philippe Legorjus. Alors que Kassovitz affirmait vouloir relancer le débat sans rouvrir les plaies des Kanaks, son film aura tout de même été interdit en Nouvelle-Calédonie, preuve que là-bas les feux de cette tragédie sont mal éteints.
Un article très intéressant, même si il manque aussi de partialité à son tour, de ce journal vous en dira plus ici sur "les mensonges de Kassovitz".
Un autre journal s'interroge sur cette polémique : Quel crédit donner à ces attaques ? Mathieu Kassovitz, qui a travaillé près de dix ans sur le long-métrage, assure qu'il a cherché à être au plus près de la vérité, et à éviter la controverse. Dans un entretien à l'Agence France-Presse, il affirme avoir contacté le général Vidal et Bernard Pons lors de la préparation du film, sans réponse de leur part. "J'ai notamment travaillé à partir de l'enquête de la Ligue des droits de l'homme de 1989, elle-même étayée sur les témoignages des militaires, des Kanaks, de Pons, de Vidal..., explique-t-il. Mon film n'est pas adapté du livre de Philippe Legorjus."...
Quant à Michel Rocard, arrivé à Matignon après la réélection de François Mitterrand, et chargé à l'époque de négocier une sortie de crise, il défend également le film, qu'il juge conforme à la réalité des événements.
Il est dur de se faire une opinion, le mieux est de voir le film ou de l'ignorer.
Ainsi il a été écrit : Si l'acteur a su retrouver l'énergie créative qui animait ses premiers films, dans L'Ordre et la Morale, le réalisateur des Rivières pourpres défend une thèse uniquement à charge contre l'État français et qui ne s'appuie que sur le témoignage du supergendarme du GIGN Philippe Legorjus. Alors que Kassovitz affirmait vouloir relancer le débat sans rouvrir les plaies des Kanaks, son film aura tout de même été interdit en Nouvelle-Calédonie, preuve que là-bas les feux de cette tragédie sont mal éteints.
Un article très intéressant, même si il manque aussi de partialité à son tour, de ce journal vous en dira plus ici sur "les mensonges de Kassovitz".
Un autre journal s'interroge sur cette polémique : Quel crédit donner à ces attaques ? Mathieu Kassovitz, qui a travaillé près de dix ans sur le long-métrage, assure qu'il a cherché à être au plus près de la vérité, et à éviter la controverse. Dans un entretien à l'Agence France-Presse, il affirme avoir contacté le général Vidal et Bernard Pons lors de la préparation du film, sans réponse de leur part. "J'ai notamment travaillé à partir de l'enquête de la Ligue des droits de l'homme de 1989, elle-même étayée sur les témoignages des militaires, des Kanaks, de Pons, de Vidal..., explique-t-il. Mon film n'est pas adapté du livre de Philippe Legorjus."...
Quant à Michel Rocard, arrivé à Matignon après la réélection de François Mitterrand, et chargé à l'époque de négocier une sortie de crise, il défend également le film, qu'il juge conforme à la réalité des événements.
Il est dur de se faire une opinion, le mieux est de voir le film ou de l'ignorer.
mercredi 23 avril 2014
La polémique continue...
Une première polémique d'Ouvéa au travers un communiqué de Benoit Tangopi, ancien prisonnier et gardien de la grotte.
Je souhaite apporter des informations et des éclaircissements sur la position de la chefferie de Gossanah par rapport au film « L’ordre et la morale » de Mathieu Kassovitz. Je ne suis pas d’accord avec certaines informations données par l’équipe du film dans les médias. Et il me paraît donc important que la population sache ce qui s’est passé à notre niveau.
Depuis l’arrivée de certains membres de l’équipe du film en 2007, nous avons assisté à toutes les réunions dans les chefferies d’Ouvéa, dans lesquelles devaient se prendre la décision d’accepter ou non le projet de film porté par Mathieu Kassovitz... En mars 2010, a eu lieu à la chefferie Bazit la dernière réunion pour accepter le film ou non. Lors de cette réunion, des personnes étaient contre le film et d’autres pour le film. Le président du district de Saint-Joseph a alors pris la décision pour tout le monde d’accepter le film. Mais la population d’Ouvéa étant déjà divisée sur le film, l’équipe du film a décidé de partir faire le film à Tahiti.
S’agissant des anciens prisonniers d’Ouvéa 88, nous étions au départ d’accord si le projet se faisait à Ouvéa car nous aurions été là pour raconter. Mais ensuite nous n’étions plus d’accord avec le projet lorsque nous avons appris que le film se tournerait à Tahiti. Sur 33 anciens prisonniers, 3 seulement sont partis à Tahiti participer au tournage du film.
Il est dit trop souvent que Gossanah était d’accord pour ce projet alors qu’il n’y a que quelques personnes de certaines familles qui sont parties à Tahiti faire le film... Beaucoup d’entre nous n’étaient pas d’accord avec le fait que le scénario du film soit basé sur l’histoire et le livre de Legorjus. D’autant que l’équipe du film s’était engagé à ce que la vérité de ce que les gens d’Ouvéa ont vécu soit dite. Or, nous constatons premièrement que cet engagement n’a pas été respecté et que deuxièmement, le film avance des informations sans preuves. Le FLNKS est accusé d’être responsable de ce qui s’est passé et de nous avoir lâchés. Or jusqu’à aujourd’hui, il nous est encore difficile de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé. Il nous faut avant tout faire un travail de recherche de vérité avant d’avancer dans un film des faits sans preuves qui pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la lutte de notre peuple.
C’est pour cette raison que nous nous demandons si ce film va réellement nous aider, comme nous l’avait précisé Mathieu Kassovitz au départ. Nous constatons pour l’instant que ce film nous divise encore plus. Mathieu Kassovitz et son équipe nous avaient dit que leur film nous aidera à travailler pour notre indépendance. Nous constatons que ce film nous brouille et que ce n’est pas un film de réconciliation comme indiqué dans les médias. Nous ne sommes pas contre le film en tant que tel mais contre le fait que ce film soit basé sur l’histoire de Legorjus qui nous a trahis. Baser le film sur la version de Legorjus a pour objectif de le laver de ses responsabilités dans la mort de nos frères. Nous avions dit que nous allions libérer les otages après le 8 mai 1988, deuxième tour des élections présidentielles, et Legorjus le savait, de même l’Elysée et Matignon, puisque Legorjus était leur intermédiaire.
Nous reprochons à l’équipe du film de manquer d’analyse dans cette affaire. Ce manque aura et a déjà des conséquences négatives pour notre peuple ainsi que pour l’ensemble de la population de Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui les conséquences du film sont contraires à ce que l’équipe du film avait prétendu au départ.
Ayant vu le documentaire et le film, je comprends ce communiqué. Le film est subjectif et ne répond à aucune interrogation réelle, ce qui peut être mal interprété. Mais est ce que la vérité verra-t-elle le jour ?
La polémique n'a pas eu lieu seulement sur le Caillou...
A demain.
Je souhaite apporter des informations et des éclaircissements sur la position de la chefferie de Gossanah par rapport au film « L’ordre et la morale » de Mathieu Kassovitz. Je ne suis pas d’accord avec certaines informations données par l’équipe du film dans les médias. Et il me paraît donc important que la population sache ce qui s’est passé à notre niveau.
Depuis l’arrivée de certains membres de l’équipe du film en 2007, nous avons assisté à toutes les réunions dans les chefferies d’Ouvéa, dans lesquelles devaient se prendre la décision d’accepter ou non le projet de film porté par Mathieu Kassovitz... En mars 2010, a eu lieu à la chefferie Bazit la dernière réunion pour accepter le film ou non. Lors de cette réunion, des personnes étaient contre le film et d’autres pour le film. Le président du district de Saint-Joseph a alors pris la décision pour tout le monde d’accepter le film. Mais la population d’Ouvéa étant déjà divisée sur le film, l’équipe du film a décidé de partir faire le film à Tahiti.
S’agissant des anciens prisonniers d’Ouvéa 88, nous étions au départ d’accord si le projet se faisait à Ouvéa car nous aurions été là pour raconter. Mais ensuite nous n’étions plus d’accord avec le projet lorsque nous avons appris que le film se tournerait à Tahiti. Sur 33 anciens prisonniers, 3 seulement sont partis à Tahiti participer au tournage du film.
Il est dit trop souvent que Gossanah était d’accord pour ce projet alors qu’il n’y a que quelques personnes de certaines familles qui sont parties à Tahiti faire le film... Beaucoup d’entre nous n’étaient pas d’accord avec le fait que le scénario du film soit basé sur l’histoire et le livre de Legorjus. D’autant que l’équipe du film s’était engagé à ce que la vérité de ce que les gens d’Ouvéa ont vécu soit dite. Or, nous constatons premièrement que cet engagement n’a pas été respecté et que deuxièmement, le film avance des informations sans preuves. Le FLNKS est accusé d’être responsable de ce qui s’est passé et de nous avoir lâchés. Or jusqu’à aujourd’hui, il nous est encore difficile de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé. Il nous faut avant tout faire un travail de recherche de vérité avant d’avancer dans un film des faits sans preuves qui pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la lutte de notre peuple.
C’est pour cette raison que nous nous demandons si ce film va réellement nous aider, comme nous l’avait précisé Mathieu Kassovitz au départ. Nous constatons pour l’instant que ce film nous divise encore plus. Mathieu Kassovitz et son équipe nous avaient dit que leur film nous aidera à travailler pour notre indépendance. Nous constatons que ce film nous brouille et que ce n’est pas un film de réconciliation comme indiqué dans les médias. Nous ne sommes pas contre le film en tant que tel mais contre le fait que ce film soit basé sur l’histoire de Legorjus qui nous a trahis. Baser le film sur la version de Legorjus a pour objectif de le laver de ses responsabilités dans la mort de nos frères. Nous avions dit que nous allions libérer les otages après le 8 mai 1988, deuxième tour des élections présidentielles, et Legorjus le savait, de même l’Elysée et Matignon, puisque Legorjus était leur intermédiaire.
Nous reprochons à l’équipe du film de manquer d’analyse dans cette affaire. Ce manque aura et a déjà des conséquences négatives pour notre peuple ainsi que pour l’ensemble de la population de Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui les conséquences du film sont contraires à ce que l’équipe du film avait prétendu au départ.
Ayant vu le documentaire et le film, je comprends ce communiqué. Le film est subjectif et ne répond à aucune interrogation réelle, ce qui peut être mal interprété. Mais est ce que la vérité verra-t-elle le jour ?
La polémique n'a pas eu lieu seulement sur le Caillou...
A demain.
mardi 22 avril 2014
Un film polémique...
Dans la suite de l'article d'hier j'aimerais continuer avec le film français écrit, réalisé et interprété par Mathieu Kassovitz, sorti le 16 novembre 2011 : L'Ordre et la Morale. Le film s'appuie notamment sur le livre La Morale et l'Action (1990) de Philippe Legorjus, capitaine du GIGN lors de la prise d'otages d'Ouvéa que le film met en scène, sur l'ouvrage collectif Enquête sur Ouvéa et sur bien d'autres documents. Mathieu Kassovitz a travaillé près de dix ans sur le long-métrage.
