Ceci est le dernier article de ce journal, d'environ 500 articles, en Kanaky.
Bien sûr, rien est définitif dans la vie, donc le livre se ferme... mais il n'est pas dit qu'un nouveau tome ne puisse un jour s'ouvrir...
Pour l'instant, je voudrais juste dire "Merci" aux personnes qui m'ont lu et qui ont aimé ce que j'ai voulu partager sur ce pays beau et complexe. Ce territoire, comme vous avez pu le lire, est riche, et j'aurais pu en écrire autant sans avoir encore fait le tour de la question. Je souhaite que l'avenir soit plein d'espoir pour ses habitants et que les choses continuent d'avancer dans un destin commun entre toutes les communautés. J'ai vécu ici pendant un court laps de temps mais j'ai eu la chance de rencontrer de merveilleuses personnes, donc j'espère que leurs espérances verront le jour. Le futur est entre leur main.
En ce qui me concerne, je me sens plus riche aujourd'hui de ce qu'elles m'ont amené. Et je suis heureuse d'avoir eu la chance de vivre ici parmi elles. Être expatriée est une bénédiction, pas une malédiction. Cela permet de vivre différemment, de voir la vie autrement et de grandir au contact d'une autre culture. Et en ce sens, je suis triste de laisser toute cette richesse derrière moi.
A l'instant où vous lisez ce texte, je suis dans mon avion pour Tokyo qui m'amènera à Amsterdam et de là je rentre à Nice. Une nouvelle vie m'attend, une vie bien différente, mais la différence ne me fait pas peur...
mercredi 14 mai 2014
mardi 13 mai 2014
Histoire d'un aller et d'un retour
Dans le cadre de l'exposition dont je vous ai tant parlé, Kanak, l'Art est une Parole, le Centre Culturel Tjibaou a organisé une conférence pour en savoir plus sur cet évènement. C'est Marianne Tissandier, responsable des collections au musée de Nouvelle-Calédonie, qui en était la conférencière.
Ici a été abordé les rouages de l'exposition et les dessous des prêts d'une soixantaine de pièces par le musée de Nouvelle-Calédonie au musée du quai Branly à Paris. Il est très intéressant d'apprendre l'historique de cette exposition, le côté administratif à gérer, l'emballage, le transport, la mise en place, etc. Bien sûr il manque les photos, et c'est un sacré manque dans ce cas, mais je vous demanderais de faire appel à votre imagination.
Voici le lien pour pouvoir l'écouter et approfondir votre connaissance du sujet.
Ici a été abordé les rouages de l'exposition et les dessous des prêts d'une soixantaine de pièces par le musée de Nouvelle-Calédonie au musée du quai Branly à Paris. Il est très intéressant d'apprendre l'historique de cette exposition, le côté administratif à gérer, l'emballage, le transport, la mise en place, etc. Bien sûr il manque les photos, et c'est un sacré manque dans ce cas, mais je vous demanderais de faire appel à votre imagination.
Voici le lien pour pouvoir l'écouter et approfondir votre connaissance du sujet.
lundi 12 mai 2014
Made in India
Quand nous montons sur Thio, et un peu plus haut dans le nord, nous pouvons voir beaucoup d'élevage dit extensif. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une méthode d'élevage de bovins, ovins, rennes, et autres, caractérisée par une faible densité d'animaux à l'hectare. Hormis le sel mais aussi le fourrage en cas de sécheresse, aucun apport supplémentaire de nourriture n'est requis, ce qui oppose ce mode d'élevage à l'élevage intensif.
Mais en dehors de cela, la particularité dont je voulais vous parler vient de l'élevage de certaines races que quelques éleveurs/producteurs bovins sur l'île produisent : La Brahmane.
C'est une race bovine indienne, issue de zébus élevés depuis plusieurs milliers d'années en Inde. La vache y est sacrée pour les hindous, aussi son rôle se borne-t-il à donner du lait. Même le cuir est touché par cette restriction. Seules de rares ethnies consomment sa viande. De par ce fait les hindous ont refusé de vendre leurs animaux aux Occidentaux... mais quelques reproducteurs ont pu quitter le sous-continent pour donner des élevages en Australie, en Amérique et... en Nouvelle-Calédonie.
Je trouve cette race magnifique. Elle porte une robe claire et les muqueuses sont foncés. Les cornes sont très courtes et les oreilles larges sont pendantes. Le garrot est surmonté d'une bosse caractéristique des zébus.
Autre point qui intéresse les éleveurs : c'est une race façonnée par plusieurs millénaires de sélection naturelle dans un environnement difficile et changeant. Elle a développé une adaptation qui la rend très intéressante dans les croisements pour le bétail de zone tropicale.
Soyons honnêtes, je préfèrerais la voir en Inde où je suis sûre qu'elle peut vivre paisible et mourir de sa belle mort. Mais d'en voir ici c'est un privilége, car elles ont une majesté que nos normandes n'ont pas !
Mais en dehors de cela, la particularité dont je voulais vous parler vient de l'élevage de certaines races que quelques éleveurs/producteurs bovins sur l'île produisent : La Brahmane.
C'est une race bovine indienne, issue de zébus élevés depuis plusieurs milliers d'années en Inde. La vache y est sacrée pour les hindous, aussi son rôle se borne-t-il à donner du lait. Même le cuir est touché par cette restriction. Seules de rares ethnies consomment sa viande. De par ce fait les hindous ont refusé de vendre leurs animaux aux Occidentaux... mais quelques reproducteurs ont pu quitter le sous-continent pour donner des élevages en Australie, en Amérique et... en Nouvelle-Calédonie.
Autre point qui intéresse les éleveurs : c'est une race façonnée par plusieurs millénaires de sélection naturelle dans un environnement difficile et changeant. Elle a développé une adaptation qui la rend très intéressante dans les croisements pour le bétail de zone tropicale.
Soyons honnêtes, je préfèrerais la voir en Inde où je suis sûre qu'elle peut vivre paisible et mourir de sa belle mort. Mais d'en voir ici c'est un privilége, car elles ont une majesté que nos normandes n'ont pas !
dimanche 11 mai 2014
samedi 10 mai 2014
Papilio montrouzieri
Ne pouvant pas vous montrer les photos promises... Je vais vous parler d'une petite créature endémique : le Papilio montrouzieri, le papillon bleu calédonien.
C'est un insecte lépidoptère de la famille des Papilionidae, de la sous-famille des Papilioninae et du genre Papilio... un papillon pour parler français ! Le Papilio montrouzieri est communément appelé le papillon bleu. C'est un très grand papillon avec une envergure qui peut atteindre 10 cm. Il est très facile à reconnaître à cause de son vol capricieux, et la face supérieure des ailes d'un bleu métallique intense bordé largement à très largement de noir et avec cette « queue » aux ailes postérieures.
Désolé... Mon plan B est maigre mais je voulais tout de même vous faire découvrir ce beau spécimen du Caillou qui est unique en son genre.
Je vous proposerais un meilleur article demain.
Tata bisous.
C'est un insecte lépidoptère de la famille des Papilionidae, de la sous-famille des Papilioninae et du genre Papilio... un papillon pour parler français ! Le Papilio montrouzieri est communément appelé le papillon bleu. C'est un très grand papillon avec une envergure qui peut atteindre 10 cm. Il est très facile à reconnaître à cause de son vol capricieux, et la face supérieure des ailes d'un bleu métallique intense bordé largement à très largement de noir et avec cette « queue » aux ailes postérieures.
Désolé... Mon plan B est maigre mais je voulais tout de même vous faire découvrir ce beau spécimen du Caillou qui est unique en son genre.
Je vous proposerais un meilleur article demain.
Tata bisous.
vendredi 9 mai 2014
Une nouvelle nuit des musées...
Ce week-end c'est Les Nuits des Musées. Et comme l'année dernière nous allons profiter de l'opportunité qui nous est offerte pour aller au musée gratuitement et le voir sous un angle nouveau.
Cette année c'est le Musée maritime de Nouvelle-Calédonie qui nous propose d'embarquer sur l'Iphigénie. Frégate aménagée pour le transport des bagnards, appareillant de Toulon le 6 janvier 1864 à destination de la Nouvelle-Calédonie. A son bord, on dénombre 663 personnes dont 250 bagnards, pour la plupart condamnés à de lourdes peines et sélectionnés selon leurs compétences présumées. La construction du futur pénitencier de Nouvelle-Calédonie est alors une priorité.
Il s'agit de revivre le 9 mai 1864, un pas dans le passé de 150 ans. Au travers d'une exposition, de saynètes, de lectures et de la musique d'un quatuor à cordes nous traverserons les mers sur L'Iphigénie de Toulon à Port de France (premier nom de Nouméa) avec à son bord les premiers forçats envoyée en Nouvelle-Calédonie.
Ensuite si cette première partie nous a bien embarqué nous continuerons à Nouville avec l'Association Témoignage d'un Passé qui nous accueillera en costumes avec des images d'archives pour mettre en scène l'arrivée de ce premier convoi. Une expérience similaire a déjà été tenté de notre part et nous avions pris nos jambes à nos cous. Mais ne voulant pas rester sur nos a priori, nous irons surement.
Je ne peux pas vous en dire plus, donc à demain pour les photos...
Cette année c'est le Musée maritime de Nouvelle-Calédonie qui nous propose d'embarquer sur l'Iphigénie. Frégate aménagée pour le transport des bagnards, appareillant de Toulon le 6 janvier 1864 à destination de la Nouvelle-Calédonie. A son bord, on dénombre 663 personnes dont 250 bagnards, pour la plupart condamnés à de lourdes peines et sélectionnés selon leurs compétences présumées. La construction du futur pénitencier de Nouvelle-Calédonie est alors une priorité.
Il s'agit de revivre le 9 mai 1864, un pas dans le passé de 150 ans. Au travers d'une exposition, de saynètes, de lectures et de la musique d'un quatuor à cordes nous traverserons les mers sur L'Iphigénie de Toulon à Port de France (premier nom de Nouméa) avec à son bord les premiers forçats envoyée en Nouvelle-Calédonie.
Ensuite si cette première partie nous a bien embarqué nous continuerons à Nouville avec l'Association Témoignage d'un Passé qui nous accueillera en costumes avec des images d'archives pour mettre en scène l'arrivée de ce premier convoi. Une expérience similaire a déjà été tenté de notre part et nous avions pris nos jambes à nos cous. Mais ne voulant pas rester sur nos a priori, nous irons surement.
Je ne peux pas vous en dire plus, donc à demain pour les photos...
jeudi 8 mai 2014
8 mai...
J'aurais pu vous faire un article sur la guerre de 1945, car elle a eu lieu ici aussi avec un énorme contingent de militaires américains... ou vous parlez du musée de la Seconde Guerre Mondiale, le dernier musée de Nouméa... Mais j'ai choisi l'option du jour férié où tout le monde profite de sa journée pour ne rien faire.
A demain.
Tata bisous.
A demain.
Tata bisous.
mercredi 7 mai 2014
Les îles du Soleil
La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles comme vous l'avez vu mais il y a encore plein d'autres dont je ne vous ai pas parlé. Et aujourd'hui je vais vous faire découvrir l'archipel des Bélep (Dau Ar en langue nyelâyu, soit littéralement « îles du Soleil ») qui est un petit archipel situé à l'extrémité nord de la Grande-Terre.
Cet archipel s'étale sur 40 km de long, et est composé pour l'essentiel de la grande île Art (ou Aar en nyelâyu) dont le chef-lieu est Waala, de la petite île Pott (Phwoc) voisine, de Dau Ac, et des îlots rocheux Daos nord et sud. Les sols sont avant tout constitués de roches magnésiennes et de fer oxydé rouge argileux. Il y a également une présence de cobalt, exploité sans grand succès à la fin du XIXe siècle. La partie du lagon néo-calédonien dans laquelle les Bélep se trouvent est l'une des six zones retenus en 2008 par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour être classé au patrimoine mondial.
Seule Art est habitée en permanence, avec 1480 habitants qui sont, dans leur quasi-totalité (soit 99,7 % de sa population), des Kanak ou métis répartis en huit tribus toutes concentrées autour du chef-lieu Waala sur la côte ouest. Pott fut également peuplée par le passé mais fut placée, à la fin du XIXe siècle, dans le domaine privé et ses habitants ont été obligés de se rendre sur Art, classée en réserve mélanésienne intégrale. Objet de revendications foncières des clans déplacés, une étude de l'Agence de développement rural et d'aménagement foncier a été lancée pour leur réinstallation sur Pott. Il semblerait que cela s'arrange dans ce sens.
Éloignée de tout, cette petite commune vit en quasi autarcie. Ce qui lui a permis de rester authentique et de toujours défendre une certaine idée de l'indépendance. Aujourd'hui, elle cherche pourtant à s'ouvrir davantage sur le monde et à casser cette image qui lui colle à la peau. Mais la question du désenclavement de l'archipel des Bélep est devenu un enjeu majeur. Tout n'est pas rose sous le soleil !
Cet archipel s'étale sur 40 km de long, et est composé pour l'essentiel de la grande île Art (ou Aar en nyelâyu) dont le chef-lieu est Waala, de la petite île Pott (Phwoc) voisine, de Dau Ac, et des îlots rocheux Daos nord et sud. Les sols sont avant tout constitués de roches magnésiennes et de fer oxydé rouge argileux. Il y a également une présence de cobalt, exploité sans grand succès à la fin du XIXe siècle. La partie du lagon néo-calédonien dans laquelle les Bélep se trouvent est l'une des six zones retenus en 2008 par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour être classé au patrimoine mondial.
Seule Art est habitée en permanence, avec 1480 habitants qui sont, dans leur quasi-totalité (soit 99,7 % de sa population), des Kanak ou métis répartis en huit tribus toutes concentrées autour du chef-lieu Waala sur la côte ouest. Pott fut également peuplée par le passé mais fut placée, à la fin du XIXe siècle, dans le domaine privé et ses habitants ont été obligés de se rendre sur Art, classée en réserve mélanésienne intégrale. Objet de revendications foncières des clans déplacés, une étude de l'Agence de développement rural et d'aménagement foncier a été lancée pour leur réinstallation sur Pott. Il semblerait que cela s'arrange dans ce sens.
Éloignée de tout, cette petite commune vit en quasi autarcie. Ce qui lui a permis de rester authentique et de toujours défendre une certaine idée de l'indépendance. Aujourd'hui, elle cherche pourtant à s'ouvrir davantage sur le monde et à casser cette image qui lui colle à la peau. Mais la question du désenclavement de l'archipel des Bélep est devenu un enjeu majeur. Tout n'est pas rose sous le soleil !
mardi 6 mai 2014
La discrète
A la découverte d'une autre île : Tiga, la dernière et la plus discrète des îles Loyauté.
Minuscule point de terre de six kilomètres sur deux, Tiga s'élève à 76 m au milieu de la mer de Corail. Vue du large, l’île se présente sous la forme d’un dôme dressé au dessus des flots. Sa forme bombée a donné lieu à une légende, qui se transmet par la tradition orale. Elle raconte qu'un rat, poursuivi par les habitants de l'île de Lifou, se sauva sur un rocher appelé « taetawanod ». Il pleura, pleura, jusqu'à ce qu'une tortue accepte de le transporter sur son dos vers Maré. Mais pour lui jouer un mauvais tour, celle-ci s’arrêta entre les deux îles. Et c’est ainsi que la tortue devint Tiga. L'île, située à équidistance de Maré et Lifou, dépend administrativement de cette dernière. Tiga (Tokanod en langue drehu) abrite, au nord-ouest, une seule tribu d’environ 150 habitants, membre du district de Lössi. On y trouve, une agence postale, un dispensaire, un temple, une épicerie, mais ni hôtel ni restaurant. Tiga est reliée à Nouméa et aux autres îles Loyauté par le « Ienec », un catamaran de 20 mètres pouvant transporter 104 passagers et 5 tonnes de fret et par la compagnie aérienne Air Calédonie.