Vous connaissez déjà l'histoire après le documentaire d'hier, mais ici vous avez une version : La version de Philippe Legorjus. Elle vaut ce qu'elle vaut, comme toute histoire avec un seul point de vue. Matthieu Kassovitz a collaboré étroitement avec Philippe Legorjus, à l'époque commandant du GIGN. Celui-ci a publié, au même moment, un nouveau livre "Ouvéa, la République et la morale" écrit en collaboration avec le journaliste du Monde Jacques Follorou. Un livre, qui comme le film, suscite une polémique et un certain malaise chez les anciens "collègues" de Philippe Legorjus.
"Est-il un "héros" comme l'écrit Matthieu Kassovitz dans la préface dans son livre ? Est-il "le capitaine du GIGN qui a le plus marqué ce groupe" comme il le prétend également ? Force est de constater que ce n'est pas exactement ce que l'on entend au "Groupe", la manière dont les membres du GIGN, anciens et actuels, parle de leur unité mythique. Le souvenir que Philippe Legorjus y a laissé est nettement plus contrasté et même s'il faut faire la part des choses dans cet univers où les relations sont passionnées, le constat est dur."
Mais la polémique ne s'arrête pas là. D'ailleurs le film a été très peu diffusé en Nouvelle-Calédonie, ce qui n'a pas provoqué de "mouvement massif, ni de la population calédonienne, ni des intellectuels". Quant aux deux grands partis politiques de l'île, ils n'étaient "pas favorables à une large diffusion, l'Union calédonienne, indépendantiste, parce qu'elle considère que le film fait passer les partis indépendantistes pour des pleutres, qui ont abandonné les preneurs d'otages à leur sort ; le rassemblement UMP parce qu'il croit que le film, en rouvrant les blessures, peut contrarier la réconciliation".
Si vous pouvez, procurez-vous le, et demain je vous en dirais plus sur la suite de la polémique.
Vous connaissez déjà l'histoire après le documentaire d'hier, mais ici vous avez une version : La version de Philippe Legorjus. Elle vaut ce qu'elle vaut, comme toute histoire avec un seul point de vue. Matthieu Kassovitz a collaboré étroitement avec Philippe Legorjus, à l'époque commandant du GIGN. Celui-ci a publié, au même moment, un nouveau livre "Ouvéa, la République et la morale" écrit en collaboration avec le journaliste du Monde Jacques Follorou. Un livre, qui comme le film, suscite une polémique et un certain malaise chez les anciens "collègues" de Philippe Legorjus.
"Est-il un "héros" comme l'écrit Matthieu Kassovitz dans la préface dans son livre ? Est-il "le capitaine du GIGN qui a le plus marqué ce groupe" comme il le prétend également ? Force est de constater que ce n'est pas exactement ce que l'on entend au "Groupe", la manière dont les membres du GIGN, anciens et actuels, parle de leur unité mythique. Le souvenir que Philippe Legorjus y a laissé est nettement plus contrasté et même s'il faut faire la part des choses dans cet univers où les relations sont passionnées, le constat est dur."
Mais la polémique ne s'arrête pas là. D'ailleurs le film a été très peu diffusé en Nouvelle-Calédonie, ce qui n'a pas provoqué de "mouvement massif, ni de la population calédonienne, ni des intellectuels". Quant aux deux grands partis politiques de l'île, ils n'étaient "pas favorables à une large diffusion, l'Union calédonienne, indépendantiste, parce qu'elle considère que le film fait passer les partis indépendantistes pour des pleutres, qui ont abandonné les preneurs d'otages à leur sort ; le rassemblement UMP parce qu'il croit que le film, en rouvrant les blessures, peut contrarier la réconciliation".
Si vous pouvez, procurez-vous le, et demain je vous en dirais plus sur la suite de la polémique.
lundi 21 avril 2014
Ouvéa...
Une île que l'on dit la plus proche du paradis, sur laquelle j'aimerais bien passer quelques jours, mais c'est aussi le lieu d'événements marquants de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie.
Cette semaine je vais vous parler de cette histoire vieille de 26 ans pour vous montrer le côté sombre et triste du chemin qu'à traverser le Pays. Je vais commencer par Grotte d'Ouvéa Autopsie d'un massacre, un film-documentaire de Elisabeth Drevillon de 2008.
L’histoire de la grotte d’Ouvéa est profondément gravée dans la mémoire collective et pourtant en y réfléchissant, aucune image précise ne nous vient à l’esprit. L’île a été interdite à la presse et placée sous le sceau du secret défense. Ce film raconte jour après jour la prise d’otage de 27 gendarmes par des indépendantistes kanaks. Elle débuta le 22 avril 1988 par l’attaque de la gendarmerie de Fayoué sur l’île d’Ouvéa et se termina le 5 mai par la libération des gendarmes sains et saufs et la mort de 19 ravisseurs. Y a-t-il eu une volonté de négocier de la part de François Mitterrand et de Jacques Chirac ? Quel a été le véritable rôle de Bernard Pons ? Jean-Marie Tjibaou avait-il des contacts avec les autorités politiques de l’époque ?
Je vous laisse ce lien pour vous permettre de visionner ce documentaire et vous faire une opinion de ces événements. Mais attention la vérité est moche et âmes sensibles s'abstenir !
Cette semaine je vais vous parler de cette histoire vieille de 26 ans pour vous montrer le côté sombre et triste du chemin qu'à traverser le Pays. Je vais commencer par Grotte d'Ouvéa Autopsie d'un massacre, un film-documentaire de Elisabeth Drevillon de 2008.
L’histoire de la grotte d’Ouvéa est profondément gravée dans la mémoire collective et pourtant en y réfléchissant, aucune image précise ne nous vient à l’esprit. L’île a été interdite à la presse et placée sous le sceau du secret défense. Ce film raconte jour après jour la prise d’otage de 27 gendarmes par des indépendantistes kanaks. Elle débuta le 22 avril 1988 par l’attaque de la gendarmerie de Fayoué sur l’île d’Ouvéa et se termina le 5 mai par la libération des gendarmes sains et saufs et la mort de 19 ravisseurs. Y a-t-il eu une volonté de négocier de la part de François Mitterrand et de Jacques Chirac ? Quel a été le véritable rôle de Bernard Pons ? Jean-Marie Tjibaou avait-il des contacts avec les autorités politiques de l’époque ?
Je vous laisse ce lien pour vous permettre de visionner ce documentaire et vous faire une opinion de ces événements. Mais attention la vérité est moche et âmes sensibles s'abstenir !
dimanche 20 avril 2014
samedi 19 avril 2014
Il existe un endroit... (2)
Je reviens avec l'émission d'Alexandre Hérault avec une deuxième partie consacrée à la Nouvelle-Calédonie. Cette fois-ci, il nous emmène à l’intérieur des terres arides de ce que l’on nommait jadis « la France Australe » à la rencontre de ces arrières-arrières petit-fils des pionniers : les broussards !
Ils composent avec les kanaks la frange la plus authentique de la population de cet archipel unique, véritable mosaïque éthnique au sein du Pacifique sud à quelque 17 000 km de la métropole.
Ce sont les descendants des bagnards installés là par l’administration pénitentiaires très vite après la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. Ils sont aussi issus de cette population des pionniers, ces aventuriers venus librement, les rêves de fortune plein la tête et vite déçus. Pour les uns la remise en liberté impliquait l’obligation de rester sur cette terre, pour les autres, le retour en France s’est souvent révélé impossible faute de moyens. Dans les deux cas ils ont été obligés de composer avec les tribus mélanésiennes dont le rapport à la terre était très éloigné de toute notion de rentabilité.
Les broussards se sont forgé leur propre culture assez proche de celles des éleveurs australiens voisins, les « Stockmen ». Ont les compare souvent aux cow-boys , dans ces vaste espaces semi désertiques et ces plaines d’élevages qui revêtent, il est vrai, une allure de western.
Ceux que l’ont dit être volontiers rudes et farouches, jaloux de leur indépendance nous reçoivent aujourd’hui dans leur propriété à Boulouparis, loin de la zone urbaine de Nouméa. Le jour du bain et du marquage du bétail.
Cliquez et écouter !
Tata bisous.
Ils composent avec les kanaks la frange la plus authentique de la population de cet archipel unique, véritable mosaïque éthnique au sein du Pacifique sud à quelque 17 000 km de la métropole.
Ce sont les descendants des bagnards installés là par l’administration pénitentiaires très vite après la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. Ils sont aussi issus de cette population des pionniers, ces aventuriers venus librement, les rêves de fortune plein la tête et vite déçus. Pour les uns la remise en liberté impliquait l’obligation de rester sur cette terre, pour les autres, le retour en France s’est souvent révélé impossible faute de moyens. Dans les deux cas ils ont été obligés de composer avec les tribus mélanésiennes dont le rapport à la terre était très éloigné de toute notion de rentabilité.
Les broussards se sont forgé leur propre culture assez proche de celles des éleveurs australiens voisins, les « Stockmen ». Ont les compare souvent aux cow-boys , dans ces vaste espaces semi désertiques et ces plaines d’élevages qui revêtent, il est vrai, une allure de western.
Ceux que l’ont dit être volontiers rudes et farouches, jaloux de leur indépendance nous reçoivent aujourd’hui dans leur propriété à Boulouparis, loin de la zone urbaine de Nouméa. Le jour du bain et du marquage du bétail.
Cliquez et écouter !
Tata bisous.
vendredi 18 avril 2014
La fin du tattoo
Hier c'était la dernière séance pour mon tatouage. Cinq heures de rendez-vous et quatre sur la table pour finaliser le chef d'œuvre. Ce fut un peu éprouvant à certains moments, car je n'avais pas assez mangé avant, donc la fin de la séance fut la bien venue.
C'est encore très rouge donc il est dur de voir le résultat des gris, cela mettra environ trois semaines pour le rendu définitif. Je referais une photo à ce moment là. Pour l'instant, j'ai fait de mon mieux pour que vous puissiez voir un aperçu du monstre.
jeudi 17 avril 2014
Le lézard
Je suis d'humeur à étudier la faune, donc je reviens encore dessus cette semaine. Mais je ne vais pas vous parler de n'importe quel animal, je vais vous parler du lézard. Car si tous les animaux dans le monde kanak sont des signes, tous ne sont pas des totems. Le lézard, lui, est un animal symbolique omniprésent dans la tradition orale kanak. Maurice Leenhardt, ethnologue français du début du XXème siècle, a recueilli un ensemble de mythes qu'il a rassemblé dans un "cycle du lézard". On y découvre que, dans certaines versions, l'animal peut être considéré comme l'origine des lignées humaines et par là de la fertilité. Il est aussi la représentation de l'ancêtre. Et son importance pourrait s'expliquer par son nombre très important en Nouvelle-Calédonie.
En effet, dans son immense biodiversité animale, le Caillou possède 109 espèces de reptiles, et majoritairement des scinques et des geckos avec le plus fort taux d'endémisme. Un endémisme d'ailleurs poussé à l'extrême car certains ne vivent que dans une forêt, un parc, ou une montagne. Bien sûr cet endémisme font de ces espèces des espèces protégées.
Vu qu'ils sont si nombreux, je ne vais vous faire découvrir que mon préféré : le gecko géant crêté.
Il en existe trois populations distinctes, une sur l'Île des Pins et deux sur l'île principale de Grande Terre. L'une de ces deux dernières populations se rencontre dans le Parc de la Rivière Bleue, qui est une réserve naturelle protégée. L'autre se situe plus au nord, près du mont Dzumac.