A des années lumière de la Grande Terre, Tiga vit à son rythme. Sans eau courante, ni électricité, la tribu perpétue la tradition et coule des jours paisibles. Entièrement dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement, Tiga a appris à compter sur ses propres forces. Le village, auquel on accède par une route goudronnée, plus souvent empruntée par les piétons que les rares voitures, regroupe de modestes maisons coiffées de tôles et quelques cases traditionnelles. Les réserves d’eau sont stockées dans des citernes et chaque habitation est équipée de panneaux solaires qui fournissent l’énergie nécessaire à l’alimentation d’un réfrigérateur, d’un congélateur à basse tension, des petits appareils électroménagers et de la télévision. Lorsque le ciel se couvre, que la pluie se fait plus dense, les si toka (habitants) ressortent les bougies des tiroirs et retrouvent la convivialité des veillées ancestrales. De la rencontre avec les Anglais, les premiers Européens débarqués à Tiga vers 1840, les habitants de Tiga ont gardé la foi protestante. En témoigne le temple, qui trône au milieu du village, à quelques pas de la maison commune où, le week-end, les femmes se retrouvent pour préparer le repas commun et jouer au bingo.
Pour assurer leur subsistance, les habitants doivent plus compter sur eux-mêmes que sur les produits que commercialise l’unique épicerie de l’ile, une charmante cahute tenue par un ancien infirmier où l’on trouve essentiellement des produits non périssables : sardines en boites, corned beef, pâté, ketchup, lait en poudre, Nescafé. L’échalote, qui fut jadis « l’or vert de Tiga », a disparu des jardins, mais les ignames et les patates curry, cultivés dans les champs situés sur le plateau supérieur, assurent l’essentiel des repas. Pour le reste il y a la pêche aux coquillages, araignées et poissons. Tiga ne possède pas de vaste lagon, juste un platier creusée de canyons qui se prolongent sur une centaine de mètres avant la tombée des grands fonds. L’ile produit aussi du coprah et possède un gisement de phosphate inexploité.
Minuscule point de terre de six kilomètres sur deux, Tiga s'élève à 76 m au milieu de la mer de Corail. Vue du large, l’île se présente sous la forme d’un dôme dressé au dessus des flots. Sa forme bombée a donné lieu à une légende, qui se transmet par la tradition orale. Elle raconte qu'un rat, poursuivi par les habitants de l'île de Lifou, se sauva sur un rocher appelé « taetawanod ». Il pleura, pleura, jusqu'à ce qu'une tortue accepte de le transporter sur son dos vers Maré. Mais pour lui jouer un mauvais tour, celle-ci s’arrêta entre les deux îles. Et c’est ainsi que la tortue devint Tiga. L'île, située à équidistance de Maré et Lifou, dépend administrativement de cette dernière. Tiga (Tokanod en langue drehu) abrite, au nord-ouest, une seule tribu d’environ 150 habitants, membre du district de Lössi. On y trouve, une agence postale, un dispensaire, un temple, une épicerie, mais ni hôtel ni restaurant. Tiga est reliée à Nouméa et aux autres îles Loyauté par le « Ienec », un catamaran de 20 mètres pouvant transporter 104 passagers et 5 tonnes de fret et par la compagnie aérienne Air Calédonie.
A des années lumière de la Grande Terre, Tiga vit à son rythme. Sans eau courante, ni électricité, la tribu perpétue la tradition et coule des jours paisibles. Entièrement dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement, Tiga a appris à compter sur ses propres forces. Le village, auquel on accède par une route goudronnée, plus souvent empruntée par les piétons que les rares voitures, regroupe de modestes maisons coiffées de tôles et quelques cases traditionnelles. Les réserves d’eau sont stockées dans des citernes et chaque habitation est équipée de panneaux solaires qui fournissent l’énergie nécessaire à l’alimentation d’un réfrigérateur, d’un congélateur à basse tension, des petits appareils électroménagers et de la télévision. Lorsque le ciel se couvre, que la pluie se fait plus dense, les si toka (habitants) ressortent les bougies des tiroirs et retrouvent la convivialité des veillées ancestrales. De la rencontre avec les Anglais, les premiers Européens débarqués à Tiga vers 1840, les habitants de Tiga ont gardé la foi protestante. En témoigne le temple, qui trône au milieu du village, à quelques pas de la maison commune où, le week-end, les femmes se retrouvent pour préparer le repas commun et jouer au bingo.
Pour assurer leur subsistance, les habitants doivent plus compter sur eux-mêmes que sur les produits que commercialise l’unique épicerie de l’ile, une charmante cahute tenue par un ancien infirmier où l’on trouve essentiellement des produits non périssables : sardines en boites, corned beef, pâté, ketchup, lait en poudre, Nescafé. L’échalote, qui fut jadis « l’or vert de Tiga », a disparu des jardins, mais les ignames et les patates curry, cultivés dans les champs situés sur le plateau supérieur, assurent l’essentiel des repas. Pour le reste il y a la pêche aux coquillages, araignées et poissons. Tiga ne possède pas de vaste lagon, juste un platier creusée de canyons qui se prolongent sur une centaine de mètres avant la tombée des grands fonds. L’ile produit aussi du coprah et possède un gisement de phosphate inexploité.
lundi 5 mai 2014
Drehu...
Je continue sur ma lancée dans les Îles Loyauté... avec Drehu.
Lifou, Drehu en langue locale, est l'île la plus étendue de l'archipel des îles Loyauté. Sa superficie de 1150 km2 est équivalente à celle de la Martinique. Plus encore que dans les autres îles, la variété des sites naturels incite le visiteur à la découverte. La côte, entaillée de baies longues et profondes, allie avec grâce les longues plages de sable blanc, les falaises tranchées dans l'ancien récif et les fond coralliens aux couleurs magiques. L'intérieur de l'île, vaste plaine édifiée sur l'ancien lagon, est recouvert de denses forêts tropicales propices à la randonnée.
10 000 habitants peuplent cette île divisée en 3 districts coutumiers : Wetr, Lösi et Gaïca. La vivacité des traditions et de la coutume est tangible, aussi bien lors des grandes fêtes coutumières que dans tous les actes de la vie quotidienne tels que l'agriculture ou la construction des cases. Wé, chef lieu des îles Loyauté, en est l'agglomération la plus importante. Joliment située au bord de la baie de Chateaubriand, elle abrite les principales infrastructures administratives et commerciales de l'île.
Officiellement découverte et cartographiée par le Français Dumont d'Urville en 1827, Lifou a été rapidement investie par des dizaines de missionnaires catholiques et protestants. Ils profitèrent de l'occasion pour faire de l'île un huis clos de leur lutte d'influence sur les âmes locales, et de celle plus prosaïque de la compétition entre l’empire britannique et la France pour le contrôle de cette partie du Pacifique sud.
Lifou, Drehu en langue locale, est l'île la plus étendue de l'archipel des îles Loyauté. Sa superficie de 1150 km2 est équivalente à celle de la Martinique. Plus encore que dans les autres îles, la variété des sites naturels incite le visiteur à la découverte. La côte, entaillée de baies longues et profondes, allie avec grâce les longues plages de sable blanc, les falaises tranchées dans l'ancien récif et les fond coralliens aux couleurs magiques. L'intérieur de l'île, vaste plaine édifiée sur l'ancien lagon, est recouvert de denses forêts tropicales propices à la randonnée.
10 000 habitants peuplent cette île divisée en 3 districts coutumiers : Wetr, Lösi et Gaïca. La vivacité des traditions et de la coutume est tangible, aussi bien lors des grandes fêtes coutumières que dans tous les actes de la vie quotidienne tels que l'agriculture ou la construction des cases. Wé, chef lieu des îles Loyauté, en est l'agglomération la plus importante. Joliment située au bord de la baie de Chateaubriand, elle abrite les principales infrastructures administratives et commerciales de l'île.
Officiellement découverte et cartographiée par le Français Dumont d'Urville en 1827, Lifou a été rapidement investie par des dizaines de missionnaires catholiques et protestants. Ils profitèrent de l'occasion pour faire de l'île un huis clos de leur lutte d'influence sur les âmes locales, et de celle plus prosaïque de la compétition entre l’empire britannique et la France pour le contrôle de cette partie du Pacifique sud.
Comme sur Maré, Lifou organise des fêtes : La Fête du pahatr (Le pahatr est une fougère) et de la Langouste qui eut lieu en avril, la Fête du Santal et du Miel qui aura lieu fin août et la Fête de la Vanille mi-octobre, qui sont, comme la Fête de l'Avocat, très prisées.
P.S. D'ailleurs si nous n'avons pas pu aller à Maré ce week-end, des voisins ont eu cette chance et nous ont offert deux beaux avocats qui ont été aussitôt goulument dévoré. Les meilleurs avocats que j'ai mangé de ma vie !
dimanche 4 mai 2014
Un nouveau parc naturel
Rien de spécial à vous raconter ce week-end donc je vous parle d'une nouvelle récente dans l'actualité du Caillou : le Parc naturel de la mer de Corail a été créé le mercredi 23 avril, après l'adoption de l'arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Un million 300 mille kilomètres carrés, soit la totalité de la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie vont être organisés en parc marin. C'est l'équivalent de trois fois les eaux métropolitaines. La création de ce parc contribue également à augmenter de 4% à 16% le réseau français d'aires marines protégées.
La plus grande partie étant située dans la mer de Corail, ce parc est donc appelé Parc naturel de la mer de Corail. Cet outil permettra une gouvernance partagée et une meilleure gestion de cet espace soumis à une diversité de réglementations, un véritable feuilleté administratif. Véritable projet de société, ce parc va être doté d’un Conseil de gestion composé de l’ensemble des acteurs du Territoire soit les provinces, le gouvernement, l’Etat, les scientifiques, les socioprofessionnels de la mer, la société civile et peut être des représentants des pays de la région. Outre le fait de sensibiliser la population à ses richesses, l’objectif est bien sûr, de mettre en place un développement durable de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie : trouver l’équilibre entre conservation, exploitation de la richesse et développement économique.
Les usages sont divers. Il y a tout d’abord l’activité minière localisée sur le Nord et le Sud de la Grande Terre. Une activité terrestre mais qui a un impact sur l’espace maritime. Mettre en place un parc naturel donnera au pays un outil supplémentaire pour contrôler l’impact des mines sur les écosystèmes marins.
En plus du nickel, la pêche thonière est l’une des principales filières économiques qui représente 2.500 à 3.000 tonnes de poissons par an. Une vingtaine de navires calédoniens opèrent sous licence à l’intérieur de la ZEE, espace interdit aux navires étrangers. La pêche traditionnelle est également importante mais difficilement quantifiable. Les transports maritimes sont en constante augmentation en raison du développement économique du littoral et en particulier du nickel.
A cela s’ajoute le transport inter-îles et les paquebots de croisière également en forte augmentation. Les activités de tourisme et de plaisance fréquentent les atolls d’Encasteaux et de Chesterfield.
Bientôt, l’exploitation d’hydrocarbures, de ressources minérales et de biomolécules pourront se développer en Nouvelle-Calédonie, d’où l’intérêt d’un parc marin pour une gestion durable de la ressource.
Les aires marines protégées permettent d’assurer un développement durable des espaces mais elles permettent également au pays concerné d’assurer son rayonnement à l’échelle régionale et internationale. Ce parc complète le dispositif mis en place par l’Australie. En 2010, la Nouvelle-Calédonie et l’Australie ont signé un accord pour coordonner leurs efforts de gestion concernant la mer de Corail. Les deux pays ne cachent pas leur souhait d’associer à moyen terme les trois autres Etats concernés que sont le Vanuatu, les îles Salomon et la Papouasie Nouvelle Guinée. En plus de ces partenariats, ce parc soutiendra le pays dans son rayonnement sur l’ensemble de la région.
Un million 300 mille kilomètres carrés, soit la totalité de la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie vont être organisés en parc marin. C'est l'équivalent de trois fois les eaux métropolitaines. La création de ce parc contribue également à augmenter de 4% à 16% le réseau français d'aires marines protégées.
La plus grande partie étant située dans la mer de Corail, ce parc est donc appelé Parc naturel de la mer de Corail. Cet outil permettra une gouvernance partagée et une meilleure gestion de cet espace soumis à une diversité de réglementations, un véritable feuilleté administratif. Véritable projet de société, ce parc va être doté d’un Conseil de gestion composé de l’ensemble des acteurs du Territoire soit les provinces, le gouvernement, l’Etat, les scientifiques, les socioprofessionnels de la mer, la société civile et peut être des représentants des pays de la région. Outre le fait de sensibiliser la population à ses richesses, l’objectif est bien sûr, de mettre en place un développement durable de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie : trouver l’équilibre entre conservation, exploitation de la richesse et développement économique.
Les usages sont divers. Il y a tout d’abord l’activité minière localisée sur le Nord et le Sud de la Grande Terre. Une activité terrestre mais qui a un impact sur l’espace maritime. Mettre en place un parc naturel donnera au pays un outil supplémentaire pour contrôler l’impact des mines sur les écosystèmes marins.
En plus du nickel, la pêche thonière est l’une des principales filières économiques qui représente 2.500 à 3.000 tonnes de poissons par an. Une vingtaine de navires calédoniens opèrent sous licence à l’intérieur de la ZEE, espace interdit aux navires étrangers. La pêche traditionnelle est également importante mais difficilement quantifiable. Les transports maritimes sont en constante augmentation en raison du développement économique du littoral et en particulier du nickel.
A cela s’ajoute le transport inter-îles et les paquebots de croisière également en forte augmentation. Les activités de tourisme et de plaisance fréquentent les atolls d’Encasteaux et de Chesterfield.
Bientôt, l’exploitation d’hydrocarbures, de ressources minérales et de biomolécules pourront se développer en Nouvelle-Calédonie, d’où l’intérêt d’un parc marin pour une gestion durable de la ressource.
Les aires marines protégées permettent d’assurer un développement durable des espaces mais elles permettent également au pays concerné d’assurer son rayonnement à l’échelle régionale et internationale. Ce parc complète le dispositif mis en place par l’Australie. En 2010, la Nouvelle-Calédonie et l’Australie ont signé un accord pour coordonner leurs efforts de gestion concernant la mer de Corail. Les deux pays ne cachent pas leur souhait d’associer à moyen terme les trois autres Etats concernés que sont le Vanuatu, les îles Salomon et la Papouasie Nouvelle Guinée. En plus de ces partenariats, ce parc soutiendra le pays dans son rayonnement sur l’ensemble de la région.
samedi 3 mai 2014
L'emblême de Maré
L'avocat est devenu le fruit emblématique de Maré.
Originaire d'Amérique du Sud, la variété locale a été acclimatée en Nouvelle-Calédonie en 1863 par Evenor de Greslan, un colon réunionnais. On l'appelle aussi l'«avocat beurre» dont il a la couleur et le goût. C'est le préféré des Maréens, le plus cultivé. Il pousse partout, devant chaque maison. La culture de l'avocat a pris son essor il y a environ trente ans. L'époque des premiers vergers. « On a fait venir une cinquantaine de variétés de la Martinique, originaires du Mexique, du Guatemala, se souvient le pépiniériste Sylvain Urene. La choquette, la hall, la fuerte, la nishikawa... et on les a simplement greffées sur d'autres espèces ». Aujourd'hui, impossible d'en connaître le nombre. Entre les précoces, les tardives, les pleine saison... À Maré, contrairement à la Grande Terre, ce fruit n'est pas difficile à cultiver. Ici, les sols très calcaires et drainants en facilitent le suivi, peu exigeant. Ici aussi, les pesticides sont bannis, «sauf en cas d'attaques très sévères des punaises, lorsque le fruit est encore jeune». La plupart des variétés parviennent à maturité en mai. D'où l'organisation de la fête à cette saison.
Le rendement moyen peut s'élever à 5 tonnes/hectare. La vingtaine de vergers de Maré produisent chaque année entre 30 et 40 t. Il faut y ajouter tous les avocats directement consommés par les familles et non commercialisés. Avant la Fête de l'Avocat, le comité organisateur écoule une partie de la production dans les grandes surfaces de Nouméa et lors des Jeudis du centre-ville. La capitale est approvisionnée en avocats maréens d'avril à septembre, pour notre plus grand bonheur. Mais il n'y aucun autre débouché pour l'heure.
Pour l'occasion je vous propose une recette de terrine d'avocat au crabe.
Ingrédients :
6 à 8 avocats selon la grosseur
300 gr de miettes de crabe
2 oignons verts
3 citrons verts
Ciboulette
100 g de petits pois
Piment d'Espelette
20 cl de crème
25 gr de feuilles de gélatine
Sel et poivre.
Préparation :
1. Cuire vos petits pois à l'eau.
2. Pelez, dénoyautez et coupez la chair de vos avocats en cubes, puis les écraser grossièrement.
3. Faire ramollir vos feuilles de gélatine dans l'eau froide.
4. Ciselez les petits oignons verts finement.
5. Presser les jus de citrons que vous portez à frémissement avec la crème fraiche, puis ajoutez-y les feuilles de gélatine (bien ramollies et pressées) et fouettez hors du feu.
6. Mélanger cette préparation aux avocats.
7. Ajouter les oignons verts, les petits pois et les miettes de crabe, le piment et l'assaisonnement.
8. Chemisez une terrine avec du papier sulfurisé, et versez la préparation dans le moule.
9. Placez au frais au moins 8 heures.
Quand c'est prêt, vous n'avez plus qu'a démouler et trancher avec délicatesse.
Je ne l'ai pas testé donc vous me tiendrez au courant en me donnant vos avis.
Tata bisous.
Originaire d'Amérique du Sud, la variété locale a été acclimatée en Nouvelle-Calédonie en 1863 par Evenor de Greslan, un colon réunionnais. On l'appelle aussi l'«avocat beurre» dont il a la couleur et le goût. C'est le préféré des Maréens, le plus cultivé. Il pousse partout, devant chaque maison. La culture de l'avocat a pris son essor il y a environ trente ans. L'époque des premiers vergers. « On a fait venir une cinquantaine de variétés de la Martinique, originaires du Mexique, du Guatemala, se souvient le pépiniériste Sylvain Urene. La choquette, la hall, la fuerte, la nishikawa... et on les a simplement greffées sur d'autres espèces ». Aujourd'hui, impossible d'en connaître le nombre. Entre les précoces, les tardives, les pleine saison... À Maré, contrairement à la Grande Terre, ce fruit n'est pas difficile à cultiver. Ici, les sols très calcaires et drainants en facilitent le suivi, peu exigeant. Ici aussi, les pesticides sont bannis, «sauf en cas d'attaques très sévères des punaises, lorsque le fruit est encore jeune». La plupart des variétés parviennent à maturité en mai. D'où l'organisation de la fête à cette saison.
Le rendement moyen peut s'élever à 5 tonnes/hectare. La vingtaine de vergers de Maré produisent chaque année entre 30 et 40 t. Il faut y ajouter tous les avocats directement consommés par les familles et non commercialisés. Avant la Fête de l'Avocat, le comité organisateur écoule une partie de la production dans les grandes surfaces de Nouméa et lors des Jeudis du centre-ville. La capitale est approvisionnée en avocats maréens d'avril à septembre, pour notre plus grand bonheur. Mais il n'y aucun autre débouché pour l'heure.
Pour l'occasion je vous propose une recette de terrine d'avocat au crabe.
Ingrédients :
6 à 8 avocats selon la grosseur
300 gr de miettes de crabe
2 oignons verts
3 citrons verts
Ciboulette
100 g de petits pois
Piment d'Espelette
20 cl de crème
25 gr de feuilles de gélatine
Sel et poivre.
Préparation :
1. Cuire vos petits pois à l'eau.
2. Pelez, dénoyautez et coupez la chair de vos avocats en cubes, puis les écraser grossièrement.
3. Faire ramollir vos feuilles de gélatine dans l'eau froide.
4. Ciselez les petits oignons verts finement.
5. Presser les jus de citrons que vous portez à frémissement avec la crème fraiche, puis ajoutez-y les feuilles de gélatine (bien ramollies et pressées) et fouettez hors du feu.
6. Mélanger cette préparation aux avocats.
7. Ajouter les oignons verts, les petits pois et les miettes de crabe, le piment et l'assaisonnement.
8. Chemisez une terrine avec du papier sulfurisé, et versez la préparation dans le moule.
9. Placez au frais au moins 8 heures.
Quand c'est prêt, vous n'avez plus qu'a démouler et trancher avec délicatesse.
Je ne l'ai pas testé donc vous me tiendrez au courant en me donnant vos avis.
Tata bisous.
vendredi 2 mai 2014
La fête de l'avocat
Depuis hier, et comme chaque année depuis plus de 20 ans, l’île de Nengone organise la Fête de l’Avocat. C'est l’occasion d’une rencontre conviviale entre les visiteurs et les habitants de l’île, qui mettent les petits plats dans les grands pour célébrer l’avocat, et font découvrir leur île.
Au programme, un grand marché de l’économie solidaire, des dégustations à base d’avocat, et des activités de tourisme éthique : hébergement chez l’habitant, découverte culturelle, excursions, randonnées, balades en bateau et de nombreuses animations sur le site magique de Nece…
Malheureusement cette année comme l'année dernière, nous ne pouvons pas nous rendre à cette fête, car Didoux travaille. C'est bien dommage, mais il y a des priorités dans la vie que les inactifs doivent comprendre. Mais cela ne va pas m'empêcher de vous parler un peu plus de cet évènement.
Au début des années 1990, quelques cultivateurs (MM Wayaridri, Cawidrone, Urene...) décident d'organiser une petite fête, toute simple, en l'honneur de l'avocat, au Nord de l'île de Maré. L'année suivante, le grand chef du district de Guahma, Nidoish Naisseline, les convie à se regrouper et leur propose le site de Nece. Malgré une très courte préparation, l'événement remporte un franc succès. La Fête de l'Avocat est née. Elle prendra vite une ampleur inattendue. Aujourd'hui inscrite dans le calendrier des festivités incontournables de Nouvelle-Calédonie, au même titre que la Foire de Bourail. Son objectif est de valoriser, à travers une manifestation fraternelle, le fruit du travail des agriculteurs, prouver que la coutume ne constitue pas un frein au développement et, bien entendu, asseoir la renommée de l'avocat de Maré au-delà des frontières de l'île loyaltienne.
La suite, et le dernier épisode sur Maré, demain...
Au programme, un grand marché de l’économie solidaire, des dégustations à base d’avocat, et des activités de tourisme éthique : hébergement chez l’habitant, découverte culturelle, excursions, randonnées, balades en bateau et de nombreuses animations sur le site magique de Nece…
Malheureusement cette année comme l'année dernière, nous ne pouvons pas nous rendre à cette fête, car Didoux travaille. C'est bien dommage, mais il y a des priorités dans la vie que les inactifs doivent comprendre. Mais cela ne va pas m'empêcher de vous parler un peu plus de cet évènement.
Au début des années 1990, quelques cultivateurs (MM Wayaridri, Cawidrone, Urene...) décident d'organiser une petite fête, toute simple, en l'honneur de l'avocat, au Nord de l'île de Maré. L'année suivante, le grand chef du district de Guahma, Nidoish Naisseline, les convie à se regrouper et leur propose le site de Nece. Malgré une très courte préparation, l'événement remporte un franc succès. La Fête de l'Avocat est née. Elle prendra vite une ampleur inattendue. Aujourd'hui inscrite dans le calendrier des festivités incontournables de Nouvelle-Calédonie, au même titre que la Foire de Bourail. Son objectif est de valoriser, à travers une manifestation fraternelle, le fruit du travail des agriculteurs, prouver que la coutume ne constitue pas un frein au développement et, bien entendu, asseoir la renommée de l'avocat de Maré au-delà des frontières de l'île loyaltienne.
La suite, et le dernier épisode sur Maré, demain...
jeudi 1 mai 2014
1er Mai
Jour de repos des travailleurs et des médias oblige... pas d'article aujourd'hui !
P.S. Soyons honnête... j'ai oublié.
P.S. Soyons honnête... j'ai oublié.
mercredi 30 avril 2014
A voir...
Nous sommes toujours à Maré, et cela jusqu'à la fin de la semaine (surement), et je vais vous montrer quelques magnifiques endroits. L'île étant composé de huits districts, je vais vous faire découvrir un site pour chaque.
Dans le district d'Eni, il faut aller voir les gens de la tribu.
Tout au sud de l’île, le petit district d’Eni ne compte qu’une seule tribu d’environ 350 habitants, qui répond au même nom. Une charmante plage où s’amusent les gamins, un lieu de culte protestant, une école, une maison commune où on joue aux dominos et au bingo, le marché du samedi qui expose les produits des clans des pêcheurs et des agriculteurs… À Eni, la vie s’écoule paisiblement, dans le respect des ancêtres dont l’âme veille à l’intérieur des grottes sépulcrales creusées dans la falaise. L’ouverture d’un gîte en 1995 a un peu bousculé les habitudes de la tribu. Il a aussi permis aux visiteurs, accueillis sous la case, de s’immerger dans la culture et le mode de vie kanak.
Dans le district de La Roche, il faut voir la forteresse.
La Roche doit son nom à un bloc corallien de 90 m de haut, le «titi», qui servit de refuge aux habitants lors des guerres de religion du XIXe siècle. Sur son sommet subsistent les vestiges d’anciennes fortifications. La tradition locale en a fait le premier lieu habité à Maré, à l’époque où la plaine en contrebas était encore immergée. Toute ascension de la forteresse se fait avec un guide ou après autorisation. L’église, elle, date de 1883, dix-sept ans après la création de la mission fondée par le Révérend Père Beaulieu.
Dans le district de Tawainedr, il faut voir le saut du guerrier.
La région située à l’Est de La Roche est totalement dépourvue de lagon. Les falaises profondément découpées tombent à pic dans le Pacifique. Comme aux alentours du saut du guerrier. Ici, la légende veut que Hnor, un guerrier du clan Si Hnathege, acculé par les hommes du clan Si Gurework, ait franchi d'un seul bond une faille de 7 m de large creusée dans la falaise. Dans leur élan, ses ennemis surpris, et bien moins agiles que Hnor, se seraient fracassé le crâne 40 m plus bas. Le site, aujourd’hui sécurisé, domine l’immense baie de l'Allier jusqu'au lointain Cap Roussin.
Dans le district de Penelo, il faut voir le Bone de la léproserie
Au volant à Maré, mieux vaut posséder un excellent sens de l’orientation ou un copilote averti ! En l’absence, ou presque, de toute signalétique (il faut bien que l’île conserve un peu de ses secrets…), l’astuce consiste à se repérer aux noms des tribus peints sur l’asphalte pour inciter les conducteurs à ralentir. Si vous parvenez, au centre de l’île, à localiser le Bone de la léproserie (un centre de soins pour lépreux existait autrefois à Penelo), vous découvrirez l’une des plus grandes cavités noyées au monde. Son puits de 50 m débouche sur un lac souterrain de plus de 350 000 m3 d'eau douce. Un site passionnant pour les amateurs de géologie.
Dans le district de Medu, il faut voir la grotte de Pethoen
En venant de Wabao, juste avant les premières habitations de Medu, arrêtez-vous près d’un virage. Sur la gauche, un sentier s’enfonce dans la forêt et mène en quelques minutes à peine à la grotte de Pethoen. L’une des plus spectaculaires de Maré dont le sous-sol est riche en lentilles d’eau douce. Là, un épais rideau de stalactites le long desquelles glissent des gouttelettes dessine des ombres sur l’eau bleue et limpide, théâtre d’interminables concours de sauts organisés par les enfants de la tribu. Pour visiter cette grotte, mieux vaut demander à un guide de Medu. Medu est aussi la seule tribu 100% catholique de l'île, qui compte 80% de protestants.
Dans le district de Wabao, il faut voir les plages de Cengeité et Wabao.
Au Sud de Tadine, la baie de Wabao offre aux visiteurs les plus belles plages de Maré. Un long ruban de sable blanc et doux, ourlé d’un mur ombragé de cocotiers, qui glisse sa nonchalance dans les eaux peu profondes du lagon. Un site exceptionnel, encore sauvage, propice à la baignade, au farniente et, masque sur les yeux, à l’observation de la faune et de la flore marines. Devant la tribu de Wabao, la longue plage de Yedjelé emporte nos suffrages. Impossible de résister au charme et à la magie. L’appel du lagon est le plus fort. Un plongeon dans la mer aux reflets turquoise est inévitable.
Dans le district de Tadine, il faut voir l'aquarium naturel.
À 2 km au Sud de Tadine, tout au bord de la route, l'aquarium naturel ressemble à un petit bout de lagon prisonnier d’une paroi de corail et habillé d’une ceinture végétale. En fait, cette piscine peu profonde aux tons émeraude (il est interdit de s’y baigner) communique avec la mer par un siphon. En période cyclonique, poissons et tortues viennent y trouver refuge. Juste en face de l’aquarium naturel, de l’autre côté de la chaussée, Wi Dongo abrite une variété de palétuviers endémiques, vieux de plusieurs siècles. Tout près de là, à Hnidenod, se trouve la sépulture fleurie de Yeiwéné Yeiwéné, leader indépendantiste maréen assassiné à Ouvéa le 4 mai 1989 avec Jean-Marie Tjibaou.
Dans le district de Guahma, il faut voir les vanilleraies.
Comme à Lifou, de nombreux particuliers cultivent la vanille à Maré. Une soixantaine de producteurs et planteurs se sont regroupés dans une association. À Kaewatine, Tenane, Rawa…, plusieurs vanilleraies ont ouvert ces dernières années leur jardin au public. Vous apprendrez comment planter cette orchidée, quels tuteurs utiliser, vous découvrirez les techniques de bouclage, de mariage et de séchage. Cultiver la vanille nécessite beaucoup de soins et de temps, puisqu’il faut généralement trois ans entre la plantation et la vente des premières gousses séchées. La visite s’achève par une dégustation de café ou de thé… à la vanille bien sûr !
Voilà. Ce n'est que quelques sites que j'ai choisi mais de nombreux autres sont aussi merveilleux. Une île qui est très riche.
Dans le district d'Eni, il faut aller voir les gens de la tribu.
Tout au sud de l’île, le petit district d’Eni ne compte qu’une seule tribu d’environ 350 habitants, qui répond au même nom. Une charmante plage où s’amusent les gamins, un lieu de culte protestant, une école, une maison commune où on joue aux dominos et au bingo, le marché du samedi qui expose les produits des clans des pêcheurs et des agriculteurs… À Eni, la vie s’écoule paisiblement, dans le respect des ancêtres dont l’âme veille à l’intérieur des grottes sépulcrales creusées dans la falaise. L’ouverture d’un gîte en 1995 a un peu bousculé les habitudes de la tribu. Il a aussi permis aux visiteurs, accueillis sous la case, de s’immerger dans la culture et le mode de vie kanak.