Il se caractérise par de petites excroissances ressemblant à des cils au-dessus des yeux, qui se poursuivent en deux rangées le long de son dos. Ses doigts et l'extrémité de sa queue sont couverts de poils microscopiques appelés setae qui agissent comme des ventouses et lui permettent d'escalader la plupart des surfaces. Mais de petites griffes au niveau des doigts l'aident à grimper aux endroits où il ne peut pas se cramponner. Le gecko géant crêté ne possède pas de paupières mobiles, seule une écaille transparente recouvrant l’œil maintient ce dernier humide, et il se lèche les yeux pour les garder propres.
Les spécimens rencontrés dans la nature arborent généralement une teinte marron, mais on trouve de nombreuses variations de couleurs et de motifs ayant été sélectionnés en captivité. On parle alors de phases. De même, la morphologie de la crête connait des variations parmi les geckos élevés en captivité, dont certains caractères ont été sélectionnés par les éleveurs. L'intensité des couleurs d'un individu peut varier en fonction de l'intensité lumineuse.
Sinon comme de nombreux geckos, ils peuvent se séparer de leur queue par autotomie, pour échapper à un prédateur par exemple. Les capillaires de la queue se referment alors quasiment instantanément et la queue continue à bouger indépendamment pendant quelques minutes après sa perte, détournant l'attention du prédateur et donnant un instant de répit au gecko pour s'échapper. Toutefois, contrairement à d'autres espèces de geckos, celle-ci ne repousse pas une fois perdue. La perte de la queue n'est pas problématique, on note d'ailleurs que la grande majorité des spécimens adultes trouvés dans la nature ne l'ont plus.
P.S. Vous avez pu remarquer la magnifique photographie qui illustre mon article, si le hasard m'a mis sur le chemin virtuel de ce photographe, c'est, j'en suis sûre, pour vous offrir l'opportunité de découvrir son travail. Je vous invite donc à cliquer sur ce lien et de voir la beauté de la nature.
En effet, dans son immense biodiversité animale, le Caillou possède 109 espèces de reptiles, et majoritairement des scinques et des geckos avec le plus fort taux d'endémisme. Un endémisme d'ailleurs poussé à l'extrême car certains ne vivent que dans une forêt, un parc, ou une montagne. Bien sûr cet endémisme font de ces espèces des espèces protégées.
Vu qu'ils sont si nombreux, je ne vais vous faire découvrir que mon préféré : le gecko géant crêté.
Il en existe trois populations distinctes, une sur l'Île des Pins et deux sur l'île principale de Grande Terre. L'une de ces deux dernières populations se rencontre dans le Parc de la Rivière Bleue, qui est une réserve naturelle protégée. L'autre se situe plus au nord, près du mont Dzumac.
Il se caractérise par de petites excroissances ressemblant à des cils au-dessus des yeux, qui se poursuivent en deux rangées le long de son dos. Ses doigts et l'extrémité de sa queue sont couverts de poils microscopiques appelés setae qui agissent comme des ventouses et lui permettent d'escalader la plupart des surfaces. Mais de petites griffes au niveau des doigts l'aident à grimper aux endroits où il ne peut pas se cramponner. Le gecko géant crêté ne possède pas de paupières mobiles, seule une écaille transparente recouvrant l’œil maintient ce dernier humide, et il se lèche les yeux pour les garder propres.
Les spécimens rencontrés dans la nature arborent généralement une teinte marron, mais on trouve de nombreuses variations de couleurs et de motifs ayant été sélectionnés en captivité. On parle alors de phases. De même, la morphologie de la crête connait des variations parmi les geckos élevés en captivité, dont certains caractères ont été sélectionnés par les éleveurs. L'intensité des couleurs d'un individu peut varier en fonction de l'intensité lumineuse.
Sinon comme de nombreux geckos, ils peuvent se séparer de leur queue par autotomie, pour échapper à un prédateur par exemple. Les capillaires de la queue se referment alors quasiment instantanément et la queue continue à bouger indépendamment pendant quelques minutes après sa perte, détournant l'attention du prédateur et donnant un instant de répit au gecko pour s'échapper. Toutefois, contrairement à d'autres espèces de geckos, celle-ci ne repousse pas une fois perdue. La perte de la queue n'est pas problématique, on note d'ailleurs que la grande majorité des spécimens adultes trouvés dans la nature ne l'ont plus.
P.S. Vous avez pu remarquer la magnifique photographie qui illustre mon article, si le hasard m'a mis sur le chemin virtuel de ce photographe, c'est, j'en suis sûre, pour vous offrir l'opportunité de découvrir son travail. Je vous invite donc à cliquer sur ce lien et de voir la beauté de la nature.
mercredi 16 avril 2014
Rapide et facile
Aujourd'hui j'avais envie de cuisiner un gâteau, je ne dirais pas qu'il est typique du Caillou mais il a une saveur exotique. Il s'agit d'un cake à la noix de coco.
Ingrédients
100 g de sucre
100 g de beurre
3 œufs
125 g de farine
1 sachet de levure
5 c. à soupe de lait
1 sachet de sucre vanillé (facultatif)
100 g de noix de coco et 25 g pour la décoration
Préparation
1. Préchauffez le four th.6 (180°C).
2. Mélangez le beurre et le sucre.
3. Ajoutez les œufs, la farine, la levure et le lait.
4. Mélangez bien et ajoutez la noix de coco.
5. Versez la préparation dans un moule à cake beurré et enfournez. Après cuisson, saupoudrez de noix de coco.
Régalez vous !
Ingrédients
100 g de sucre
100 g de beurre
3 œufs
125 g de farine
1 sachet de levure
5 c. à soupe de lait
1 sachet de sucre vanillé (facultatif)
100 g de noix de coco et 25 g pour la décoration
Préparation
1. Préchauffez le four th.6 (180°C).
2. Mélangez le beurre et le sucre.
3. Ajoutez les œufs, la farine, la levure et le lait.
4. Mélangez bien et ajoutez la noix de coco.
5. Versez la préparation dans un moule à cake beurré et enfournez. Après cuisson, saupoudrez de noix de coco.
Régalez vous !
mardi 15 avril 2014
Les oiseaux de Thio
Dans le jardin, si l'on veut bien y sortir son nez, on peut l'apercevoir de magnifiques petits oiseaux endémiques...
Ici, deux petites merveilles que vous ne trouverez nul part ailleurs : le diamant psitacculaire et le zostérops à dos vert.
Le premier est nommé aussi Pape de Nouméa, c'est une petite espèce de passereau. Il mesure entre 9 et 12 cm de longueur. Il possède un plumage d'un beau vert émeraude avec un masque rouge foncé qui commence derrière l'oreille et la joue et se poursuit vers la gorge et la partie haute du jabot. Il a également le croupion et la queue rouge. Et seul le mâle chante.
Il vit dans les buissons. Dans sa quête de nourriture, il évite le plus possible les clairières, car avec sa petite taille et ses couleurs il est une proie idéale. On le voit occasionnellement sur le sol où il cherche des graines tombées mais leur nourriture principale consiste surtout en graines d'herbes.
Le second est un petit passereau très vif, sans cesse en mouvement, capable de positions acrobatiques pour atteindre sa nourriture composée de fruits (bananes, mangues, papayes, agrumes) et d'insectes. Il se déplace le plus souvent en bandes, comptant parfois plusieurs dizaines d'individus. Ils gardent le contact entre eux par de petits cris très aigus. Ses cercles oculaires blancs, bien visibles et très caractéristiques, lui valent l'appellation populaire de « lunette ». Le dessus de la tête et le dos sont vert-grisâtre, tandis que les ailes sont plus sombres. Le dessous de la tête et la gorge tirent sur le jaune. Le ventre est gris clair.
Commun en Nouvelle-Calédonie il occupe préférentiellement les habitats boisés (forêts humides, forêts sèches, maquis paraforestiers, mangroves), mais on le rencontre aussi couramment en milieu urbain, où il recherche sa nourriture dans les jardins.
Ici, deux petites merveilles que vous ne trouverez nul part ailleurs : le diamant psitacculaire et le zostérops à dos vert.
Le premier est nommé aussi Pape de Nouméa, c'est une petite espèce de passereau. Il mesure entre 9 et 12 cm de longueur. Il possède un plumage d'un beau vert émeraude avec un masque rouge foncé qui commence derrière l'oreille et la joue et se poursuit vers la gorge et la partie haute du jabot. Il a également le croupion et la queue rouge. Et seul le mâle chante.
Il vit dans les buissons. Dans sa quête de nourriture, il évite le plus possible les clairières, car avec sa petite taille et ses couleurs il est une proie idéale. On le voit occasionnellement sur le sol où il cherche des graines tombées mais leur nourriture principale consiste surtout en graines d'herbes.
Le second est un petit passereau très vif, sans cesse en mouvement, capable de positions acrobatiques pour atteindre sa nourriture composée de fruits (bananes, mangues, papayes, agrumes) et d'insectes. Il se déplace le plus souvent en bandes, comptant parfois plusieurs dizaines d'individus. Ils gardent le contact entre eux par de petits cris très aigus. Ses cercles oculaires blancs, bien visibles et très caractéristiques, lui valent l'appellation populaire de « lunette ». Le dessus de la tête et le dos sont vert-grisâtre, tandis que les ailes sont plus sombres. Le dessous de la tête et la gorge tirent sur le jaune. Le ventre est gris clair.
Commun en Nouvelle-Calédonie il occupe préférentiellement les habitats boisés (forêts humides, forêts sèches, maquis paraforestiers, mangroves), mais on le rencontre aussi couramment en milieu urbain, où il recherche sa nourriture dans les jardins.
lundi 14 avril 2014
Un projet à suivre...
La Coutume Kanak racontée par les kanaks, dessinée et photographiée par Sébastien Lebègue.
Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est : La coutume Kanak est un rite fondé sur la parole et codifié selon les acteurs qui l’utilisent ou la reçoivent. Mais c’est avant tout le mode de vie de chaque individu. Les hommes et les femmes kanaks naissent, grandissent, se marient, élèvent leurs enfants et meurent dans la coutume. C’est un acte social d’échange et de communication, un geste ou un don qui affirme le respect des règles et l’humilité face à l’autre, aux ainés et par filiation aux ancêtres, au clan, à la tribu. La coutume est associée à une notion de filiation patriarcale pour la terre et le nom, et matriarcale par le sang et la vie. Elle est liée à la nature, aux saisons et la culture de l’igname.
Le projet est donc un reportage sur la société et les rites kanaks en Nouvelle-Calédonie, basé sur le témoignage des kanaks, il donnera un aperçu du vécu de la coutume Kanak en Nouvelle-Calédonie, ceci à la veille du scrutin d’autodétermination prévu en 2014 par les accords de Nouméa.
Le projet global s’étend sur 3 années et se fait en partenariat avec L’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), le Centre Culturel Tjibaou, le Ministère de la Culture, l’Institut Français de Tokyo, la compagnie aérienne Aircalin et le Tourisme de Nouvelle-Calédonie, les éditions Au vent des îles, l’agence photographique Gamma-Rapho pour ne citer que les partenaires les plus engagés.
Ce reportage sera diffusé de plusieurs manières :
- Un livre sera publié avec les éditions Au vent des îles.
- Un site internet, actuellement en cours de création, est dédié à la coutume Kanak.
- Une série d’expositions, tout d'abord à Nouméa au Centre Culturel Tjibaou d'octobre 2014 à Mars 2015, à Tokyo en partenariat avec l’Institut Français et l’Ambassade de France, et à Paris avec la Maison de la Nouvelle Calédonie (programmation pour 2015).
Le projet a démarré en août 2013 par la recherche et le premier reportage.
Aujourd'hui débute la seconde phase du reportage et se poursuivra par la production plastique et la rédaction, avant le montage de la maquette du livre. En voici quelques images réalisées par Sébastien Lebègue :
Si vous souhaitez soutenir ce projet grâce au financement participatif, voici le lien du projet.
Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est : La coutume Kanak est un rite fondé sur la parole et codifié selon les acteurs qui l’utilisent ou la reçoivent. Mais c’est avant tout le mode de vie de chaque individu. Les hommes et les femmes kanaks naissent, grandissent, se marient, élèvent leurs enfants et meurent dans la coutume. C’est un acte social d’échange et de communication, un geste ou un don qui affirme le respect des règles et l’humilité face à l’autre, aux ainés et par filiation aux ancêtres, au clan, à la tribu. La coutume est associée à une notion de filiation patriarcale pour la terre et le nom, et matriarcale par le sang et la vie. Elle est liée à la nature, aux saisons et la culture de l’igname.
Le projet est donc un reportage sur la société et les rites kanaks en Nouvelle-Calédonie, basé sur le témoignage des kanaks, il donnera un aperçu du vécu de la coutume Kanak en Nouvelle-Calédonie, ceci à la veille du scrutin d’autodétermination prévu en 2014 par les accords de Nouméa.
Le projet global s’étend sur 3 années et se fait en partenariat avec L’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), le Centre Culturel Tjibaou, le Ministère de la Culture, l’Institut Français de Tokyo, la compagnie aérienne Aircalin et le Tourisme de Nouvelle-Calédonie, les éditions Au vent des îles, l’agence photographique Gamma-Rapho pour ne citer que les partenaires les plus engagés.
Ce reportage sera diffusé de plusieurs manières :
- Un livre sera publié avec les éditions Au vent des îles.
- Un site internet, actuellement en cours de création, est dédié à la coutume Kanak.
- Une série d’expositions, tout d'abord à Nouméa au Centre Culturel Tjibaou d'octobre 2014 à Mars 2015, à Tokyo en partenariat avec l’Institut Français et l’Ambassade de France, et à Paris avec la Maison de la Nouvelle Calédonie (programmation pour 2015).
Le projet a démarré en août 2013 par la recherche et le premier reportage.
Aujourd'hui débute la seconde phase du reportage et se poursuivra par la production plastique et la rédaction, avant le montage de la maquette du livre. En voici quelques images réalisées par Sébastien Lebègue :
Si vous souhaitez soutenir ce projet grâce au financement participatif, voici le lien du projet.
dimanche 13 avril 2014
Vue du ciel
Je vous propose aujourd'hui de visionner une petite vidéo de Martial Dosdane qui nous emmène pour une petite ballade dans le Grand Lagon Sud. Visitez les ilots de la Corne Sud et de l'Ile des pins, petit détour au Phare Amédée, un survol de l'ilot Ducos et ses chevaux sauvages, puis la Zone Côtière Ouest avec la Protection du Lagon pour découvrir des dauphins et, un phénomène rare, une colonie d'une centaine de dugongs.
Ouvrez grand les yeux et bon vol ...
Ouvrez grand les yeux et bon vol ...
samedi 12 avril 2014
Pomme cannelle
Alors non je ne vais pas vous faire part d'une nouvelle recette de cuisine, mais j'aimerais vous faire découvrir un nouveau fruit : L'attier ou pommier cannelle (Annona squamosa), qui est un arbuste fruitier de la famille des Annonaceae originaire d'Amérique du Sud et de l'Afrique de l'Ouest (Mali).
De culture aisée, cette espèce apprécie les climats chauds, secs et les sols drainant. C'est un petit arbre de 3 à 6 mètres de haut. Ses feuilles lancéolées, simples sont alternes et de couleur vert terne. Sa fleur charnue et jaunâtre donne naissance à un fruit globuleux de la forme d'une pomme de pin renflée. Sa peau vert pâle prend des tons jaunes (parfois rougeâtres) à maturité.
Ce fruit est appelé atte ou pomme cannelle. Il est gros comme une pomme. Il se compose de protubérances écailleuses que l'on écarte aisément quand le fruit est mûr. Sous ses écailles dures se trouve une chair blanche, tendre, sucrée et parfumée qui se mange telle quelle dégage un parfum de cannelle. Elle est criblée de pépins ronds et aplatis d'environ 1 cm de diamètre, qui ont des propriétés insecticides. C'est un fruit de bouche par excellence. Il sert aussi à la confection de délicieux jus et sorbets.
Il est cultivé dans la plupart des régions subtropicales : en Amérique latine, en Asie du Sud et du Sud-Est où il a été introduit dès le XVIe siècle, autour de l'océan Indien et de l'océan Pacifique, aux Antilles (principalement en Martinique). À la Réunion, où on le trouve surtout à Saint-Leu, on utilise également le terme zatte, sous l'influence du créole réunionnais. La pomme cannelle est également très présente en Nouvelle-Calédonie où on la trouve fréquemment le long des routes et en milieu sauvage.
Ce fruit qui a une apparence très particulière, il faut savoir que c'est un fruit, est une merveille. D'ailleurs Didoux en est fou. Je ne sais pas si il est possible d'en trouver en métropole, mais si un jour vous en voyez sur un étale, n'hésitez pas : ACHETER.
De culture aisée, cette espèce apprécie les climats chauds, secs et les sols drainant. C'est un petit arbre de 3 à 6 mètres de haut. Ses feuilles lancéolées, simples sont alternes et de couleur vert terne. Sa fleur charnue et jaunâtre donne naissance à un fruit globuleux de la forme d'une pomme de pin renflée. Sa peau vert pâle prend des tons jaunes (parfois rougeâtres) à maturité.
Ce fruit est appelé atte ou pomme cannelle. Il est gros comme une pomme. Il se compose de protubérances écailleuses que l'on écarte aisément quand le fruit est mûr. Sous ses écailles dures se trouve une chair blanche, tendre, sucrée et parfumée qui se mange telle quelle dégage un parfum de cannelle. Elle est criblée de pépins ronds et aplatis d'environ 1 cm de diamètre, qui ont des propriétés insecticides. C'est un fruit de bouche par excellence. Il sert aussi à la confection de délicieux jus et sorbets.
Il est cultivé dans la plupart des régions subtropicales : en Amérique latine, en Asie du Sud et du Sud-Est où il a été introduit dès le XVIe siècle, autour de l'océan Indien et de l'océan Pacifique, aux Antilles (principalement en Martinique). À la Réunion, où on le trouve surtout à Saint-Leu, on utilise également le terme zatte, sous l'influence du créole réunionnais. La pomme cannelle est également très présente en Nouvelle-Calédonie où on la trouve fréquemment le long des routes et en milieu sauvage.
Ce fruit qui a une apparence très particulière, il faut savoir que c'est un fruit, est une merveille. D'ailleurs Didoux en est fou. Je ne sais pas si il est possible d'en trouver en métropole, mais si un jour vous en voyez sur un étale, n'hésitez pas : ACHETER.
vendredi 11 avril 2014
Notre conseil de lecture
Après trois mois d'interruption je reviens avec un nouveau livre. Je ne l'ai pas encore lu mais il fait beaucoup parler de lui aussi bien sur le Caillou que sur l'Hexagone. Il s'agit de Quintet un roman historique de Frédéric Ohlen.
Frédéric Ohlen voit le jour le 15 décembre 1959 dans la « dernière ferme nouméenne ». Les siens arpentent la Nouvelle-Calédonie depuis six générations avec sur son arbre généalogique des émigrants allemands et des déportés de la Commune.
Sa vocation est précoce. Il a dix ans lorsqu'il signe son premier livre, L'Ecureuil. Mais d'autres passions le sollicitent, et parmi elles, le cheval. Fin cavalier, il est, de 1975 à 1977, champion territorial de sauts d'obstacles et met en scène, de 1977 à 1979, des chorégraphies équestres.
Mais en 1978, ses études en Droit et Sciences Politiques le conduisent à Paris. Il en revient pour effectuer son service militaire en tant que volontaire à l'aide technique, sur un poste d'enseignant à Bourail, petite cité rurale du centre de la Grande Terre calédonienne. C'est le début d'une vocation d'enseignant.
Il obtient brillamment un CAPET Lettres-Histoire, quitte Bourail en 1987 pour un lycée professionnel situé à la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa. C'est là qu'il exerce encore, dans des filières professionnelles, tout en assumant un cycle « production d'écrits » à l'Université.
Très engagé dans la vie culturelle calédonienne, il est à l'origine de nombreux concours. Son engagement au service de la création sous toutes ses formes, comme de la promotion du livre et de la lecture se traduit par de nombreuses initiatives : ateliers d'écriture, édition d'ouvrages collectifs, participation à des soirées littéraires et autres événements. Ainsi en 1998, il fonde les éditions L'Herbier de Feu. Il est aussi le fondateur et président de l'Association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie, membre de l'Association des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie, chevalier des Palmes académiques et lauréat de plusieurs prix littéraires en Nouvelle-Calédonie...
La poésie est au cœur de son itinéraire d'écrivain mais il n'en explore pas moins d'autres champs littéraires. Quintet est ainsi son premier roman publié.
«Les Blancs ont leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ. Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je vous propose ? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule au fil des jours et vous anesthésie.» À la toute fin, enfant raflé, enlevé à son île, Fidély se confie. Des blackbirders féroces le font passer, en quelques semaines, du Dream Time à l'âge du fer, de l'oralité à l'écriture.
Mais ce roman musical n'est pas une suite pour violoncelle seul. Cinq voix s'y mêlent, cinq vies reliées à la manière d'un quintet de jazz. De Maria, l'infirmière intrépide, à Heinrich, le bâtisseur, de Monsieur Gustin, jeune instituteur, au très cavalier capitaine de Rieu, c'est toute une frange d'histoire(s) qui s'ouvre à la magie des origines, à la raison laïque, à la passion humaniste, au bonheur comme au blues.
Livre d'aventures, récit où l'on sent, entre swing et silences, le battement du sang, voici l'épopée d'un continent oublié, et d'un pays : la Nouvelle-Calédonie.
Frédéric Ohlen voit le jour le 15 décembre 1959 dans la « dernière ferme nouméenne ». Les siens arpentent la Nouvelle-Calédonie depuis six générations avec sur son arbre généalogique des émigrants allemands et des déportés de la Commune.
Sa vocation est précoce. Il a dix ans lorsqu'il signe son premier livre, L'Ecureuil. Mais d'autres passions le sollicitent, et parmi elles, le cheval. Fin cavalier, il est, de 1975 à 1977, champion territorial de sauts d'obstacles et met en scène, de 1977 à 1979, des chorégraphies équestres.
Mais en 1978, ses études en Droit et Sciences Politiques le conduisent à Paris. Il en revient pour effectuer son service militaire en tant que volontaire à l'aide technique, sur un poste d'enseignant à Bourail, petite cité rurale du centre de la Grande Terre calédonienne. C'est le début d'une vocation d'enseignant.
Il obtient brillamment un CAPET Lettres-Histoire, quitte Bourail en 1987 pour un lycée professionnel situé à la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa. C'est là qu'il exerce encore, dans des filières professionnelles, tout en assumant un cycle « production d'écrits » à l'Université.