Dans le district de La Roche, il faut voir la forteresse.
La Roche doit son nom à un bloc corallien de 90 m de haut, le «titi», qui servit de refuge aux habitants lors des guerres de religion du XIXe siècle. Sur son sommet subsistent les vestiges d’anciennes fortifications. La tradition locale en a fait le premier lieu habité à Maré, à l’époque où la plaine en contrebas était encore immergée. Toute ascension de la forteresse se fait avec un guide ou après autorisation. L’église, elle, date de 1883, dix-sept ans après la création de la mission fondée par le Révérend Père Beaulieu.
Dans le district de Tawainedr, il faut voir le saut du guerrier.
La région située à l’Est de La Roche est totalement dépourvue de lagon. Les falaises profondément découpées tombent à pic dans le Pacifique. Comme aux alentours du saut du guerrier. Ici, la légende veut que Hnor, un guerrier du clan Si Hnathege, acculé par les hommes du clan Si Gurework, ait franchi d'un seul bond une faille de 7 m de large creusée dans la falaise. Dans leur élan, ses ennemis surpris, et bien moins agiles que Hnor, se seraient fracassé le crâne 40 m plus bas. Le site, aujourd’hui sécurisé, domine l’immense baie de l'Allier jusqu'au lointain Cap Roussin.
Dans le district de Penelo, il faut voir le Bone de la léproserie
Au volant à Maré, mieux vaut posséder un excellent sens de l’orientation ou un copilote averti ! En l’absence, ou presque, de toute signalétique (il faut bien que l’île conserve un peu de ses secrets…), l’astuce consiste à se repérer aux noms des tribus peints sur l’asphalte pour inciter les conducteurs à ralentir. Si vous parvenez, au centre de l’île, à localiser le Bone de la léproserie (un centre de soins pour lépreux existait autrefois à Penelo), vous découvrirez l’une des plus grandes cavités noyées au monde. Son puits de 50 m débouche sur un lac souterrain de plus de 350 000 m3 d'eau douce. Un site passionnant pour les amateurs de géologie.
Dans le district de Medu, il faut voir la grotte de Pethoen
En venant de Wabao, juste avant les premières habitations de Medu, arrêtez-vous près d’un virage. Sur la gauche, un sentier s’enfonce dans la forêt et mène en quelques minutes à peine à la grotte de Pethoen. L’une des plus spectaculaires de Maré dont le sous-sol est riche en lentilles d’eau douce. Là, un épais rideau de stalactites le long desquelles glissent des gouttelettes dessine des ombres sur l’eau bleue et limpide, théâtre d’interminables concours de sauts organisés par les enfants de la tribu. Pour visiter cette grotte, mieux vaut demander à un guide de Medu. Medu est aussi la seule tribu 100% catholique de l'île, qui compte 80% de protestants.
Dans le district de Wabao, il faut voir les plages de Cengeité et Wabao.
Au Sud de Tadine, la baie de Wabao offre aux visiteurs les plus belles plages de Maré. Un long ruban de sable blanc et doux, ourlé d’un mur ombragé de cocotiers, qui glisse sa nonchalance dans les eaux peu profondes du lagon. Un site exceptionnel, encore sauvage, propice à la baignade, au farniente et, masque sur les yeux, à l’observation de la faune et de la flore marines. Devant la tribu de Wabao, la longue plage de Yedjelé emporte nos suffrages. Impossible de résister au charme et à la magie. L’appel du lagon est le plus fort. Un plongeon dans la mer aux reflets turquoise est inévitable.
Dans le district de Tadine, il faut voir l'aquarium naturel.
À 2 km au Sud de Tadine, tout au bord de la route, l'aquarium naturel ressemble à un petit bout de lagon prisonnier d’une paroi de corail et habillé d’une ceinture végétale. En fait, cette piscine peu profonde aux tons émeraude (il est interdit de s’y baigner) communique avec la mer par un siphon. En période cyclonique, poissons et tortues viennent y trouver refuge. Juste en face de l’aquarium naturel, de l’autre côté de la chaussée, Wi Dongo abrite une variété de palétuviers endémiques, vieux de plusieurs siècles. Tout près de là, à Hnidenod, se trouve la sépulture fleurie de Yeiwéné Yeiwéné, leader indépendantiste maréen assassiné à Ouvéa le 4 mai 1989 avec Jean-Marie Tjibaou.
Dans le district de Guahma, il faut voir les vanilleraies.
Comme à Lifou, de nombreux particuliers cultivent la vanille à Maré. Une soixantaine de producteurs et planteurs se sont regroupés dans une association. À Kaewatine, Tenane, Rawa…, plusieurs vanilleraies ont ouvert ces dernières années leur jardin au public. Vous apprendrez comment planter cette orchidée, quels tuteurs utiliser, vous découvrirez les techniques de bouclage, de mariage et de séchage. Cultiver la vanille nécessite beaucoup de soins et de temps, puisqu’il faut généralement trois ans entre la plantation et la vente des premières gousses séchées. La visite s’achève par une dégustation de café ou de thé… à la vanille bien sûr !
Voilà. Ce n'est que quelques sites que j'ai choisi mais de nombreux autres sont aussi merveilleux. Une île qui est très riche.
mardi 29 avril 2014
Initiation au nengone
Bozu,
Aujourd'hui nous allons découvrir ensemble la langue de Maré : le p’ene nengone, ou simplement nengone (qui est aussi le nom de l'île en langue).
Elle est la deuxième langue kanak la plus parlée, après le drehu, avec 8 721 locuteurs déclarés de 14 ans et plus, dont 3 544 sur l’île de Maré et 4659 dans le Grand Nouméa selon le recensement de 2009. Enseignée depuis la maternelle jusqu’au lycée comme matière facultative, elle fait partie des épreuves de langues vivantes optionnelles au baccalauréat depuis 1992. Elle est également enseignée à l’Université de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la licence de Langues, littératures et civilisations régionales depuis 1999.
Je vais vous montrer une ou deux leçons pour vous faire découvrir cette langue. Rassurez-vous c'est une initiation pour les débutants et je ne vais pas vous assommer avec trop de vocabulaire.
Je sais tout cela grâce à un site très bien fait pour les étudiants ou les curieux comme moi. Il vous permet en 24 leçons de connaître quelques bases. Je pense bien que pour les personnes en métropole cela n'a aucune utilité car ils ont très peu de chance de croiser une personne de Nengone, mais pour les gens du Caillou c'est un moyen simple et efficace d'apprendre une nouvelle langue et de communiquer avec les gens du Pays.
Je vous laisse le voir par vous même si cela vous intéresse, en voici le lien.
Ha eked.
Aujourd'hui nous allons découvrir ensemble la langue de Maré : le p’ene nengone, ou simplement nengone (qui est aussi le nom de l'île en langue).
Elle est la deuxième langue kanak la plus parlée, après le drehu, avec 8 721 locuteurs déclarés de 14 ans et plus, dont 3 544 sur l’île de Maré et 4659 dans le Grand Nouméa selon le recensement de 2009. Enseignée depuis la maternelle jusqu’au lycée comme matière facultative, elle fait partie des épreuves de langues vivantes optionnelles au baccalauréat depuis 1992. Elle est également enseignée à l’Université de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de la licence de Langues, littératures et civilisations régionales depuis 1999.
Je vais vous montrer une ou deux leçons pour vous faire découvrir cette langue. Rassurez-vous c'est une initiation pour les débutants et je ne vais pas vous assommer avec trop de vocabulaire.
Je sais tout cela grâce à un site très bien fait pour les étudiants ou les curieux comme moi. Il vous permet en 24 leçons de connaître quelques bases. Je pense bien que pour les personnes en métropole cela n'a aucune utilité car ils ont très peu de chance de croiser une personne de Nengone, mais pour les gens du Caillou c'est un moyen simple et efficace d'apprendre une nouvelle langue et de communiquer avec les gens du Pays.
Je vous laisse le voir par vous même si cela vous intéresse, en voici le lien.
Ha eked.
lundi 28 avril 2014
Maré...
Après vous avoir parler d'Ouvéa j'ai eu envie de continuer sur ma lancée et de vous faire découvrir une autre île des Loyauté : Maré.
Maré, ou Nengone en langue locale, est la plus australe et la plus élevée des îles Loyauté avec une superficie de 650 km2. Ses cinq étages de coraux superposés culminent à près de 130 mètres sur la côte sud. Elle est dotée d'une beauté sauvage, faite de falaises profondément découpées, de roches basaltiques, de forêts sombres, mais également de merveilleuses petites criques de sable fin nichées entre les promontoires rocheux ainsi que de longues plages inviolées bordées de cocotiers. La plaine centrale, constituée par l’ancien lagon, est percée de nombreuses grottes, et des piscines naturelles d’eau douce ou d’eau de mer qui abritent poissons et tortues dans un camaïeu de bleus et de verts que l’on ne trouve nulle part ailleurs aux Loyauté.
Maré est divisée en 8 districts qui regroupent 29 tribus : Guahma, Tadine, Wabao, Eni, Médu, La Roche, Tawaïnedr et Pénélo. L'activité principale des 6 900 Maréens est l'agriculture maraîchère qui alimente toute la Nouvelle-Calédonie de fruits aux couleurs et aux saveurs uniques. Les avocats de Maré ont acquis une telle réputation qu’ils s’arrachent à Nouméa, et qu’une grande fête leur est consacrée tous les ans sur l’île.
Baptisée d’abord Britannia, du nom du voilier du capitaine Raven venu explorer la région en 1803, Maré a longtemps subi l’influence des navigateurs, négociants et missionnaires britanniques. On retrouve encore aujourd’hui cette influence dans la langue nengone, fortement teintée de mots et de prononciations anglais. Le premier Européen à toucher l’île fut le capitaine Butler du navire Walpole, en 1800. C’est en réalité quatre décennies plus tard que les premiers contacts avec les Blancs s’établissent vraiment. A partir de 1841, le révérend Murray diffuse les valeurs du protestantisme. Son « homologue » catholique, le révérend Beaulieu, poursuit les mêmes buts : des troubles se produisent jusqu’en 1883. Depuis toujours, les Maréens ont intégré les nouveaux venus installés sur l’île, ce qui explique leur métissage très marqué et leur caractère à la fois ouvert et bien trempé.
La suite demain...
Maré, ou Nengone en langue locale, est la plus australe et la plus élevée des îles Loyauté avec une superficie de 650 km2. Ses cinq étages de coraux superposés culminent à près de 130 mètres sur la côte sud. Elle est dotée d'une beauté sauvage, faite de falaises profondément découpées, de roches basaltiques, de forêts sombres, mais également de merveilleuses petites criques de sable fin nichées entre les promontoires rocheux ainsi que de longues plages inviolées bordées de cocotiers. La plaine centrale, constituée par l’ancien lagon, est percée de nombreuses grottes, et des piscines naturelles d’eau douce ou d’eau de mer qui abritent poissons et tortues dans un camaïeu de bleus et de verts que l’on ne trouve nulle part ailleurs aux Loyauté.
Maré est divisée en 8 districts qui regroupent 29 tribus : Guahma, Tadine, Wabao, Eni, Médu, La Roche, Tawaïnedr et Pénélo. L'activité principale des 6 900 Maréens est l'agriculture maraîchère qui alimente toute la Nouvelle-Calédonie de fruits aux couleurs et aux saveurs uniques. Les avocats de Maré ont acquis une telle réputation qu’ils s’arrachent à Nouméa, et qu’une grande fête leur est consacrée tous les ans sur l’île.
Baptisée d’abord Britannia, du nom du voilier du capitaine Raven venu explorer la région en 1803, Maré a longtemps subi l’influence des navigateurs, négociants et missionnaires britanniques. On retrouve encore aujourd’hui cette influence dans la langue nengone, fortement teintée de mots et de prononciations anglais. Le premier Européen à toucher l’île fut le capitaine Butler du navire Walpole, en 1800. C’est en réalité quatre décennies plus tard que les premiers contacts avec les Blancs s’établissent vraiment. A partir de 1841, le révérend Murray diffuse les valeurs du protestantisme. Son « homologue » catholique, le révérend Beaulieu, poursuit les mêmes buts : des troubles se produisent jusqu’en 1883. Depuis toujours, les Maréens ont intégré les nouveaux venus installés sur l’île, ce qui explique leur métissage très marqué et leur caractère à la fois ouvert et bien trempé.
La suite demain...
dimanche 27 avril 2014
Sarèxwâda*
La récolte de la nouvelle igname donne chaque année l'occasion de
cérémonies traditionnelles et de journées de partage festives. C'est
dans cet esprit de respect de la coutume que le Centre Culturel Tjibaou invite le public
à vivre une rencontre basée sur ce tubercule sacré, base de
l'alimentation kanak traditionnelle, qui rythme le calendrier social
coutumier et symbolise la fidélité aux ancêtres et l'attachement à la
terre.
Au programme : ateliers-vente, visites conférences des champs d'ignames, expositions, danses et dégustations.
J'avais eu le loisir de m'y rendre l'année dernière, mais seule, donc hier nous avons remédié à cette lacune et nous y sommes aller avec Didoux. Le programme n'ayant pas été publié à temps, nous sommes arrivés à 10h30 et avons manqué la danse d'ouverture. Mais nous somme tout de même arrivés juste à temps pour la visite guidée du jardin, où nos guides nous ont expliqué la culture et le symbole coutumier de l'igname et du tarot. Le cerveau en a absorbé le plus possible, malgré un soleil fort généreux qui chauffait nos calbasses !
Ensuite il y a eu une coutume, mais l'âne que je suis avait bien pris son appareil photo, mais sans la carte SD à l'intérieur... Donc je reviens bredouille de cette très bonne matinée.
* Sarèxwâda, "éparpiller, clore l'année" en langue xârâcùù (région centre de la Grande Terre)
Au programme : ateliers-vente, visites conférences des champs d'ignames, expositions, danses et dégustations.
J'avais eu le loisir de m'y rendre l'année dernière, mais seule, donc hier nous avons remédié à cette lacune et nous y sommes aller avec Didoux. Le programme n'ayant pas été publié à temps, nous sommes arrivés à 10h30 et avons manqué la danse d'ouverture. Mais nous somme tout de même arrivés juste à temps pour la visite guidée du jardin, où nos guides nous ont expliqué la culture et le symbole coutumier de l'igname et du tarot. Le cerveau en a absorbé le plus possible, malgré un soleil fort généreux qui chauffait nos calbasses !
Ensuite il y a eu une coutume, mais l'âne que je suis avait bien pris son appareil photo, mais sans la carte SD à l'intérieur... Donc je reviens bredouille de cette très bonne matinée.
* Sarèxwâda, "éparpiller, clore l'année" en langue xârâcùù (région centre de la Grande Terre)
samedi 26 avril 2014
L’île la plus proche du paradis
Mais Ouvéa c'est aussi ça :
Ouvéa est l’un des plus beaux atolls du Pacifique, avec sa plage de sable blanc qui s’étend sur 25 km, caressée par une eau limpide et lumineuse aux tons changeants. Longue de 35 km et large par endroit de moins de 40 mètres, pour une superficie totale de 132 km2, l’île est traversée du nord au sud par une unique route qui longe tantôt l’interminable plage plantée de cocotiers au bord du lagon, tantôt le grand Pacifique d’un bleu intense. L’eau du lagon offre sa transparence exceptionnelle pour servir de miroir aux majestueuses falaises de Lékiny ou de réserve nourricière aux habitants.