Très engagé dans la vie culturelle calédonienne, il est à l'origine de nombreux concours. Son engagement au service de la création sous toutes ses formes, comme de la promotion du livre et de la lecture se traduit par de nombreuses initiatives : ateliers d'écriture, édition d'ouvrages collectifs, participation à des soirées littéraires et autres événements. Ainsi en 1998, il fonde les éditions L'Herbier de Feu. Il est aussi le fondateur et président de l'Association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie, membre de l'Association des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie, chevalier des Palmes académiques et lauréat de plusieurs prix littéraires en Nouvelle-Calédonie...
La poésie est au cœur de son itinéraire d'écrivain mais il n'en explore pas moins d'autres champs littéraires. Quintet est ainsi son premier roman publié.
«Les Blancs ont leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ. Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je vous propose ? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule au fil des jours et vous anesthésie.» À la toute fin, enfant raflé, enlevé à son île, Fidély se confie. Des blackbirders féroces le font passer, en quelques semaines, du Dream Time à l'âge du fer, de l'oralité à l'écriture.
Mais ce roman musical n'est pas une suite pour violoncelle seul. Cinq voix s'y mêlent, cinq vies reliées à la manière d'un quintet de jazz. De Maria, l'infirmière intrépide, à Heinrich, le bâtisseur, de Monsieur Gustin, jeune instituteur, au très cavalier capitaine de Rieu, c'est toute une frange d'histoire(s) qui s'ouvre à la magie des origines, à la raison laïque, à la passion humaniste, au bonheur comme au blues.
Livre d'aventures, récit où l'on sent, entre swing et silences, le battement du sang, voici l'épopée d'un continent oublié, et d'un pays : la Nouvelle-Calédonie.
jeudi 10 avril 2014
Portrait sous cadre
Cela fait longtemps que je ne vous ai pas fait le portrait d'un personnage ou d'une personne du Pays. Je vais remédier à cela en vous parlant d'une femme très attachante, que nous avons brièvement rencontré avec Didoux.
Originaire de Nouvelle-Calédonie, la jeune Marianne Tissandier part à Paris pour devenir archéologue. Effrayée par la marée humaine qui s'engouffre dans l'amphithéâtre, elle décide finalement de passer le concours des arts déco et appliqués de la célèbre Ecole Boulle. Un choix qui s'explique par son amour pour l'artisanat d'art et la maîtrise de la technique poussée.
De retour sur son île natale et après quelques hésitations professionnelles, elle intègre le service des musées du patrimoine suite à un concours, en tant que régisseuse sous la direction d'Emmanuel Kasarhérou. Marianne participe par la suite à plusieurs formations de restauration et de conservation. Et c'est le déclic. Elle s'engage alors sans compter dans un domaine inexploré localement. En 2000, elle s'envole pour l'Australie afin de compléter sa formation par une spécialisation en conservation des matériaux culturels. Le Caillou se dote alors de sa première restauratrice d'art.
Depuis devenue responsable des collections au musée de Nouvelle-Calédonie, elle met en pratique sa spécialité : la conservation d'objets fabriqués avec des matériaux naturels tels que le bois, les fibres, les cheveux ou les cornes. Car on ne restaure pas une peinture de la même façon qu'un objet traditionnel. Et même si Marianne aime travailler de ses mains comme un artisan, elle n'oublie pas les principes déontologiques de sa profession et ne va pas trop loin dans la démarche de restauration pour ne pas ôter leurs valeurs à ces objets.
Enfin en 2011, l'exposition Kanak, l'Art est une Parole se met en marche et Marianne oeuvre avec Emmanuel Kasarhérou et Roger Boulay sur l'inventaire du patrimoine kanak dispersé. Elle a suivi toutes les étapes de l'exposition, de l'élaboration des listes d'objets, à l'emballage jusqu'à l'adaptation de l'exposition au Centre Culturel Tjibaou.
Un parcours riche qui montre que la passion et les compétences ne sont pas absents du Caillou.
Article réalisé avec des extraits du magazine Endemix.
Originaire de Nouvelle-Calédonie, la jeune Marianne Tissandier part à Paris pour devenir archéologue. Effrayée par la marée humaine qui s'engouffre dans l'amphithéâtre, elle décide finalement de passer le concours des arts déco et appliqués de la célèbre Ecole Boulle. Un choix qui s'explique par son amour pour l'artisanat d'art et la maîtrise de la technique poussée.
De retour sur son île natale et après quelques hésitations professionnelles, elle intègre le service des musées du patrimoine suite à un concours, en tant que régisseuse sous la direction d'Emmanuel Kasarhérou. Marianne participe par la suite à plusieurs formations de restauration et de conservation. Et c'est le déclic. Elle s'engage alors sans compter dans un domaine inexploré localement. En 2000, elle s'envole pour l'Australie afin de compléter sa formation par une spécialisation en conservation des matériaux culturels. Le Caillou se dote alors de sa première restauratrice d'art.
Depuis devenue responsable des collections au musée de Nouvelle-Calédonie, elle met en pratique sa spécialité : la conservation d'objets fabriqués avec des matériaux naturels tels que le bois, les fibres, les cheveux ou les cornes. Car on ne restaure pas une peinture de la même façon qu'un objet traditionnel. Et même si Marianne aime travailler de ses mains comme un artisan, elle n'oublie pas les principes déontologiques de sa profession et ne va pas trop loin dans la démarche de restauration pour ne pas ôter leurs valeurs à ces objets.
Enfin en 2011, l'exposition Kanak, l'Art est une Parole se met en marche et Marianne oeuvre avec Emmanuel Kasarhérou et Roger Boulay sur l'inventaire du patrimoine kanak dispersé. Elle a suivi toutes les étapes de l'exposition, de l'élaboration des listes d'objets, à l'emballage jusqu'à l'adaptation de l'exposition au Centre Culturel Tjibaou.
Un parcours riche qui montre que la passion et les compétences ne sont pas absents du Caillou.
Article réalisé avec des extraits du magazine Endemix.
mercredi 9 avril 2014
Boutures de paroles
Il y a peu je vous parlais d'un documentaire fabuleux sur l'envers du décor de l'exposition Kanak, l'Art est une Parole. Ce dont j'ai oublié de vous faire part, à ce moment là, est la possibilité de vous rendre sur ce site : bouturesdeparoles.com, et de visionner toutes les vidéos que l'équipe du documentaire a fait.
En tant que futur concepteur de sites internet, j'adore ce site. Visuellement parlant, il est très beau. Techniquement, il est très intuitif et facile d'utilisation. Quand vous "entrez" dans le coeur du site, vous avez un choix de lecture qui vous est proposé : Personnes, lieux, objets, lexique, thèmes, Nouvelle-Calédonie.
Je vous laisse maintenant sur votre chemin. Je vous laisse vous perdre. Mais si vous souhaitez l'aide d'un guide, je vous conseille l'onglet Thèmes qui vous donne un rapide aperçu de ce que vous pouvez voir.
Bonne route, bonnes découvertes...
Tata bisous.
En tant que futur concepteur de sites internet, j'adore ce site. Visuellement parlant, il est très beau. Techniquement, il est très intuitif et facile d'utilisation. Quand vous "entrez" dans le coeur du site, vous avez un choix de lecture qui vous est proposé : Personnes, lieux, objets, lexique, thèmes, Nouvelle-Calédonie.
Je vous laisse maintenant sur votre chemin. Je vous laisse vous perdre. Mais si vous souhaitez l'aide d'un guide, je vous conseille l'onglet Thèmes qui vous donne un rapide aperçu de ce que vous pouvez voir.
Bonne route, bonnes découvertes...
Tata bisous.
mardi 8 avril 2014
Un métier
De nouveau la tête dans le guidon et ingérant le maximum d'informations à ma portée. Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un métier que je viens de découvrir.
Mon premier a le compas dans l'oeil. Mon deuxième est créateur d'espaces. Mon troisième est un metteur en scène d'acteurs muets. Mon tout est scénographe d'exposition. Marc Vallet, grand ordonnateur de Kanak, l'Art est une Parole nous raconte les ficelles d'un métier d'illusions.
"Longtemps, les expositions étaient montées par les commissaires, les conservateurs, puis les architectes" précise Marc qui exerce ce métier depuis de nombreuses années. Peu à peu, la scénographie est déléguée à des spécialistes de l'espace scénique et de médiation. Rarement connaisseur des oeuvres qu'il doit mettre en valeur, le scénographe est à l'image de la majorité des visiteurs. Il est là pour accompagner le spectateur dans la progression de l'exposition, tout en se sentant guidé dans son rapport aux oeuvres.
Les espaces d'expositions temporaires sont généralement pluri-fonctionnels et modulables. Le scénographe doit y insuffler une âme. Un défi souvent technique. "Pour le quai Branly, il a fallu trouver le rapport adéquat entre la mise en scène et l'architecture de Jean Nouvel, qui ne dispose d'aucune paroi droite, des baies vitrées sur la moitié de la périphérie et des plafonds de quatre hauteurs différentes." Alors, cloisons de bois ou de plâtre, mobiliers éphémères et spots lumineux envahissent le vide pour créer l'écrin qui abritera temporairement les objets.
Mais plus que d'organiser un espace, la scénographie pose le contexte des objets, leur chronologie, leur typologie pour aider à les comprendre. Regroupées, comparées, les oeuvres se mettent à parler. "Chacune d'elles porte son histoire : celle de sa création, de ses usages, de ses pérégrinations. Elles en racontent une autre quand elles sont rassemblées. Comme une bande dessinée dont l'ordre des bulles définit le sens." Pratique, ludique, instructive, la scénographie est aussi esthétique.
Le dernier accrochage finalisé, inspection des travaux finis et selon des critères peu communs : le travail est bon, si la scénographie est à peine perceptible. "Cadrer, souligner, sans imposer", résume Marc, dont les personnages principaux sont les objets exposés.
Pour conclure, deux mots des commissaires :
Article réalisé avec l'aide d'un article d'Endemix.
Mon premier a le compas dans l'oeil. Mon deuxième est créateur d'espaces. Mon troisième est un metteur en scène d'acteurs muets. Mon tout est scénographe d'exposition. Marc Vallet, grand ordonnateur de Kanak, l'Art est une Parole nous raconte les ficelles d'un métier d'illusions.
"Longtemps, les expositions étaient montées par les commissaires, les conservateurs, puis les architectes" précise Marc qui exerce ce métier depuis de nombreuses années. Peu à peu, la scénographie est déléguée à des spécialistes de l'espace scénique et de médiation. Rarement connaisseur des oeuvres qu'il doit mettre en valeur, le scénographe est à l'image de la majorité des visiteurs. Il est là pour accompagner le spectateur dans la progression de l'exposition, tout en se sentant guidé dans son rapport aux oeuvres.
Les espaces d'expositions temporaires sont généralement pluri-fonctionnels et modulables. Le scénographe doit y insuffler une âme. Un défi souvent technique. "Pour le quai Branly, il a fallu trouver le rapport adéquat entre la mise en scène et l'architecture de Jean Nouvel, qui ne dispose d'aucune paroi droite, des baies vitrées sur la moitié de la périphérie et des plafonds de quatre hauteurs différentes." Alors, cloisons de bois ou de plâtre, mobiliers éphémères et spots lumineux envahissent le vide pour créer l'écrin qui abritera temporairement les objets.