L’île d’Ouvéa est un atoll basculé, en partie immergé, dont le lagon n'est pas comblé comme à Lifou ou à Maré, mais fermé au nord et au sud par une série de récifs et d'îlots, les Pléiades. Les 4 300 habitants d’Ouvéa puisent leurs origines dans les migrations polynésiennes et mélanésiennes. L’influence polynésienne y est nettement plus marquée qu’à Lifou et Maré, le nom même de l’île est le nom polynésien de l’île Wallis (Uvea). Dans le district coutumier de Saint-Joseph, au nord, la chefferie de Takedji est une sorte d’enclave wallisienne au sein du district kanak. C’est pour cette raison qu’on parle deux langues vernaculaires à Ouvéa : le iaai, langue kanak, et le faga-uvea d’origine polynésienne.
Trois districts coutumiers divisent l’île : Saint-Joseph, Fayaoué et Mouli. Ouvéa a hérité du surnom d’ « île la plus proche du Paradis » dans les années 70, de Katsura Morimura, jeune écrivain japonaise venue séjourner à Ouvéa. Enchantée par le cadre et l’accueil chaleureux, elle intitula le roman qu’elle était en train d’écrire « L’île la plus proche du paradis », et situa l’action sur l’île, racontant une histoire d’amour entre une jeune Japonaise en visite et un descendant de Japonais établi à Ouvéa. Le livre, jamais traduit en français, a aussi fait l’objet d’un film, qui porte le même titre, sous-titré en français. Katsura Morimura est aujourd’hui décédée, mais le titre de son roman, lui, est toujours resté attaché à Ouvéa et explique en partie l’amour des visiteurs japonais pour cette île.
Ouvéa est l’un des plus beaux atolls du Pacifique, avec sa plage de sable blanc qui s’étend sur 25 km, caressée par une eau limpide et lumineuse aux tons changeants. Longue de 35 km et large par endroit de moins de 40 mètres, pour une superficie totale de 132 km2, l’île est traversée du nord au sud par une unique route qui longe tantôt l’interminable plage plantée de cocotiers au bord du lagon, tantôt le grand Pacifique d’un bleu intense. L’eau du lagon offre sa transparence exceptionnelle pour servir de miroir aux majestueuses falaises de Lékiny ou de réserve nourricière aux habitants.
L’île d’Ouvéa est un atoll basculé, en partie immergé, dont le lagon n'est pas comblé comme à Lifou ou à Maré, mais fermé au nord et au sud par une série de récifs et d'îlots, les Pléiades. Les 4 300 habitants d’Ouvéa puisent leurs origines dans les migrations polynésiennes et mélanésiennes. L’influence polynésienne y est nettement plus marquée qu’à Lifou et Maré, le nom même de l’île est le nom polynésien de l’île Wallis (Uvea). Dans le district coutumier de Saint-Joseph, au nord, la chefferie de Takedji est une sorte d’enclave wallisienne au sein du district kanak. C’est pour cette raison qu’on parle deux langues vernaculaires à Ouvéa : le iaai, langue kanak, et le faga-uvea d’origine polynésienne.
Trois districts coutumiers divisent l’île : Saint-Joseph, Fayaoué et Mouli. Ouvéa a hérité du surnom d’ « île la plus proche du Paradis » dans les années 70, de Katsura Morimura, jeune écrivain japonaise venue séjourner à Ouvéa. Enchantée par le cadre et l’accueil chaleureux, elle intitula le roman qu’elle était en train d’écrire « L’île la plus proche du paradis », et situa l’action sur l’île, racontant une histoire d’amour entre une jeune Japonaise en visite et un descendant de Japonais établi à Ouvéa. Le livre, jamais traduit en français, a aussi fait l’objet d’un film, qui porte le même titre, sous-titré en français. Katsura Morimura est aujourd’hui décédée, mais le titre de son roman, lui, est toujours resté attaché à Ouvéa et explique en partie l’amour des visiteurs japonais pour cette île.
vendredi 25 avril 2014
La génèse de la polémique...
Face à cette polémique, il faut voir le point de vue de Mathieu Kassovitz. Voici quelques propos recueillis qui vous aideront à peut être faire pencher la balance.
Pour conclure, voici quelques livres qui traitent du sujet et qui abordent celui-ci sous différents angles :
Pour conclure, voici quelques livres qui traitent du sujet et qui abordent celui-ci sous différents angles :
jeudi 24 avril 2014
Suite de la polémique
En métropole aussi ce film a levé beaucoup d'interrogations, de nombreux journaux télévisés et papier se sont penché sur le sujet.
Ainsi il a été écrit : Si l'acteur a su retrouver l'énergie créative qui animait ses premiers films, dans L'Ordre et la Morale, le réalisateur des Rivières pourpres défend une thèse uniquement à charge contre l'État français et qui ne s'appuie que sur le témoignage du supergendarme du GIGN Philippe Legorjus. Alors que Kassovitz affirmait vouloir relancer le débat sans rouvrir les plaies des Kanaks, son film aura tout de même été interdit en Nouvelle-Calédonie, preuve que là-bas les feux de cette tragédie sont mal éteints.
Un article très intéressant, même si il manque aussi de partialité à son tour, de ce journal vous en dira plus ici sur "les mensonges de Kassovitz".
Un autre journal s'interroge sur cette polémique : Quel crédit donner à ces attaques ? Mathieu Kassovitz, qui a travaillé près de dix ans sur le long-métrage, assure qu'il a cherché à être au plus près de la vérité, et à éviter la controverse. Dans un entretien à l'Agence France-Presse, il affirme avoir contacté le général Vidal et Bernard Pons lors de la préparation du film, sans réponse de leur part. "J'ai notamment travaillé à partir de l'enquête de la Ligue des droits de l'homme de 1989, elle-même étayée sur les témoignages des militaires, des Kanaks, de Pons, de Vidal..., explique-t-il. Mon film n'est pas adapté du livre de Philippe Legorjus."...
Quant à Michel Rocard, arrivé à Matignon après la réélection de François Mitterrand, et chargé à l'époque de négocier une sortie de crise, il défend également le film, qu'il juge conforme à la réalité des événements.
Il est dur de se faire une opinion, le mieux est de voir le film ou de l'ignorer.
Ainsi il a été écrit : Si l'acteur a su retrouver l'énergie créative qui animait ses premiers films, dans L'Ordre et la Morale, le réalisateur des Rivières pourpres défend une thèse uniquement à charge contre l'État français et qui ne s'appuie que sur le témoignage du supergendarme du GIGN Philippe Legorjus. Alors que Kassovitz affirmait vouloir relancer le débat sans rouvrir les plaies des Kanaks, son film aura tout de même été interdit en Nouvelle-Calédonie, preuve que là-bas les feux de cette tragédie sont mal éteints.
Un article très intéressant, même si il manque aussi de partialité à son tour, de ce journal vous en dira plus ici sur "les mensonges de Kassovitz".
Un autre journal s'interroge sur cette polémique : Quel crédit donner à ces attaques ? Mathieu Kassovitz, qui a travaillé près de dix ans sur le long-métrage, assure qu'il a cherché à être au plus près de la vérité, et à éviter la controverse. Dans un entretien à l'Agence France-Presse, il affirme avoir contacté le général Vidal et Bernard Pons lors de la préparation du film, sans réponse de leur part. "J'ai notamment travaillé à partir de l'enquête de la Ligue des droits de l'homme de 1989, elle-même étayée sur les témoignages des militaires, des Kanaks, de Pons, de Vidal..., explique-t-il. Mon film n'est pas adapté du livre de Philippe Legorjus."...
Quant à Michel Rocard, arrivé à Matignon après la réélection de François Mitterrand, et chargé à l'époque de négocier une sortie de crise, il défend également le film, qu'il juge conforme à la réalité des événements.
Il est dur de se faire une opinion, le mieux est de voir le film ou de l'ignorer.
mercredi 23 avril 2014
La polémique continue...
Une première polémique d'Ouvéa au travers un communiqué de Benoit Tangopi, ancien prisonnier et gardien de la grotte.
Je souhaite apporter des informations et des éclaircissements sur la position de la chefferie de Gossanah par rapport au film « L’ordre et la morale » de Mathieu Kassovitz. Je ne suis pas d’accord avec certaines informations données par l’équipe du film dans les médias. Et il me paraît donc important que la population sache ce qui s’est passé à notre niveau.
Depuis l’arrivée de certains membres de l’équipe du film en 2007, nous avons assisté à toutes les réunions dans les chefferies d’Ouvéa, dans lesquelles devaient se prendre la décision d’accepter ou non le projet de film porté par Mathieu Kassovitz... En mars 2010, a eu lieu à la chefferie Bazit la dernière réunion pour accepter le film ou non. Lors de cette réunion, des personnes étaient contre le film et d’autres pour le film. Le président du district de Saint-Joseph a alors pris la décision pour tout le monde d’accepter le film. Mais la population d’Ouvéa étant déjà divisée sur le film, l’équipe du film a décidé de partir faire le film à Tahiti.
S’agissant des anciens prisonniers d’Ouvéa 88, nous étions au départ d’accord si le projet se faisait à Ouvéa car nous aurions été là pour raconter. Mais ensuite nous n’étions plus d’accord avec le projet lorsque nous avons appris que le film se tournerait à Tahiti. Sur 33 anciens prisonniers, 3 seulement sont partis à Tahiti participer au tournage du film.
Il est dit trop souvent que Gossanah était d’accord pour ce projet alors qu’il n’y a que quelques personnes de certaines familles qui sont parties à Tahiti faire le film... Beaucoup d’entre nous n’étaient pas d’accord avec le fait que le scénario du film soit basé sur l’histoire et le livre de Legorjus. D’autant que l’équipe du film s’était engagé à ce que la vérité de ce que les gens d’Ouvéa ont vécu soit dite. Or, nous constatons premièrement que cet engagement n’a pas été respecté et que deuxièmement, le film avance des informations sans preuves. Le FLNKS est accusé d’être responsable de ce qui s’est passé et de nous avoir lâchés. Or jusqu’à aujourd’hui, il nous est encore difficile de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé. Il nous faut avant tout faire un travail de recherche de vérité avant d’avancer dans un film des faits sans preuves qui pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la lutte de notre peuple.
C’est pour cette raison que nous nous demandons si ce film va réellement nous aider, comme nous l’avait précisé Mathieu Kassovitz au départ. Nous constatons pour l’instant que ce film nous divise encore plus. Mathieu Kassovitz et son équipe nous avaient dit que leur film nous aidera à travailler pour notre indépendance. Nous constatons que ce film nous brouille et que ce n’est pas un film de réconciliation comme indiqué dans les médias. Nous ne sommes pas contre le film en tant que tel mais contre le fait que ce film soit basé sur l’histoire de Legorjus qui nous a trahis. Baser le film sur la version de Legorjus a pour objectif de le laver de ses responsabilités dans la mort de nos frères. Nous avions dit que nous allions libérer les otages après le 8 mai 1988, deuxième tour des élections présidentielles, et Legorjus le savait, de même l’Elysée et Matignon, puisque Legorjus était leur intermédiaire.
Nous reprochons à l’équipe du film de manquer d’analyse dans cette affaire. Ce manque aura et a déjà des conséquences négatives pour notre peuple ainsi que pour l’ensemble de la population de Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui les conséquences du film sont contraires à ce que l’équipe du film avait prétendu au départ.
Ayant vu le documentaire et le film, je comprends ce communiqué. Le film est subjectif et ne répond à aucune interrogation réelle, ce qui peut être mal interprété. Mais est ce que la vérité verra-t-elle le jour ?
La polémique n'a pas eu lieu seulement sur le Caillou...
A demain.
Je souhaite apporter des informations et des éclaircissements sur la position de la chefferie de Gossanah par rapport au film « L’ordre et la morale » de Mathieu Kassovitz. Je ne suis pas d’accord avec certaines informations données par l’équipe du film dans les médias. Et il me paraît donc important que la population sache ce qui s’est passé à notre niveau.
Depuis l’arrivée de certains membres de l’équipe du film en 2007, nous avons assisté à toutes les réunions dans les chefferies d’Ouvéa, dans lesquelles devaient se prendre la décision d’accepter ou non le projet de film porté par Mathieu Kassovitz... En mars 2010, a eu lieu à la chefferie Bazit la dernière réunion pour accepter le film ou non. Lors de cette réunion, des personnes étaient contre le film et d’autres pour le film. Le président du district de Saint-Joseph a alors pris la décision pour tout le monde d’accepter le film. Mais la population d’Ouvéa étant déjà divisée sur le film, l’équipe du film a décidé de partir faire le film à Tahiti.
S’agissant des anciens prisonniers d’Ouvéa 88, nous étions au départ d’accord si le projet se faisait à Ouvéa car nous aurions été là pour raconter. Mais ensuite nous n’étions plus d’accord avec le projet lorsque nous avons appris que le film se tournerait à Tahiti. Sur 33 anciens prisonniers, 3 seulement sont partis à Tahiti participer au tournage du film.
Il est dit trop souvent que Gossanah était d’accord pour ce projet alors qu’il n’y a que quelques personnes de certaines familles qui sont parties à Tahiti faire le film... Beaucoup d’entre nous n’étaient pas d’accord avec le fait que le scénario du film soit basé sur l’histoire et le livre de Legorjus. D’autant que l’équipe du film s’était engagé à ce que la vérité de ce que les gens d’Ouvéa ont vécu soit dite. Or, nous constatons premièrement que cet engagement n’a pas été respecté et que deuxièmement, le film avance des informations sans preuves. Le FLNKS est accusé d’être responsable de ce qui s’est passé et de nous avoir lâchés. Or jusqu’à aujourd’hui, il nous est encore difficile de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé. Il nous faut avant tout faire un travail de recherche de vérité avant d’avancer dans un film des faits sans preuves qui pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la lutte de notre peuple.
C’est pour cette raison que nous nous demandons si ce film va réellement nous aider, comme nous l’avait précisé Mathieu Kassovitz au départ. Nous constatons pour l’instant que ce film nous divise encore plus. Mathieu Kassovitz et son équipe nous avaient dit que leur film nous aidera à travailler pour notre indépendance. Nous constatons que ce film nous brouille et que ce n’est pas un film de réconciliation comme indiqué dans les médias. Nous ne sommes pas contre le film en tant que tel mais contre le fait que ce film soit basé sur l’histoire de Legorjus qui nous a trahis. Baser le film sur la version de Legorjus a pour objectif de le laver de ses responsabilités dans la mort de nos frères. Nous avions dit que nous allions libérer les otages après le 8 mai 1988, deuxième tour des élections présidentielles, et Legorjus le savait, de même l’Elysée et Matignon, puisque Legorjus était leur intermédiaire.
Nous reprochons à l’équipe du film de manquer d’analyse dans cette affaire. Ce manque aura et a déjà des conséquences négatives pour notre peuple ainsi que pour l’ensemble de la population de Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui les conséquences du film sont contraires à ce que l’équipe du film avait prétendu au départ.
Ayant vu le documentaire et le film, je comprends ce communiqué. Le film est subjectif et ne répond à aucune interrogation réelle, ce qui peut être mal interprété. Mais est ce que la vérité verra-t-elle le jour ?
La polémique n'a pas eu lieu seulement sur le Caillou...
A demain.
mardi 22 avril 2014
Un film polémique...
Dans la suite de l'article d'hier j'aimerais continuer avec le film français écrit, réalisé et interprété par Mathieu Kassovitz, sorti le 16 novembre 2011 : L'Ordre et la Morale. Le film s'appuie notamment sur le livre La Morale et l'Action (1990) de Philippe Legorjus, capitaine du GIGN lors de la prise d'otages d'Ouvéa que le film met en scène, sur l'ouvrage collectif Enquête sur Ouvéa et sur bien d'autres documents. Mathieu Kassovitz a travaillé près de dix ans sur le long-métrage.
Vous connaissez déjà l'histoire après le documentaire d'hier, mais ici vous avez une version : La version de Philippe Legorjus. Elle vaut ce qu'elle vaut, comme toute histoire avec un seul point de vue. Matthieu Kassovitz a collaboré étroitement avec Philippe Legorjus, à l'époque commandant du GIGN. Celui-ci a publié, au même moment, un nouveau livre "Ouvéa, la République et la morale" écrit en collaboration avec le journaliste du Monde Jacques Follorou. Un livre, qui comme le film, suscite une polémique et un certain malaise chez les anciens "collègues" de Philippe Legorjus.
"Est-il un "héros" comme l'écrit Matthieu Kassovitz dans la préface dans son livre ? Est-il "le capitaine du GIGN qui a le plus marqué ce groupe" comme il le prétend également ? Force est de constater que ce n'est pas exactement ce que l'on entend au "Groupe", la manière dont les membres du GIGN, anciens et actuels, parle de leur unité mythique. Le souvenir que Philippe Legorjus y a laissé est nettement plus contrasté et même s'il faut faire la part des choses dans cet univers où les relations sont passionnées, le constat est dur."
Mais la polémique ne s'arrête pas là. D'ailleurs le film a été très peu diffusé en Nouvelle-Calédonie, ce qui n'a pas provoqué de "mouvement massif, ni de la population calédonienne, ni des intellectuels". Quant aux deux grands partis politiques de l'île, ils n'étaient "pas favorables à une large diffusion, l'Union calédonienne, indépendantiste, parce qu'elle considère que le film fait passer les partis indépendantistes pour des pleutres, qui ont abandonné les preneurs d'otages à leur sort ; le rassemblement UMP parce qu'il croit que le film, en rouvrant les blessures, peut contrarier la réconciliation".
Si vous pouvez, procurez-vous le, et demain je vous en dirais plus sur la suite de la polémique.
Vous connaissez déjà l'histoire après le documentaire d'hier, mais ici vous avez une version : La version de Philippe Legorjus. Elle vaut ce qu'elle vaut, comme toute histoire avec un seul point de vue. Matthieu Kassovitz a collaboré étroitement avec Philippe Legorjus, à l'époque commandant du GIGN. Celui-ci a publié, au même moment, un nouveau livre "Ouvéa, la République et la morale" écrit en collaboration avec le journaliste du Monde Jacques Follorou. Un livre, qui comme le film, suscite une polémique et un certain malaise chez les anciens "collègues" de Philippe Legorjus.
"Est-il un "héros" comme l'écrit Matthieu Kassovitz dans la préface dans son livre ? Est-il "le capitaine du GIGN qui a le plus marqué ce groupe" comme il le prétend également ? Force est de constater que ce n'est pas exactement ce que l'on entend au "Groupe", la manière dont les membres du GIGN, anciens et actuels, parle de leur unité mythique. Le souvenir que Philippe Legorjus y a laissé est nettement plus contrasté et même s'il faut faire la part des choses dans cet univers où les relations sont passionnées, le constat est dur."
Mais la polémique ne s'arrête pas là. D'ailleurs le film a été très peu diffusé en Nouvelle-Calédonie, ce qui n'a pas provoqué de "mouvement massif, ni de la population calédonienne, ni des intellectuels". Quant aux deux grands partis politiques de l'île, ils n'étaient "pas favorables à une large diffusion, l'Union calédonienne, indépendantiste, parce qu'elle considère que le film fait passer les partis indépendantistes pour des pleutres, qui ont abandonné les preneurs d'otages à leur sort ; le rassemblement UMP parce qu'il croit que le film, en rouvrant les blessures, peut contrarier la réconciliation".
Si vous pouvez, procurez-vous le, et demain je vous en dirais plus sur la suite de la polémique.
lundi 21 avril 2014
Ouvéa...
Une île que l'on dit la plus proche du paradis, sur laquelle j'aimerais bien passer quelques jours, mais c'est aussi le lieu d'événements marquants de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie.
Cette semaine je vais vous parler de cette histoire vieille de 26 ans pour vous montrer le côté sombre et triste du chemin qu'à traverser le Pays. Je vais commencer par Grotte d'Ouvéa Autopsie d'un massacre, un film-documentaire de Elisabeth Drevillon de 2008.
L’histoire de la grotte d’Ouvéa est profondément gravée dans la mémoire collective et pourtant en y réfléchissant, aucune image précise ne nous vient à l’esprit. L’île a été interdite à la presse et placée sous le sceau du secret défense. Ce film raconte jour après jour la prise d’otage de 27 gendarmes par des indépendantistes kanaks. Elle débuta le 22 avril 1988 par l’attaque de la gendarmerie de Fayoué sur l’île d’Ouvéa et se termina le 5 mai par la libération des gendarmes sains et saufs et la mort de 19 ravisseurs. Y a-t-il eu une volonté de négocier de la part de François Mitterrand et de Jacques Chirac ? Quel a été le véritable rôle de Bernard Pons ? Jean-Marie Tjibaou avait-il des contacts avec les autorités politiques de l’époque ?
Je vous laisse ce lien pour vous permettre de visionner ce documentaire et vous faire une opinion de ces événements. Mais attention la vérité est moche et âmes sensibles s'abstenir !
Cette semaine je vais vous parler de cette histoire vieille de 26 ans pour vous montrer le côté sombre et triste du chemin qu'à traverser le Pays. Je vais commencer par Grotte d'Ouvéa Autopsie d'un massacre, un film-documentaire de Elisabeth Drevillon de 2008.
L’histoire de la grotte d’Ouvéa est profondément gravée dans la mémoire collective et pourtant en y réfléchissant, aucune image précise ne nous vient à l’esprit. L’île a été interdite à la presse et placée sous le sceau du secret défense. Ce film raconte jour après jour la prise d’otage de 27 gendarmes par des indépendantistes kanaks. Elle débuta le 22 avril 1988 par l’attaque de la gendarmerie de Fayoué sur l’île d’Ouvéa et se termina le 5 mai par la libération des gendarmes sains et saufs et la mort de 19 ravisseurs. Y a-t-il eu une volonté de négocier de la part de François Mitterrand et de Jacques Chirac ? Quel a été le véritable rôle de Bernard Pons ? Jean-Marie Tjibaou avait-il des contacts avec les autorités politiques de l’époque ?
Je vous laisse ce lien pour vous permettre de visionner ce documentaire et vous faire une opinion de ces événements. Mais attention la vérité est moche et âmes sensibles s'abstenir !
dimanche 20 avril 2014
samedi 19 avril 2014
Il existe un endroit... (2)
Je reviens avec l'émission d'Alexandre Hérault avec une deuxième partie consacrée à la Nouvelle-Calédonie. Cette fois-ci, il nous emmène à l’intérieur des terres arides de ce que l’on nommait jadis « la France Australe » à la rencontre de ces arrières-arrières petit-fils des pionniers : les broussards !
Ils composent avec les kanaks la frange la plus authentique de la population de cet archipel unique, véritable mosaïque éthnique au sein du Pacifique sud à quelque 17 000 km de la métropole.
Ce sont les descendants des bagnards installés là par l’administration pénitentiaires très vite après la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. Ils sont aussi issus de cette population des pionniers, ces aventuriers venus librement, les rêves de fortune plein la tête et vite déçus. Pour les uns la remise en liberté impliquait l’obligation de rester sur cette terre, pour les autres, le retour en France s’est souvent révélé impossible faute de moyens. Dans les deux cas ils ont été obligés de composer avec les tribus mélanésiennes dont le rapport à la terre était très éloigné de toute notion de rentabilité.
Les broussards se sont forgé leur propre culture assez proche de celles des éleveurs australiens voisins, les « Stockmen ». Ont les compare souvent aux cow-boys , dans ces vaste espaces semi désertiques et ces plaines d’élevages qui revêtent, il est vrai, une allure de western.
Ceux que l’ont dit être volontiers rudes et farouches, jaloux de leur indépendance nous reçoivent aujourd’hui dans leur propriété à Boulouparis, loin de la zone urbaine de Nouméa. Le jour du bain et du marquage du bétail.
Cliquez et écouter !
Tata bisous.
Ils composent avec les kanaks la frange la plus authentique de la population de cet archipel unique, véritable mosaïque éthnique au sein du Pacifique sud à quelque 17 000 km de la métropole.
Ce sont les descendants des bagnards installés là par l’administration pénitentiaires très vite après la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853. Ils sont aussi issus de cette population des pionniers, ces aventuriers venus librement, les rêves de fortune plein la tête et vite déçus. Pour les uns la remise en liberté impliquait l’obligation de rester sur cette terre, pour les autres, le retour en France s’est souvent révélé impossible faute de moyens. Dans les deux cas ils ont été obligés de composer avec les tribus mélanésiennes dont le rapport à la terre était très éloigné de toute notion de rentabilité.
Les broussards se sont forgé leur propre culture assez proche de celles des éleveurs australiens voisins, les « Stockmen ». Ont les compare souvent aux cow-boys , dans ces vaste espaces semi désertiques et ces plaines d’élevages qui revêtent, il est vrai, une allure de western.
Ceux que l’ont dit être volontiers rudes et farouches, jaloux de leur indépendance nous reçoivent aujourd’hui dans leur propriété à Boulouparis, loin de la zone urbaine de Nouméa. Le jour du bain et du marquage du bétail.
Cliquez et écouter !
Tata bisous.
vendredi 18 avril 2014
La fin du tattoo
Hier c'était la dernière séance pour mon tatouage. Cinq heures de rendez-vous et quatre sur la table pour finaliser le chef d'œuvre. Ce fut un peu éprouvant à certains moments, car je n'avais pas assez mangé avant, donc la fin de la séance fut la bien venue.
C'est encore très rouge donc il est dur de voir le résultat des gris, cela mettra environ trois semaines pour le rendu définitif. Je referais une photo à ce moment là. Pour l'instant, j'ai fait de mon mieux pour que vous puissiez voir un aperçu du monstre.
jeudi 17 avril 2014
Le lézard
Je suis d'humeur à étudier la faune, donc je reviens encore dessus cette semaine. Mais je ne vais pas vous parler de n'importe quel animal, je vais vous parler du lézard. Car si tous les animaux dans le monde kanak sont des signes, tous ne sont pas des totems. Le lézard, lui, est un animal symbolique omniprésent dans la tradition orale kanak. Maurice Leenhardt, ethnologue français du début du XXème siècle, a recueilli un ensemble de mythes qu'il a rassemblé dans un "cycle du lézard". On y découvre que, dans certaines versions, l'animal peut être considéré comme l'origine des lignées humaines et par là de la fertilité. Il est aussi la représentation de l'ancêtre. Et son importance pourrait s'expliquer par son nombre très important en Nouvelle-Calédonie.
En effet, dans son immense biodiversité animale, le Caillou possède 109 espèces de reptiles, et majoritairement des scinques et des geckos avec le plus fort taux d'endémisme. Un endémisme d'ailleurs poussé à l'extrême car certains ne vivent que dans une forêt, un parc, ou une montagne. Bien sûr cet endémisme font de ces espèces des espèces protégées.
Vu qu'ils sont si nombreux, je ne vais vous faire découvrir que mon préféré : le gecko géant crêté.
Il en existe trois populations distinctes, une sur l'Île des Pins et deux sur l'île principale de Grande Terre. L'une de ces deux dernières populations se rencontre dans le Parc de la Rivière Bleue, qui est une réserve naturelle protégée. L'autre se situe plus au nord, près du mont Dzumac.
Il se caractérise par de petites excroissances ressemblant à des cils au-dessus des yeux, qui se poursuivent en deux rangées le long de son dos. Ses doigts et l'extrémité de sa queue sont couverts de poils microscopiques appelés setae qui agissent comme des ventouses et lui permettent d'escalader la plupart des surfaces. Mais de petites griffes au niveau des doigts l'aident à grimper aux endroits où il ne peut pas se cramponner. Le gecko géant crêté ne possède pas de paupières mobiles, seule une écaille transparente recouvrant l’œil maintient ce dernier humide, et il se lèche les yeux pour les garder propres.
Les spécimens rencontrés dans la nature arborent généralement une teinte marron, mais on trouve de nombreuses variations de couleurs et de motifs ayant été sélectionnés en captivité. On parle alors de phases. De même, la morphologie de la crête connait des variations parmi les geckos élevés en captivité, dont certains caractères ont été sélectionnés par les éleveurs. L'intensité des couleurs d'un individu peut varier en fonction de l'intensité lumineuse.
Sinon comme de nombreux geckos, ils peuvent se séparer de leur queue par autotomie, pour échapper à un prédateur par exemple. Les capillaires de la queue se referment alors quasiment instantanément et la queue continue à bouger indépendamment pendant quelques minutes après sa perte, détournant l'attention du prédateur et donnant un instant de répit au gecko pour s'échapper. Toutefois, contrairement à d'autres espèces de geckos, celle-ci ne repousse pas une fois perdue. La perte de la queue n'est pas problématique, on note d'ailleurs que la grande majorité des spécimens adultes trouvés dans la nature ne l'ont plus.
P.S. Vous avez pu remarquer la magnifique photographie qui illustre mon article, si le hasard m'a mis sur le chemin virtuel de ce photographe, c'est, j'en suis sûre, pour vous offrir l'opportunité de découvrir son travail. Je vous invite donc à cliquer sur ce lien et de voir la beauté de la nature.
En effet, dans son immense biodiversité animale, le Caillou possède 109 espèces de reptiles, et majoritairement des scinques et des geckos avec le plus fort taux d'endémisme. Un endémisme d'ailleurs poussé à l'extrême car certains ne vivent que dans une forêt, un parc, ou une montagne. Bien sûr cet endémisme font de ces espèces des espèces protégées.
Vu qu'ils sont si nombreux, je ne vais vous faire découvrir que mon préféré : le gecko géant crêté.
Il en existe trois populations distinctes, une sur l'Île des Pins et deux sur l'île principale de Grande Terre. L'une de ces deux dernières populations se rencontre dans le Parc de la Rivière Bleue, qui est une réserve naturelle protégée. L'autre se situe plus au nord, près du mont Dzumac.
Il se caractérise par de petites excroissances ressemblant à des cils au-dessus des yeux, qui se poursuivent en deux rangées le long de son dos. Ses doigts et l'extrémité de sa queue sont couverts de poils microscopiques appelés setae qui agissent comme des ventouses et lui permettent d'escalader la plupart des surfaces. Mais de petites griffes au niveau des doigts l'aident à grimper aux endroits où il ne peut pas se cramponner. Le gecko géant crêté ne possède pas de paupières mobiles, seule une écaille transparente recouvrant l’œil maintient ce dernier humide, et il se lèche les yeux pour les garder propres.
Les spécimens rencontrés dans la nature arborent généralement une teinte marron, mais on trouve de nombreuses variations de couleurs et de motifs ayant été sélectionnés en captivité. On parle alors de phases. De même, la morphologie de la crête connait des variations parmi les geckos élevés en captivité, dont certains caractères ont été sélectionnés par les éleveurs. L'intensité des couleurs d'un individu peut varier en fonction de l'intensité lumineuse.