Mais plus que d'organiser un espace, la scénographie pose le contexte des objets, leur chronologie, leur typologie pour aider à les comprendre. Regroupées, comparées, les oeuvres se mettent à parler. "Chacune d'elles porte son histoire : celle de sa création, de ses usages, de ses pérégrinations. Elles en racontent une autre quand elles sont rassemblées. Comme une bande dessinée dont l'ordre des bulles définit le sens." Pratique, ludique, instructive, la scénographie est aussi esthétique.
Le dernier accrochage finalisé, inspection des travaux finis et selon des critères peu communs : le travail est bon, si la scénographie est à peine perceptible. "Cadrer, souligner, sans imposer", résume Marc, dont les personnages principaux sont les objets exposés.
Pour conclure, deux mots des commissaires :
Article réalisé avec l'aide d'un article d'Endemix.
lundi 7 avril 2014
IPKD
Un week-end aux musées et me voilà de nouveau contaminée... Qu'est-ce que l'I.P.K.D. ?
A l'origine de l'Inventaire du Patrimoine Kanak Dispersé, un homme : Jean-Marie Tjibaou qui, suite au Festival Mélanesia 2000 où l'identité kanak apparait au grand jour, confie en 1979 une mission à l'ethnologue Roger Boulay. Celle de rendre compte de la conservation des objets kanaks dans les musées et leur perception. Ce premier inventaire aboutit, en 1990, à l'exposition De jade et de nacre, présentée à Nouméa, puis à Paris au musée de la Porte Dorée, ainsi qu'à un annuaire des collections françaises d'objets océaniens.
En 2011, un accord entre le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris permet de mettre en place un programme encore plus ambitieux. Une équipe de quatre personnes (Monsieur Emmanuel Kasarhérou, Conservateur en chef du Patrimoine, chargé de mission à l’Outre-mer au musée du quai Branly, Monsieur Roger Boulay, ethnologue, spécialiste de la culture océanienne et commissaire de nombreuses expositions, Monsieur Etienne Bertrand, historien de l'art et Madame Renée Binosi, secrétaire mise à disposition par la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris) est en charge de réaliser un inventaire raisonné des œuvres du patrimoine kanak détenues dans les musées métropolitains et étrangers.
Par inventaire raisonné, on entend le fait d'inventorier non pas exhaustivement tous les objets de toutes les collections, mais d'inventorier en priorité les objets les plus intéressants. Ces derniers étant choisis en fonction de leur provenance, leur histoire, les circonstances de leur collecte, leur valeur esthétique ou leur état de conservation.
Ces deux années de travail ont vu leur couronnement lors de l'exposition Kanak, l'Art est une Parole. Mais au-delà de cet évènement, l'IPKD a permis de redonner vie à des objets parfois oubliés dans les réserves des musées et de mettre en lumière l'identité kanak. Les éléments ainsi récoltés ont été répertorié dans un logiciel de gestion, "Micromusée", utilisé par le musée de Nouvelle-Calédonie et le Centre Culturel Tjibaou. La réalisation de cette base de données permettra dans l'avenir d'avoir accès plus facilement aux informations sur le patrimoine kanak dispersé dans les musées internationaux.
A l'heure actuelle 17 000 objets appartenant à la culture kanak sont recensés dans 110 musées.
Une petite vidéo pour conclure :
A l'origine de l'Inventaire du Patrimoine Kanak Dispersé, un homme : Jean-Marie Tjibaou qui, suite au Festival Mélanesia 2000 où l'identité kanak apparait au grand jour, confie en 1979 une mission à l'ethnologue Roger Boulay. Celle de rendre compte de la conservation des objets kanaks dans les musées et leur perception. Ce premier inventaire aboutit, en 1990, à l'exposition De jade et de nacre, présentée à Nouméa, puis à Paris au musée de la Porte Dorée, ainsi qu'à un annuaire des collections françaises d'objets océaniens.
En 2011, un accord entre le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris permet de mettre en place un programme encore plus ambitieux. Une équipe de quatre personnes (Monsieur Emmanuel Kasarhérou, Conservateur en chef du Patrimoine, chargé de mission à l’Outre-mer au musée du quai Branly, Monsieur Roger Boulay, ethnologue, spécialiste de la culture océanienne et commissaire de nombreuses expositions, Monsieur Etienne Bertrand, historien de l'art et Madame Renée Binosi, secrétaire mise à disposition par la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris) est en charge de réaliser un inventaire raisonné des œuvres du patrimoine kanak détenues dans les musées métropolitains et étrangers.
Par inventaire raisonné, on entend le fait d'inventorier non pas exhaustivement tous les objets de toutes les collections, mais d'inventorier en priorité les objets les plus intéressants. Ces derniers étant choisis en fonction de leur provenance, leur histoire, les circonstances de leur collecte, leur valeur esthétique ou leur état de conservation.
Ces deux années de travail ont vu leur couronnement lors de l'exposition Kanak, l'Art est une Parole. Mais au-delà de cet évènement, l'IPKD a permis de redonner vie à des objets parfois oubliés dans les réserves des musées et de mettre en lumière l'identité kanak. Les éléments ainsi récoltés ont été répertorié dans un logiciel de gestion, "Micromusée", utilisé par le musée de Nouvelle-Calédonie et le Centre Culturel Tjibaou. La réalisation de cette base de données permettra dans l'avenir d'avoir accès plus facilement aux informations sur le patrimoine kanak dispersé dans les musées internationaux.
A l'heure actuelle 17 000 objets appartenant à la culture kanak sont recensés dans 110 musées.
Une petite vidéo pour conclure :
dimanche 6 avril 2014
Hier en images...
Alors hier comme prévu nous avons commencé par la manifestation Calédonia +687. Si le timing et la programmation n'ont pas été respecté à la lettre, le partage était là et nous avons passé un merveilleux moment à la découverte de toutes ces cultures.
Après avoir mangé notre part du festin commun, il était l'heure pour nous de filer à la deuxième manifestation culturelle au Musée de la Nouvelle-Calédonie. Là, l'ambiance était plus intimiste et familiale.Mais l'idée de partage était là aussi bien présente.
Après avoir mangé notre part du festin commun, il était l'heure pour nous de filer à la deuxième manifestation culturelle au Musée de la Nouvelle-Calédonie. Là, l'ambiance était plus intimiste et familiale.Mais l'idée de partage était là aussi bien présente.
samedi 5 avril 2014
Calédonia+687
Ce samedi, la journée culturelle est chargée... car ce n'est pas un mais deux événements culturels qui s'offrent à nous à Nouméa.
Dans un premier temps il y a Calédonia+687, organisé au Centre Culturel Tjibaou, qui est un festival, porté par l'association du même nom. Le projet démarre sur un projet d'album réunissant des chansons de toutes les ethnies dans leurs langues maternelles : kanak, vietnamien, wallisien, indonésien, créole... C'est ainsi que seize formations musicales vont se réunir sur un CD, mais vont aussi, ce 5 avril, offrir au public calédonien un grand concert multi-ethnique.
Mais ce n'est pas tout, car les organisateurs souhaitent pour cet évènement inviter le pays tout entier à se retrouver pour se découvrir et échanger autour de la danse, du chant et d'un bonne tablée gastronomique. Car le pays cherche encore à construire son identité. Et dans cet esprit d'échange et de découverte, les organisateurs demandent aux visiteurs d'amener un dessert. Malheureusement, juste rentrée hier de Thio, je n'ai pas eu le temps de me joindre à cette charmante initiative.
En ce qui concerne le programme de cette journée :
9h : Démonstration culinaire (Bougna, Umu ou cochon wallisien, salade tahitienne...)
10h : Début de danses traditionnelles avec la tribu de Saint Louis
10h25 : Kadan's un groupe des Antilles et de Guyanne
10h50 : L'harmorique avec les danses traditionnelles bretonnes
11h15 : Tevevo Ote Mau Mote avec des danses traditionnelles de Tahiti
11h40 : L'amicale Indonésienne
12h : Tambours Japonais
12h30-14h : Festin commun
14h : Reprise des danses traditionnelles (présentées par toutes les communautés)
19h : Concert.
Bien sûr, vu qu'une autre manifestation est prévue dans la même journée dans un autre lieu nous ne pourrons pas profiter de la totalité de l'évènement mais j'espère que la moitié nous contentera.
Dans un premier temps il y a Calédonia+687, organisé au Centre Culturel Tjibaou, qui est un festival, porté par l'association du même nom. Le projet démarre sur un projet d'album réunissant des chansons de toutes les ethnies dans leurs langues maternelles : kanak, vietnamien, wallisien, indonésien, créole... C'est ainsi que seize formations musicales vont se réunir sur un CD, mais vont aussi, ce 5 avril, offrir au public calédonien un grand concert multi-ethnique.
Mais ce n'est pas tout, car les organisateurs souhaitent pour cet évènement inviter le pays tout entier à se retrouver pour se découvrir et échanger autour de la danse, du chant et d'un bonne tablée gastronomique. Car le pays cherche encore à construire son identité. Et dans cet esprit d'échange et de découverte, les organisateurs demandent aux visiteurs d'amener un dessert. Malheureusement, juste rentrée hier de Thio, je n'ai pas eu le temps de me joindre à cette charmante initiative.
En ce qui concerne le programme de cette journée :
9h : Démonstration culinaire (Bougna, Umu ou cochon wallisien, salade tahitienne...)
10h : Début de danses traditionnelles avec la tribu de Saint Louis
10h25 : Kadan's un groupe des Antilles et de Guyanne
10h50 : L'harmorique avec les danses traditionnelles bretonnes
11h15 : Tevevo Ote Mau Mote avec des danses traditionnelles de Tahiti
11h40 : L'amicale Indonésienne
12h : Tambours Japonais
12h30-14h : Festin commun
14h : Reprise des danses traditionnelles (présentées par toutes les communautés)
19h : Concert.
Bien sûr, vu qu'une autre manifestation est prévue dans la même journée dans un autre lieu nous ne pourrons pas profiter de la totalité de l'évènement mais j'espère que la moitié nous contentera.
Journée au musée
Après le CCT, c'est le musée de la Nouvelle-Calédonie qui nous accueillera en ce samedi avec Les objets Nous racontent.
Ici aussi le programme est riche de 9h00 à 16h30 et cela en continu :
9h – 11h30: Atelier Sculpture
9h – 11h30 : Atelier de fabrication de TAPA
9h-11h30 : Diffusion de films des collecteurs du patrimoine
9h-10h : Visite guidée Société traditionnelle Kanak
10h-11h : Causerie Monnaie Kanak
10h – 11h : Visite guidée réserve
11h15- 12h15 : Visité guidée réserve
12h15 – 16h30 : Diffusion des films des collecteurs du patrimoine
13h-16h30 : Atelier Sculpture
13h – 15h : Atelier fabrication de battoir en écorce et bambous pilonnant
13h-14h : Visite guidée Société traditionnelle Kanak
14h-15h : Causerie discours Généalogique
15h-16h : Causerie révolte de 1878
Comme vous pouvez le voir, le choix est varié. La difficulté sera de choisir.
Mais pour l'instant, je vous dis à demain pour les images de cette journée intense.