Sinon comme de nombreux geckos, ils peuvent se séparer de leur queue par autotomie, pour échapper à un prédateur par exemple. Les capillaires de la queue se referment alors quasiment instantanément et la queue continue à bouger indépendamment pendant quelques minutes après sa perte, détournant l'attention du prédateur et donnant un instant de répit au gecko pour s'échapper. Toutefois, contrairement à d'autres espèces de geckos, celle-ci ne repousse pas une fois perdue. La perte de la queue n'est pas problématique, on note d'ailleurs que la grande majorité des spécimens adultes trouvés dans la nature ne l'ont plus.
P.S. Vous avez pu remarquer la magnifique photographie qui illustre mon article, si le hasard m'a mis sur le chemin virtuel de ce photographe, c'est, j'en suis sûre, pour vous offrir l'opportunité de découvrir son travail. Je vous invite donc à cliquer sur ce lien et de voir la beauté de la nature.
mercredi 16 avril 2014
Rapide et facile
Aujourd'hui j'avais envie de cuisiner un gâteau, je ne dirais pas qu'il est typique du Caillou mais il a une saveur exotique. Il s'agit d'un cake à la noix de coco.
Ingrédients
100 g de sucre
100 g de beurre
3 œufs
125 g de farine
1 sachet de levure
5 c. à soupe de lait
1 sachet de sucre vanillé (facultatif)
100 g de noix de coco et 25 g pour la décoration
Préparation
1. Préchauffez le four th.6 (180°C).
2. Mélangez le beurre et le sucre.
3. Ajoutez les œufs, la farine, la levure et le lait.
4. Mélangez bien et ajoutez la noix de coco.
5. Versez la préparation dans un moule à cake beurré et enfournez. Après cuisson, saupoudrez de noix de coco.
Régalez vous !
Ingrédients
100 g de sucre
100 g de beurre
3 œufs
125 g de farine
1 sachet de levure
5 c. à soupe de lait
1 sachet de sucre vanillé (facultatif)
100 g de noix de coco et 25 g pour la décoration
Préparation
1. Préchauffez le four th.6 (180°C).
2. Mélangez le beurre et le sucre.
3. Ajoutez les œufs, la farine, la levure et le lait.
4. Mélangez bien et ajoutez la noix de coco.
5. Versez la préparation dans un moule à cake beurré et enfournez. Après cuisson, saupoudrez de noix de coco.
Régalez vous !
mardi 15 avril 2014
Les oiseaux de Thio
Dans le jardin, si l'on veut bien y sortir son nez, on peut l'apercevoir de magnifiques petits oiseaux endémiques...
Ici, deux petites merveilles que vous ne trouverez nul part ailleurs : le diamant psitacculaire et le zostérops à dos vert.
Le premier est nommé aussi Pape de Nouméa, c'est une petite espèce de passereau. Il mesure entre 9 et 12 cm de longueur. Il possède un plumage d'un beau vert émeraude avec un masque rouge foncé qui commence derrière l'oreille et la joue et se poursuit vers la gorge et la partie haute du jabot. Il a également le croupion et la queue rouge. Et seul le mâle chante.
Il vit dans les buissons. Dans sa quête de nourriture, il évite le plus possible les clairières, car avec sa petite taille et ses couleurs il est une proie idéale. On le voit occasionnellement sur le sol où il cherche des graines tombées mais leur nourriture principale consiste surtout en graines d'herbes.
Le second est un petit passereau très vif, sans cesse en mouvement, capable de positions acrobatiques pour atteindre sa nourriture composée de fruits (bananes, mangues, papayes, agrumes) et d'insectes. Il se déplace le plus souvent en bandes, comptant parfois plusieurs dizaines d'individus. Ils gardent le contact entre eux par de petits cris très aigus. Ses cercles oculaires blancs, bien visibles et très caractéristiques, lui valent l'appellation populaire de « lunette ». Le dessus de la tête et le dos sont vert-grisâtre, tandis que les ailes sont plus sombres. Le dessous de la tête et la gorge tirent sur le jaune. Le ventre est gris clair.
Commun en Nouvelle-Calédonie il occupe préférentiellement les habitats boisés (forêts humides, forêts sèches, maquis paraforestiers, mangroves), mais on le rencontre aussi couramment en milieu urbain, où il recherche sa nourriture dans les jardins.
Ici, deux petites merveilles que vous ne trouverez nul part ailleurs : le diamant psitacculaire et le zostérops à dos vert.
Le premier est nommé aussi Pape de Nouméa, c'est une petite espèce de passereau. Il mesure entre 9 et 12 cm de longueur. Il possède un plumage d'un beau vert émeraude avec un masque rouge foncé qui commence derrière l'oreille et la joue et se poursuit vers la gorge et la partie haute du jabot. Il a également le croupion et la queue rouge. Et seul le mâle chante.
Il vit dans les buissons. Dans sa quête de nourriture, il évite le plus possible les clairières, car avec sa petite taille et ses couleurs il est une proie idéale. On le voit occasionnellement sur le sol où il cherche des graines tombées mais leur nourriture principale consiste surtout en graines d'herbes.
Le second est un petit passereau très vif, sans cesse en mouvement, capable de positions acrobatiques pour atteindre sa nourriture composée de fruits (bananes, mangues, papayes, agrumes) et d'insectes. Il se déplace le plus souvent en bandes, comptant parfois plusieurs dizaines d'individus. Ils gardent le contact entre eux par de petits cris très aigus. Ses cercles oculaires blancs, bien visibles et très caractéristiques, lui valent l'appellation populaire de « lunette ». Le dessus de la tête et le dos sont vert-grisâtre, tandis que les ailes sont plus sombres. Le dessous de la tête et la gorge tirent sur le jaune. Le ventre est gris clair.
Commun en Nouvelle-Calédonie il occupe préférentiellement les habitats boisés (forêts humides, forêts sèches, maquis paraforestiers, mangroves), mais on le rencontre aussi couramment en milieu urbain, où il recherche sa nourriture dans les jardins.
lundi 14 avril 2014
Un projet à suivre...
La Coutume Kanak racontée par les kanaks, dessinée et photographiée par Sébastien Lebègue.
Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est : La coutume Kanak est un rite fondé sur la parole et codifié selon les acteurs qui l’utilisent ou la reçoivent. Mais c’est avant tout le mode de vie de chaque individu. Les hommes et les femmes kanaks naissent, grandissent, se marient, élèvent leurs enfants et meurent dans la coutume. C’est un acte social d’échange et de communication, un geste ou un don qui affirme le respect des règles et l’humilité face à l’autre, aux ainés et par filiation aux ancêtres, au clan, à la tribu. La coutume est associée à une notion de filiation patriarcale pour la terre et le nom, et matriarcale par le sang et la vie. Elle est liée à la nature, aux saisons et la culture de l’igname.
Le projet est donc un reportage sur la société et les rites kanaks en Nouvelle-Calédonie, basé sur le témoignage des kanaks, il donnera un aperçu du vécu de la coutume Kanak en Nouvelle-Calédonie, ceci à la veille du scrutin d’autodétermination prévu en 2014 par les accords de Nouméa.
Le projet global s’étend sur 3 années et se fait en partenariat avec L’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), le Centre Culturel Tjibaou, le Ministère de la Culture, l’Institut Français de Tokyo, la compagnie aérienne Aircalin et le Tourisme de Nouvelle-Calédonie, les éditions Au vent des îles, l’agence photographique Gamma-Rapho pour ne citer que les partenaires les plus engagés.
Ce reportage sera diffusé de plusieurs manières :
- Un livre sera publié avec les éditions Au vent des îles.
- Un site internet, actuellement en cours de création, est dédié à la coutume Kanak.
- Une série d’expositions, tout d'abord à Nouméa au Centre Culturel Tjibaou d'octobre 2014 à Mars 2015, à Tokyo en partenariat avec l’Institut Français et l’Ambassade de France, et à Paris avec la Maison de la Nouvelle Calédonie (programmation pour 2015).
Le projet a démarré en août 2013 par la recherche et le premier reportage.
Aujourd'hui débute la seconde phase du reportage et se poursuivra par la production plastique et la rédaction, avant le montage de la maquette du livre. En voici quelques images réalisées par Sébastien Lebègue :
Si vous souhaitez soutenir ce projet grâce au financement participatif, voici le lien du projet.
Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est : La coutume Kanak est un rite fondé sur la parole et codifié selon les acteurs qui l’utilisent ou la reçoivent. Mais c’est avant tout le mode de vie de chaque individu. Les hommes et les femmes kanaks naissent, grandissent, se marient, élèvent leurs enfants et meurent dans la coutume. C’est un acte social d’échange et de communication, un geste ou un don qui affirme le respect des règles et l’humilité face à l’autre, aux ainés et par filiation aux ancêtres, au clan, à la tribu. La coutume est associée à une notion de filiation patriarcale pour la terre et le nom, et matriarcale par le sang et la vie. Elle est liée à la nature, aux saisons et la culture de l’igname.
Le projet est donc un reportage sur la société et les rites kanaks en Nouvelle-Calédonie, basé sur le témoignage des kanaks, il donnera un aperçu du vécu de la coutume Kanak en Nouvelle-Calédonie, ceci à la veille du scrutin d’autodétermination prévu en 2014 par les accords de Nouméa.
Le projet global s’étend sur 3 années et se fait en partenariat avec L’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK), le Centre Culturel Tjibaou, le Ministère de la Culture, l’Institut Français de Tokyo, la compagnie aérienne Aircalin et le Tourisme de Nouvelle-Calédonie, les éditions Au vent des îles, l’agence photographique Gamma-Rapho pour ne citer que les partenaires les plus engagés.
Ce reportage sera diffusé de plusieurs manières :
- Un livre sera publié avec les éditions Au vent des îles.
- Un site internet, actuellement en cours de création, est dédié à la coutume Kanak.
- Une série d’expositions, tout d'abord à Nouméa au Centre Culturel Tjibaou d'octobre 2014 à Mars 2015, à Tokyo en partenariat avec l’Institut Français et l’Ambassade de France, et à Paris avec la Maison de la Nouvelle Calédonie (programmation pour 2015).
Le projet a démarré en août 2013 par la recherche et le premier reportage.
Aujourd'hui débute la seconde phase du reportage et se poursuivra par la production plastique et la rédaction, avant le montage de la maquette du livre. En voici quelques images réalisées par Sébastien Lebègue :
Si vous souhaitez soutenir ce projet grâce au financement participatif, voici le lien du projet.
dimanche 13 avril 2014
Vue du ciel
Je vous propose aujourd'hui de visionner une petite vidéo de Martial Dosdane qui nous emmène pour une petite ballade dans le Grand Lagon Sud. Visitez les ilots de la Corne Sud et de l'Ile des pins, petit détour au Phare Amédée, un survol de l'ilot Ducos et ses chevaux sauvages, puis la Zone Côtière Ouest avec la Protection du Lagon pour découvrir des dauphins et, un phénomène rare, une colonie d'une centaine de dugongs.
Ouvrez grand les yeux et bon vol ...
Ouvrez grand les yeux et bon vol ...
samedi 12 avril 2014
Pomme cannelle
Alors non je ne vais pas vous faire part d'une nouvelle recette de cuisine, mais j'aimerais vous faire découvrir un nouveau fruit : L'attier ou pommier cannelle (Annona squamosa), qui est un arbuste fruitier de la famille des Annonaceae originaire d'Amérique du Sud et de l'Afrique de l'Ouest (Mali).
De culture aisée, cette espèce apprécie les climats chauds, secs et les sols drainant. C'est un petit arbre de 3 à 6 mètres de haut. Ses feuilles lancéolées, simples sont alternes et de couleur vert terne. Sa fleur charnue et jaunâtre donne naissance à un fruit globuleux de la forme d'une pomme de pin renflée. Sa peau vert pâle prend des tons jaunes (parfois rougeâtres) à maturité.
Ce fruit est appelé atte ou pomme cannelle. Il est gros comme une pomme. Il se compose de protubérances écailleuses que l'on écarte aisément quand le fruit est mûr. Sous ses écailles dures se trouve une chair blanche, tendre, sucrée et parfumée qui se mange telle quelle dégage un parfum de cannelle. Elle est criblée de pépins ronds et aplatis d'environ 1 cm de diamètre, qui ont des propriétés insecticides. C'est un fruit de bouche par excellence. Il sert aussi à la confection de délicieux jus et sorbets.
Il est cultivé dans la plupart des régions subtropicales : en Amérique latine, en Asie du Sud et du Sud-Est où il a été introduit dès le XVIe siècle, autour de l'océan Indien et de l'océan Pacifique, aux Antilles (principalement en Martinique). À la Réunion, où on le trouve surtout à Saint-Leu, on utilise également le terme zatte, sous l'influence du créole réunionnais. La pomme cannelle est également très présente en Nouvelle-Calédonie où on la trouve fréquemment le long des routes et en milieu sauvage.
Ce fruit qui a une apparence très particulière, il faut savoir que c'est un fruit, est une merveille. D'ailleurs Didoux en est fou. Je ne sais pas si il est possible d'en trouver en métropole, mais si un jour vous en voyez sur un étale, n'hésitez pas : ACHETER.
De culture aisée, cette espèce apprécie les climats chauds, secs et les sols drainant. C'est un petit arbre de 3 à 6 mètres de haut. Ses feuilles lancéolées, simples sont alternes et de couleur vert terne. Sa fleur charnue et jaunâtre donne naissance à un fruit globuleux de la forme d'une pomme de pin renflée. Sa peau vert pâle prend des tons jaunes (parfois rougeâtres) à maturité.
Ce fruit est appelé atte ou pomme cannelle. Il est gros comme une pomme. Il se compose de protubérances écailleuses que l'on écarte aisément quand le fruit est mûr. Sous ses écailles dures se trouve une chair blanche, tendre, sucrée et parfumée qui se mange telle quelle dégage un parfum de cannelle. Elle est criblée de pépins ronds et aplatis d'environ 1 cm de diamètre, qui ont des propriétés insecticides. C'est un fruit de bouche par excellence. Il sert aussi à la confection de délicieux jus et sorbets.
Il est cultivé dans la plupart des régions subtropicales : en Amérique latine, en Asie du Sud et du Sud-Est où il a été introduit dès le XVIe siècle, autour de l'océan Indien et de l'océan Pacifique, aux Antilles (principalement en Martinique). À la Réunion, où on le trouve surtout à Saint-Leu, on utilise également le terme zatte, sous l'influence du créole réunionnais. La pomme cannelle est également très présente en Nouvelle-Calédonie où on la trouve fréquemment le long des routes et en milieu sauvage.
Ce fruit qui a une apparence très particulière, il faut savoir que c'est un fruit, est une merveille. D'ailleurs Didoux en est fou. Je ne sais pas si il est possible d'en trouver en métropole, mais si un jour vous en voyez sur un étale, n'hésitez pas : ACHETER.
vendredi 11 avril 2014
Notre conseil de lecture
Après trois mois d'interruption je reviens avec un nouveau livre. Je ne l'ai pas encore lu mais il fait beaucoup parler de lui aussi bien sur le Caillou que sur l'Hexagone. Il s'agit de Quintet un roman historique de Frédéric Ohlen.
Frédéric Ohlen voit le jour le 15 décembre 1959 dans la « dernière ferme nouméenne ». Les siens arpentent la Nouvelle-Calédonie depuis six générations avec sur son arbre généalogique des émigrants allemands et des déportés de la Commune.
Sa vocation est précoce. Il a dix ans lorsqu'il signe son premier livre, L'Ecureuil. Mais d'autres passions le sollicitent, et parmi elles, le cheval. Fin cavalier, il est, de 1975 à 1977, champion territorial de sauts d'obstacles et met en scène, de 1977 à 1979, des chorégraphies équestres.