Ici aussi le programme est riche de 9h00 à 16h30 et cela en continu :
9h – 11h30: Atelier Sculpture
9h – 11h30 : Atelier de fabrication de TAPA
9h-11h30 : Diffusion de films des collecteurs du patrimoine
9h-10h : Visite guidée Société traditionnelle Kanak
10h-11h : Causerie Monnaie Kanak
10h – 11h : Visite guidée réserve
11h15- 12h15 : Visité guidée réserve
12h15 – 16h30 : Diffusion des films des collecteurs du patrimoine
13h-16h30 : Atelier Sculpture
13h – 15h : Atelier fabrication de battoir en écorce et bambous pilonnant
13h-14h : Visite guidée Société traditionnelle Kanak
14h-15h : Causerie discours Généalogique
15h-16h : Causerie révolte de 1878
Comme vous pouvez le voir, le choix est varié. La difficulté sera de choisir.
Mais pour l'instant, je vous dis à demain pour les images de cette journée intense.
vendredi 4 avril 2014
Le train en Nouvelle-Caldéonie
Aussi saugrenue que cela puisse paraître il n'y a pas de train sur notre petite île. Mais il n'en a pas toujours été ainsi.
Cette histoire commença en 1893 avec le débarquement de la première locomotive Decauville pour le remblayage d'une partie du littoral de Nouméa. Mais majoritairement cette histoire est rattachée aux mines. Il faut comprendre que quand l'on parle de mines, on parle de rendement, donc la SLN, grosse entreprise avec de gros moyens financiers, investit rapidement dans des voies ferrées pour déblayer les stériles (partie de l'exploitation minière dépourvu de nickel), mais aussi pour acheminer le précieux minérai jusqu'aux bateaux. D'ailleurs la premier chemin de fer de l'île était à Thio sur une longueur de 10 km. Mais d'autres mines suivirent cet exemple, et un peu partout dans le pays de petits chemins de fer furent construit.
Sous l'engouement tout le monde parlait de chemin de fer et il fut même déclaré d'utilité publique la construction d’un "chemin de fer de Nouméa à Canala". Mais les besoins d'argent bloquent le projet et le coup de pioche inaugural n'a lieu que le 17 août 1901. Mais la ligne s'arrêta au bout de dix-sept kilomètres, par faute d'avoir dépensé la totalité de budget alloué, à Dumbéa et son ouverture aux passagers eut lieu le 30 décembre 1904. En 1910, la Société des Charbonnages de Nouvelle-Calédonie prend à sa charge un nouveau tronçon de vingt-neuf kilomètres qui va jusqu'à Païta. Mais en pleine construction, en 1912, la situation économique avec la concurrence des Messageries Automobiles et d'autres éléments fragilisent l'avancé. Malgré tout le 23 juillet 1914 une cérémonie d'inauguration ouvre le nouvelle voie Dumbéa-Païta.
Plus tard en novembre 1939, les responsables décidèrent l'arrêt provisoire de l’exploitation du chemin de fer. Cet arrêt provisoire aurait sans doute été définitif sans l’arrivée des Américains qui remirent, en 1942, le "petit train" en service pour acheminer munitions et explosifs. A leur départ, tout fut définitivement fermé et l'on vendit le matériel comme ferraille au Japon ou comme matériaux pour des projets de construction tel que le barrage de Yaté.
Aujourd'hui, certaines personnes aimeraient ré-ouvrir une partie de ces voies pour une exploitation touristique, et d'autres pensent que le train serait peut être un fabuleux moyen de transport pour circuler sur le Caillou. Mais les autorités compétentes font la sourde oreille et ceci reste qu'un rêve.
Cette histoire commença en 1893 avec le débarquement de la première locomotive Decauville pour le remblayage d'une partie du littoral de Nouméa. Mais majoritairement cette histoire est rattachée aux mines. Il faut comprendre que quand l'on parle de mines, on parle de rendement, donc la SLN, grosse entreprise avec de gros moyens financiers, investit rapidement dans des voies ferrées pour déblayer les stériles (partie de l'exploitation minière dépourvu de nickel), mais aussi pour acheminer le précieux minérai jusqu'aux bateaux. D'ailleurs la premier chemin de fer de l'île était à Thio sur une longueur de 10 km. Mais d'autres mines suivirent cet exemple, et un peu partout dans le pays de petits chemins de fer furent construit.
Sous l'engouement tout le monde parlait de chemin de fer et il fut même déclaré d'utilité publique la construction d’un "chemin de fer de Nouméa à Canala". Mais les besoins d'argent bloquent le projet et le coup de pioche inaugural n'a lieu que le 17 août 1901. Mais la ligne s'arrêta au bout de dix-sept kilomètres, par faute d'avoir dépensé la totalité de budget alloué, à Dumbéa et son ouverture aux passagers eut lieu le 30 décembre 1904. En 1910, la Société des Charbonnages de Nouvelle-Calédonie prend à sa charge un nouveau tronçon de vingt-neuf kilomètres qui va jusqu'à Païta. Mais en pleine construction, en 1912, la situation économique avec la concurrence des Messageries Automobiles et d'autres éléments fragilisent l'avancé. Malgré tout le 23 juillet 1914 une cérémonie d'inauguration ouvre le nouvelle voie Dumbéa-Païta.
Plus tard en novembre 1939, les responsables décidèrent l'arrêt provisoire de l’exploitation du chemin de fer. Cet arrêt provisoire aurait sans doute été définitif sans l’arrivée des Américains qui remirent, en 1942, le "petit train" en service pour acheminer munitions et explosifs. A leur départ, tout fut définitivement fermé et l'on vendit le matériel comme ferraille au Japon ou comme matériaux pour des projets de construction tel que le barrage de Yaté.
Aujourd'hui, certaines personnes aimeraient ré-ouvrir une partie de ces voies pour une exploitation touristique, et d'autres pensent que le train serait peut être un fabuleux moyen de transport pour circuler sur le Caillou. Mais les autorités compétentes font la sourde oreille et ceci reste qu'un rêve.
jeudi 3 avril 2014
Un sirénien
Je profite de ma semaine à Thio pour vous parler des spécificités locales. L'une d'elles se trouve sur une plage pas très loin du village : le Dugong. Je ne vais pas vous mentir, il est possible d'en voir ailleurs en Nouvelle-Calédonie (on estime entre 800 à 2660 individus dans les eaux territoriales), mais ici il semblerait qu'il y ait un habitué.
Alors le Dugong est une étrange espèce de mammifères marins assez unique en son genre. Il a un corps gris fuselé rappelant le morse avec une grosse tête à museau plat avec une dent allongée à l'avant de ce museau. Sa nageoire caudale est en forme de palette arrondie triangulaire avec un sillon central, elle ressemble assez à celle des cétacés. Cette queue horizontale lui permet de remonter à la surface plus rapidement pour respirer.
Il constitue, avec les trois espèces de lamantins, l'ordre des siréniens. C'est la seule espèce actuelle du genre Dugong, et la seule espèce de sa famille (les Dugongidae) depuis la disparition de la Rhytine de Steller. C'est l'une des rares espèces de mammifère « filtreur », c'est-à-dire se nourrissant en filtrant l'eau et le sédiment superficiel (à la différence des baleines à fanon qui se nourrissent en pleine eau). Ce mammifère marin herbivore, appelé aussi vache marine, mesure 3 à 4 mètres de long et peut atteindre 900 kg.
L'animal vit souvent seul mais malgré cela il est très joueur et adore s'approcher des humains. Si cela semble enchanteur, cela le serait pour moi en tout cas, il faut faire a priori très attention. Car ils sont très câlins et, vu leur taille, peuvent vous noyer. Donc il est conseillé de garder un peu ses distances.
De plus cet animal est une espèce menacée et protégée. Car elle est fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande. Ses habitats côtiers sont en réduction, en particulier du fait du tourisme, de la pollution et de l'urbanisation des côtes. Il est donc raisonnable de penser qu'éviter le contact avec eux est préférable pour leur avenir.
Un « plan d’actions Dugong 2010-2015 » vise à initier une démarche pérenne en faveur de la conservation de la population de dugongs en Nouvelle-Calédonie. Le dugong est une espèce « emblématique » ayant contribué à l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO des « Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés », en raison du nombre encore important d’individus fréquentant ces eaux. Ce plan d’actions dugong a été élaboré et mis en place par l’Agence des aires marine protégées pour sensibiliser la population.
Je vous laisse une petite séance vidéo pour rêver :
Alors le Dugong est une étrange espèce de mammifères marins assez unique en son genre. Il a un corps gris fuselé rappelant le morse avec une grosse tête à museau plat avec une dent allongée à l'avant de ce museau. Sa nageoire caudale est en forme de palette arrondie triangulaire avec un sillon central, elle ressemble assez à celle des cétacés. Cette queue horizontale lui permet de remonter à la surface plus rapidement pour respirer.
Il constitue, avec les trois espèces de lamantins, l'ordre des siréniens. C'est la seule espèce actuelle du genre Dugong, et la seule espèce de sa famille (les Dugongidae) depuis la disparition de la Rhytine de Steller. C'est l'une des rares espèces de mammifère « filtreur », c'est-à-dire se nourrissant en filtrant l'eau et le sédiment superficiel (à la différence des baleines à fanon qui se nourrissent en pleine eau). Ce mammifère marin herbivore, appelé aussi vache marine, mesure 3 à 4 mètres de long et peut atteindre 900 kg.
L'animal vit souvent seul mais malgré cela il est très joueur et adore s'approcher des humains. Si cela semble enchanteur, cela le serait pour moi en tout cas, il faut faire a priori très attention. Car ils sont très câlins et, vu leur taille, peuvent vous noyer. Donc il est conseillé de garder un peu ses distances.
De plus cet animal est une espèce menacée et protégée. Car elle est fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande. Ses habitats côtiers sont en réduction, en particulier du fait du tourisme, de la pollution et de l'urbanisation des côtes. Il est donc raisonnable de penser qu'éviter le contact avec eux est préférable pour leur avenir.
Un « plan d’actions Dugong 2010-2015 » vise à initier une démarche pérenne en faveur de la conservation de la population de dugongs en Nouvelle-Calédonie. Le dugong est une espèce « emblématique » ayant contribué à l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO des « Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés », en raison du nombre encore important d’individus fréquentant ces eaux. Ce plan d’actions dugong a été élaboré et mis en place par l’Agence des aires marine protégées pour sensibiliser la population.
Je vous laisse une petite séance vidéo pour rêver :
mercredi 2 avril 2014
Le rôle du tatouage polynésien
Le tatouage était traditionnellement pratiqué chez les jeunes gens dès leur puberté. Le long et douloureux travail était étalé dans le temps, entre 7 et 12 ans chez les filles et 15 à 20 ans chez les garçons, et représentait les différentes étapes du développement de l'adolescent. On pourrait parler d'étapes initiatiques. L'adolescent devant affronter la douleur durant de longues heures, sa mémoire et son mental s'en trouvaient marqués à vie, tout autant que sa peau. Cela marquait la fin de l'enfance.
Il était aussi indispensable que les filles possèdent tous les tatouages rituels requis lorsqu'elles atteignaient l'âge de se marier. C'est pour cette raison que l'opération débutait plus tôt pour elles. Car le tatouage était lié à la descendance, c'est pourquoi le bas ventre des femmes de haut rang était entièrement recouvert de marques sensées favoriser la fécondité.
Ainsi les premiers tatouages d'un aîné faisaient l'objet de superbes réjouissances. La cérémonie était une véritable entreprise communale qui exigeai le concours de beaucoup d'hommes du village. Un père devait parfois économiser des années pour le payer à l'instar d'une dot dans l'occident.
Ce tatouage des aînés des chefs était quand à elle de la plus haute importance, car il permettait la continuation de la lignée des ancêtres et était indispensable au jeune sujet pour devenir un futur chef et acquérir un grand Mana.
Mais avant cela, à Tahiti, les enfants étaient tatoués très jeunes d'une marque à l'intérieur du bras. Cela les libéraient du tabou relatif à la nourriture, car jusqu'alors ils ne pouvaient pas manger avec leurs parents, ni accepter de nourriture en dehors de celle préparée par leur mère. Tous les enfants étaient donc tatoués à seul fin de rendre le corps plus fort. Le tatoué possédait une carapace, une seconde peau, qui le protégeait de la nuit originelle d'où il venait.
Il faut aussi savoir que au delà de son rôle sacré (talisman contre la maladie, le mauvais sort ou augment la force et le courage...), il avait un rôle esthétique et sociale. Ainsi certains motifs semblaient réservés aux chefs, aux prêtres ou à des castes particulières. Les motifs pouvaient être spécifiques d'un groupe, d'une famille. Ils représentaient alors les totems des ancêtres. L'âge, le sexe, le rang social, l'appartenance à un groupe, la personnalité du tatoué étaient des facteurs qui semblaient déterminer le choix des motifs.
D'ailleurs personne ne soustrayait aux tatouages, car il était aussi mauvais de ne pas avoir de marques que pour nous de se promener nu. En plus, ils étaient considérés comme des ornements hautement esthétiques, et parfois même des stimulants érotiques. Ce qui pourrait être une des raisons qui poussa les missionnaires à les interdire.
Les motifs étaient différents d'un archipel à un autre. Ils pouvaient être symboliques : losanges, étoiles, cercles, traits... ou figuratifs : animaux, cocotiers, uru... Ainsi aux îles Marquises, ils recouvraient la totalité du corps et le visage, aussi bien des hommes que des femmes. Ils étaient toutefois différents selon le sexe, l'homme pouvait avoir de larges bandes noires sur le visage alors que la femme n'avait que les lobes et le contour des oreilles, et parfois le contour de la bouche. Mais c'était encore différent sur les îles de la société.
Je vais m'arrêter là, car le sujet est très vaste. Je voulais juste vous offrir un aperçu donc je dois savoir dire STOP ! Nana.
Il était aussi indispensable que les filles possèdent tous les tatouages rituels requis lorsqu'elles atteignaient l'âge de se marier. C'est pour cette raison que l'opération débutait plus tôt pour elles. Car le tatouage était lié à la descendance, c'est pourquoi le bas ventre des femmes de haut rang était entièrement recouvert de marques sensées favoriser la fécondité.
Ainsi les premiers tatouages d'un aîné faisaient l'objet de superbes réjouissances. La cérémonie était une véritable entreprise communale qui exigeai le concours de beaucoup d'hommes du village. Un père devait parfois économiser des années pour le payer à l'instar d'une dot dans l'occident.
Ce tatouage des aînés des chefs était quand à elle de la plus haute importance, car il permettait la continuation de la lignée des ancêtres et était indispensable au jeune sujet pour devenir un futur chef et acquérir un grand Mana.
Mais avant cela, à Tahiti, les enfants étaient tatoués très jeunes d'une marque à l'intérieur du bras. Cela les libéraient du tabou relatif à la nourriture, car jusqu'alors ils ne pouvaient pas manger avec leurs parents, ni accepter de nourriture en dehors de celle préparée par leur mère. Tous les enfants étaient donc tatoués à seul fin de rendre le corps plus fort. Le tatoué possédait une carapace, une seconde peau, qui le protégeait de la nuit originelle d'où il venait.
Il faut aussi savoir que au delà de son rôle sacré (talisman contre la maladie, le mauvais sort ou augment la force et le courage...), il avait un rôle esthétique et sociale. Ainsi certains motifs semblaient réservés aux chefs, aux prêtres ou à des castes particulières. Les motifs pouvaient être spécifiques d'un groupe, d'une famille. Ils représentaient alors les totems des ancêtres. L'âge, le sexe, le rang social, l'appartenance à un groupe, la personnalité du tatoué étaient des facteurs qui semblaient déterminer le choix des motifs.
D'ailleurs personne ne soustrayait aux tatouages, car il était aussi mauvais de ne pas avoir de marques que pour nous de se promener nu. En plus, ils étaient considérés comme des ornements hautement esthétiques, et parfois même des stimulants érotiques. Ce qui pourrait être une des raisons qui poussa les missionnaires à les interdire.
Les motifs étaient différents d'un archipel à un autre. Ils pouvaient être symboliques : losanges, étoiles, cercles, traits... ou figuratifs : animaux, cocotiers, uru... Ainsi aux îles Marquises, ils recouvraient la totalité du corps et le visage, aussi bien des hommes que des femmes. Ils étaient toutefois différents selon le sexe, l'homme pouvait avoir de larges bandes noires sur le visage alors que la femme n'avait que les lobes et le contour des oreilles, et parfois le contour de la bouche. Mais c'était encore différent sur les îles de la société.
Je vais m'arrêter là, car le sujet est très vaste. Je voulais juste vous offrir un aperçu donc je dois savoir dire STOP ! Nana.
mardi 1 avril 2014
Tatau
Alors j'ai encore plein de revues de presse, de conférences, d'articles sur Kanak, l'Art est une Parole, mais je vais faire une pause. Et aborder d'autres sujets pour quelques temps.
Le premier qui me semble d'actualité est le tatouage. Vu que nous sommes en Océanie, proche de la Polynésie, il me semble logique de vous en parler un peu. Sachant aussi qu'une grande communauté polynésienne vit en Nouvelle-Calédonie. Donc le tatouage polynésien fait partie du décor local.
D'ailleurs le mot tattoo ou tatouage, en français, vient du polynésien "ta tatau", qui signifie "taper légèrement", en référence à la technique d'impression sur la peau. Le tatouage, tel qui fut pratiqué à l'époque par les habitants des îles océaniennes, marqua fortement l'esprit des navigateurs par son caractère extrême, avec leurs dessins indélébiles, les grandes surfaces qu'ils couvraient et le rituel long et douloureux qu'il provoquait.
De plus peu de Cultures présentaient au grand jour de tel ornements (les japonais à cause du climat ne les exposaient pas et les scarifications des régions africaines étaient moins voyantes sur des peaux plus foncées). Mais sous la pression des missionnaires, encore eux, le tatouage a bien failli disparaitre. C'était sans compter sur la force de la mémoire ancestrale. Une coutume ne meurt jamais, elle sommeille. Malheureusement il fallu attendre le début des années 80 pour que le tatouage sorte définitivement de son sommeil, sous l'impulsion d'un homme : Tavana Salmon.
Par contre l'histoire du tatouage est très difficile à retracer, car même s'il s'agit d'une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps. Même si l'on sait que déjà au Néolithique (5300 ans environ) le tatouage était déjà pratiqué, grâce un chasseur de l'époque retrouvé dans le Tyrol en 1991 qui en est la preuve avec ses tatouages linéaires dans le dos et derrière les genoux.
Selon la légende en Polynésie, le tatouage serait d’origine divine. En effet, pendant le Pô, la nuit originelle, la pratique du tatouage aurait été créée par les deux fils du dieu Ta’aroa : Mata Mata Arahu et Tu Ra’i Po. Les deux frères faisaient partie d’un groupe d’artisans dont faisaient également partie un autre dieu, celui de l’habilité, et Hina Ere Ere Manua, fille du premier Homme. Lorsque Hina Ere Ere Manua devint une pahio (jeune femme), les deux dieux en tombèrent amoureux. Pour la séduire ils inventèrent le tatouage, s’ornèrent d’un motif appelé Tao Maro Mata et réussirent à enlever la jeune fille du lieu où elle avait été enfermée depuis qu’elle était devenue une jeune femme, car poussée elle aussi par le désir elle trompa la vigilance de sa « prison » pour se faire tatouer. C’est ainsi qu’est né le tatouage en Polynésie. Cette pratique fut d’abord utilisée par les deux fils du dieu Ta’aroa, puis ils transmirent leur savoir aux Hommes qui trouvèrent cette pratique très intéressante et l’utilisèrent en abondance. Les deux frères Mata Mata Arahu et Tu Ra’i Po devinrent ainsi les dieux du tatouage.
Mais le tatouage polynésien a un rôle et des codes, je vous en parlerais davantage demain.
Nana !
Le premier qui me semble d'actualité est le tatouage. Vu que nous sommes en Océanie, proche de la Polynésie, il me semble logique de vous en parler un peu. Sachant aussi qu'une grande communauté polynésienne vit en Nouvelle-Calédonie. Donc le tatouage polynésien fait partie du décor local.
D'ailleurs le mot tattoo ou tatouage, en français, vient du polynésien "ta tatau", qui signifie "taper légèrement", en référence à la technique d'impression sur la peau. Le tatouage, tel qui fut pratiqué à l'époque par les habitants des îles océaniennes, marqua fortement l'esprit des navigateurs par son caractère extrême, avec leurs dessins indélébiles, les grandes surfaces qu'ils couvraient et le rituel long et douloureux qu'il provoquait.
De plus peu de Cultures présentaient au grand jour de tel ornements (les japonais à cause du climat ne les exposaient pas et les scarifications des régions africaines étaient moins voyantes sur des peaux plus foncées). Mais sous la pression des missionnaires, encore eux, le tatouage a bien failli disparaitre. C'était sans compter sur la force de la mémoire ancestrale. Une coutume ne meurt jamais, elle sommeille. Malheureusement il fallu attendre le début des années 80 pour que le tatouage sorte définitivement de son sommeil, sous l'impulsion d'un homme : Tavana Salmon.
Par contre l'histoire du tatouage est très difficile à retracer, car même s'il s'agit d'une pratique ancestrale, on ne peut pas encore la situer avec exactitude dans le temps. Même si l'on sait que déjà au Néolithique (5300 ans environ) le tatouage était déjà pratiqué, grâce un chasseur de l'époque retrouvé dans le Tyrol en 1991 qui en est la preuve avec ses tatouages linéaires dans le dos et derrière les genoux.
Selon la légende en Polynésie, le tatouage serait d’origine divine. En effet, pendant le Pô, la nuit originelle, la pratique du tatouage aurait été créée par les deux fils du dieu Ta’aroa : Mata Mata Arahu et Tu Ra’i Po. Les deux frères faisaient partie d’un groupe d’artisans dont faisaient également partie un autre dieu, celui de l’habilité, et Hina Ere Ere Manua, fille du premier Homme. Lorsque Hina Ere Ere Manua devint une pahio (jeune femme), les deux dieux en tombèrent amoureux. Pour la séduire ils inventèrent le tatouage, s’ornèrent d’un motif appelé Tao Maro Mata et réussirent à enlever la jeune fille du lieu où elle avait été enfermée depuis qu’elle était devenue une jeune femme, car poussée elle aussi par le désir elle trompa la vigilance de sa « prison » pour se faire tatouer. C’est ainsi qu’est né le tatouage en Polynésie. Cette pratique fut d’abord utilisée par les deux fils du dieu Ta’aroa, puis ils transmirent leur savoir aux Hommes qui trouvèrent cette pratique très intéressante et l’utilisèrent en abondance. Les deux frères Mata Mata Arahu et Tu Ra’i Po devinrent ainsi les dieux du tatouage.
Mais le tatouage polynésien a un rôle et des codes, je vous en parlerais davantage demain.
Nana !