Mais en 1978, ses études en Droit et Sciences Politiques le conduisent à Paris. Il en revient pour effectuer son service militaire en tant que volontaire à l'aide technique, sur un poste d'enseignant à Bourail, petite cité rurale du centre de la Grande Terre calédonienne. C'est le début d'une vocation d'enseignant.
Il obtient brillamment un CAPET Lettres-Histoire, quitte Bourail en 1987 pour un lycée professionnel situé à la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa. C'est là qu'il exerce encore, dans des filières professionnelles, tout en assumant un cycle « production d'écrits » à l'Université.
Très engagé dans la vie culturelle calédonienne, il est à l'origine de nombreux concours. Son engagement au service de la création sous toutes ses formes, comme de la promotion du livre et de la lecture se traduit par de nombreuses initiatives : ateliers d'écriture, édition d'ouvrages collectifs, participation à des soirées littéraires et autres événements. Ainsi en 1998, il fonde les éditions L'Herbier de Feu. Il est aussi le fondateur et président de l'Association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie, membre de l'Association des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie, chevalier des Palmes académiques et lauréat de plusieurs prix littéraires en Nouvelle-Calédonie...
La poésie est au cœur de son itinéraire d'écrivain mais il n'en explore pas moins d'autres champs littéraires. Quintet est ainsi son premier roman publié.
«Les Blancs ont leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ. Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je vous propose ? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule au fil des jours et vous anesthésie.» À la toute fin, enfant raflé, enlevé à son île, Fidély se confie. Des blackbirders féroces le font passer, en quelques semaines, du Dream Time à l'âge du fer, de l'oralité à l'écriture.
Mais ce roman musical n'est pas une suite pour violoncelle seul. Cinq voix s'y mêlent, cinq vies reliées à la manière d'un quintet de jazz. De Maria, l'infirmière intrépide, à Heinrich, le bâtisseur, de Monsieur Gustin, jeune instituteur, au très cavalier capitaine de Rieu, c'est toute une frange d'histoire(s) qui s'ouvre à la magie des origines, à la raison laïque, à la passion humaniste, au bonheur comme au blues.
Livre d'aventures, récit où l'on sent, entre swing et silences, le battement du sang, voici l'épopée d'un continent oublié, et d'un pays : la Nouvelle-Calédonie.
Frédéric Ohlen voit le jour le 15 décembre 1959 dans la « dernière ferme nouméenne ». Les siens arpentent la Nouvelle-Calédonie depuis six générations avec sur son arbre généalogique des émigrants allemands et des déportés de la Commune.
Sa vocation est précoce. Il a dix ans lorsqu'il signe son premier livre, L'Ecureuil. Mais d'autres passions le sollicitent, et parmi elles, le cheval. Fin cavalier, il est, de 1975 à 1977, champion territorial de sauts d'obstacles et met en scène, de 1977 à 1979, des chorégraphies équestres.
Mais en 1978, ses études en Droit et Sciences Politiques le conduisent à Paris. Il en revient pour effectuer son service militaire en tant que volontaire à l'aide technique, sur un poste d'enseignant à Bourail, petite cité rurale du centre de la Grande Terre calédonienne. C'est le début d'une vocation d'enseignant.
Il obtient brillamment un CAPET Lettres-Histoire, quitte Bourail en 1987 pour un lycée professionnel situé à la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa. C'est là qu'il exerce encore, dans des filières professionnelles, tout en assumant un cycle « production d'écrits » à l'Université.
Très engagé dans la vie culturelle calédonienne, il est à l'origine de nombreux concours. Son engagement au service de la création sous toutes ses formes, comme de la promotion du livre et de la lecture se traduit par de nombreuses initiatives : ateliers d'écriture, édition d'ouvrages collectifs, participation à des soirées littéraires et autres événements. Ainsi en 1998, il fonde les éditions L'Herbier de Feu. Il est aussi le fondateur et président de l'Association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie, membre de l'Association des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie, chevalier des Palmes académiques et lauréat de plusieurs prix littéraires en Nouvelle-Calédonie...
La poésie est au cœur de son itinéraire d'écrivain mais il n'en explore pas moins d'autres champs littéraires. Quintet est ainsi son premier roman publié.
«Les Blancs ont leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ. Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je vous propose ? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule au fil des jours et vous anesthésie.» À la toute fin, enfant raflé, enlevé à son île, Fidély se confie. Des blackbirders féroces le font passer, en quelques semaines, du Dream Time à l'âge du fer, de l'oralité à l'écriture.
Mais ce roman musical n'est pas une suite pour violoncelle seul. Cinq voix s'y mêlent, cinq vies reliées à la manière d'un quintet de jazz. De Maria, l'infirmière intrépide, à Heinrich, le bâtisseur, de Monsieur Gustin, jeune instituteur, au très cavalier capitaine de Rieu, c'est toute une frange d'histoire(s) qui s'ouvre à la magie des origines, à la raison laïque, à la passion humaniste, au bonheur comme au blues.
Livre d'aventures, récit où l'on sent, entre swing et silences, le battement du sang, voici l'épopée d'un continent oublié, et d'un pays : la Nouvelle-Calédonie.
jeudi 10 avril 2014
Portrait sous cadre
Cela fait longtemps que je ne vous ai pas fait le portrait d'un personnage ou d'une personne du Pays. Je vais remédier à cela en vous parlant d'une femme très attachante, que nous avons brièvement rencontré avec Didoux.
Originaire de Nouvelle-Calédonie, la jeune Marianne Tissandier part à Paris pour devenir archéologue. Effrayée par la marée humaine qui s'engouffre dans l'amphithéâtre, elle décide finalement de passer le concours des arts déco et appliqués de la célèbre Ecole Boulle. Un choix qui s'explique par son amour pour l'artisanat d'art et la maîtrise de la technique poussée.
De retour sur son île natale et après quelques hésitations professionnelles, elle intègre le service des musées du patrimoine suite à un concours, en tant que régisseuse sous la direction d'Emmanuel Kasarhérou. Marianne participe par la suite à plusieurs formations de restauration et de conservation. Et c'est le déclic. Elle s'engage alors sans compter dans un domaine inexploré localement. En 2000, elle s'envole pour l'Australie afin de compléter sa formation par une spécialisation en conservation des matériaux culturels. Le Caillou se dote alors de sa première restauratrice d'art.
Depuis devenue responsable des collections au musée de Nouvelle-Calédonie, elle met en pratique sa spécialité : la conservation d'objets fabriqués avec des matériaux naturels tels que le bois, les fibres, les cheveux ou les cornes. Car on ne restaure pas une peinture de la même façon qu'un objet traditionnel. Et même si Marianne aime travailler de ses mains comme un artisan, elle n'oublie pas les principes déontologiques de sa profession et ne va pas trop loin dans la démarche de restauration pour ne pas ôter leurs valeurs à ces objets.
Enfin en 2011, l'exposition Kanak, l'Art est une Parole se met en marche et Marianne oeuvre avec Emmanuel Kasarhérou et Roger Boulay sur l'inventaire du patrimoine kanak dispersé. Elle a suivi toutes les étapes de l'exposition, de l'élaboration des listes d'objets, à l'emballage jusqu'à l'adaptation de l'exposition au Centre Culturel Tjibaou.
Un parcours riche qui montre que la passion et les compétences ne sont pas absents du Caillou.
Article réalisé avec des extraits du magazine Endemix.
Originaire de Nouvelle-Calédonie, la jeune Marianne Tissandier part à Paris pour devenir archéologue. Effrayée par la marée humaine qui s'engouffre dans l'amphithéâtre, elle décide finalement de passer le concours des arts déco et appliqués de la célèbre Ecole Boulle. Un choix qui s'explique par son amour pour l'artisanat d'art et la maîtrise de la technique poussée.
De retour sur son île natale et après quelques hésitations professionnelles, elle intègre le service des musées du patrimoine suite à un concours, en tant que régisseuse sous la direction d'Emmanuel Kasarhérou. Marianne participe par la suite à plusieurs formations de restauration et de conservation. Et c'est le déclic. Elle s'engage alors sans compter dans un domaine inexploré localement. En 2000, elle s'envole pour l'Australie afin de compléter sa formation par une spécialisation en conservation des matériaux culturels. Le Caillou se dote alors de sa première restauratrice d'art.
Depuis devenue responsable des collections au musée de Nouvelle-Calédonie, elle met en pratique sa spécialité : la conservation d'objets fabriqués avec des matériaux naturels tels que le bois, les fibres, les cheveux ou les cornes. Car on ne restaure pas une peinture de la même façon qu'un objet traditionnel. Et même si Marianne aime travailler de ses mains comme un artisan, elle n'oublie pas les principes déontologiques de sa profession et ne va pas trop loin dans la démarche de restauration pour ne pas ôter leurs valeurs à ces objets.
Enfin en 2011, l'exposition Kanak, l'Art est une Parole se met en marche et Marianne oeuvre avec Emmanuel Kasarhérou et Roger Boulay sur l'inventaire du patrimoine kanak dispersé. Elle a suivi toutes les étapes de l'exposition, de l'élaboration des listes d'objets, à l'emballage jusqu'à l'adaptation de l'exposition au Centre Culturel Tjibaou.
Un parcours riche qui montre que la passion et les compétences ne sont pas absents du Caillou.
Article réalisé avec des extraits du magazine Endemix.
mercredi 9 avril 2014
Boutures de paroles
Il y a peu je vous parlais d'un documentaire fabuleux sur l'envers du décor de l'exposition Kanak, l'Art est une Parole. Ce dont j'ai oublié de vous faire part, à ce moment là, est la possibilité de vous rendre sur ce site : bouturesdeparoles.com, et de visionner toutes les vidéos que l'équipe du documentaire a fait.
En tant que futur concepteur de sites internet, j'adore ce site. Visuellement parlant, il est très beau. Techniquement, il est très intuitif et facile d'utilisation. Quand vous "entrez" dans le coeur du site, vous avez un choix de lecture qui vous est proposé : Personnes, lieux, objets, lexique, thèmes, Nouvelle-Calédonie.
Je vous laisse maintenant sur votre chemin. Je vous laisse vous perdre. Mais si vous souhaitez l'aide d'un guide, je vous conseille l'onglet Thèmes qui vous donne un rapide aperçu de ce que vous pouvez voir.
Bonne route, bonnes découvertes...
Tata bisous.
En tant que futur concepteur de sites internet, j'adore ce site. Visuellement parlant, il est très beau. Techniquement, il est très intuitif et facile d'utilisation. Quand vous "entrez" dans le coeur du site, vous avez un choix de lecture qui vous est proposé : Personnes, lieux, objets, lexique, thèmes, Nouvelle-Calédonie.
Je vous laisse maintenant sur votre chemin. Je vous laisse vous perdre. Mais si vous souhaitez l'aide d'un guide, je vous conseille l'onglet Thèmes qui vous donne un rapide aperçu de ce que vous pouvez voir.
Bonne route, bonnes découvertes...
Tata bisous.
mardi 8 avril 2014
Un métier
De nouveau la tête dans le guidon et ingérant le maximum d'informations à ma portée. Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un métier que je viens de découvrir.
Mon premier a le compas dans l'oeil. Mon deuxième est créateur d'espaces. Mon troisième est un metteur en scène d'acteurs muets. Mon tout est scénographe d'exposition. Marc Vallet, grand ordonnateur de Kanak, l'Art est une Parole nous raconte les ficelles d'un métier d'illusions.
"Longtemps, les expositions étaient montées par les commissaires, les conservateurs, puis les architectes" précise Marc qui exerce ce métier depuis de nombreuses années. Peu à peu, la scénographie est déléguée à des spécialistes de l'espace scénique et de médiation. Rarement connaisseur des oeuvres qu'il doit mettre en valeur, le scénographe est à l'image de la majorité des visiteurs. Il est là pour accompagner le spectateur dans la progression de l'exposition, tout en se sentant guidé dans son rapport aux oeuvres.
Les espaces d'expositions temporaires sont généralement pluri-fonctionnels et modulables. Le scénographe doit y insuffler une âme. Un défi souvent technique. "Pour le quai Branly, il a fallu trouver le rapport adéquat entre la mise en scène et l'architecture de Jean Nouvel, qui ne dispose d'aucune paroi droite, des baies vitrées sur la moitié de la périphérie et des plafonds de quatre hauteurs différentes." Alors, cloisons de bois ou de plâtre, mobiliers éphémères et spots lumineux envahissent le vide pour créer l'écrin qui abritera temporairement les objets.
Mais plus que d'organiser un espace, la scénographie pose le contexte des objets, leur chronologie, leur typologie pour aider à les comprendre. Regroupées, comparées, les oeuvres se mettent à parler. "Chacune d'elles porte son histoire : celle de sa création, de ses usages, de ses pérégrinations. Elles en racontent une autre quand elles sont rassemblées. Comme une bande dessinée dont l'ordre des bulles définit le sens." Pratique, ludique, instructive, la scénographie est aussi esthétique.
Le dernier accrochage finalisé, inspection des travaux finis et selon des critères peu communs : le travail est bon, si la scénographie est à peine perceptible. "Cadrer, souligner, sans imposer", résume Marc, dont les personnages principaux sont les objets exposés.
Pour conclure, deux mots des commissaires :
Article réalisé avec l'aide d'un article d'Endemix.
Mon premier a le compas dans l'oeil. Mon deuxième est créateur d'espaces. Mon troisième est un metteur en scène d'acteurs muets. Mon tout est scénographe d'exposition. Marc Vallet, grand ordonnateur de Kanak, l'Art est une Parole nous raconte les ficelles d'un métier d'illusions.
"Longtemps, les expositions étaient montées par les commissaires, les conservateurs, puis les architectes" précise Marc qui exerce ce métier depuis de nombreuses années. Peu à peu, la scénographie est déléguée à des spécialistes de l'espace scénique et de médiation. Rarement connaisseur des oeuvres qu'il doit mettre en valeur, le scénographe est à l'image de la majorité des visiteurs. Il est là pour accompagner le spectateur dans la progression de l'exposition, tout en se sentant guidé dans son rapport aux oeuvres.
Les espaces d'expositions temporaires sont généralement pluri-fonctionnels et modulables. Le scénographe doit y insuffler une âme. Un défi souvent technique. "Pour le quai Branly, il a fallu trouver le rapport adéquat entre la mise en scène et l'architecture de Jean Nouvel, qui ne dispose d'aucune paroi droite, des baies vitrées sur la moitié de la périphérie et des plafonds de quatre hauteurs différentes." Alors, cloisons de bois ou de plâtre, mobiliers éphémères et spots lumineux envahissent le vide pour créer l'écrin qui abritera temporairement les objets.
Mais plus que d'organiser un espace, la scénographie pose le contexte des objets, leur chronologie, leur typologie pour aider à les comprendre. Regroupées, comparées, les oeuvres se mettent à parler. "Chacune d'elles porte son histoire : celle de sa création, de ses usages, de ses pérégrinations. Elles en racontent une autre quand elles sont rassemblées. Comme une bande dessinée dont l'ordre des bulles définit le sens." Pratique, ludique, instructive, la scénographie est aussi esthétique.
Le dernier accrochage finalisé, inspection des travaux finis et selon des critères peu communs : le travail est bon, si la scénographie est à peine perceptible. "Cadrer, souligner, sans imposer", résume Marc, dont les personnages principaux sont les objets exposés.
Pour conclure, deux mots des commissaires :
Article réalisé avec l'aide d'un article d'Endemix.