samedi 13 avril 2013

Wallis et Futuna

Je voudrais aller faire un petit tour, pour changer, chez nos voisins proches : Archipel de traditions et de coutumes, Wallis et Futuna est l'invité de la Place des Cocotiers, lieu des manifestations nouméennes. Je profite d'avoir eu l'occasion d'en être une des spectatrices pour vous faire partager un programme découverte avec des tapas, de l'art culinaire et des impressionnantes danses guerrières.

Tout d'abord il faut savoir que la communauté de Wallis et Futuna est très importante en Nouvelle-Calédonie (plus de 22 000 personnes), elle est d'ailleurs plus importante ici que là bas (environ 15000 personnes). Et elle est la troisième communauté après les mélanésiens et les caldoches, donc leur culture est très présente dans le melting pot que nous avons sur l'île.
En fait le Tâvaka (littéralement « voyage » en wallisien) est une tradition ancestrale qui les incite à quitter leur archipel pour explorer les îles environnantes, en quête de survie et de nouveaux horizons, ainsi que dans un souci de régulation démographique. Avant la période contemporaine, les précédents Tâvaka ont notamment été à l'origine d'un peuplement wallisien à Ouvéa (qui tire son nom de celui traditionnel de Wallis, Uvéa, tandis qu'une langue polynésienne, dérivée du wallisien, y est toujours parlée, le faga-uvéa). Donc c'est dans cet esprit que durant la seconde moitié du XXe siècle, ils ont effectué une nouvelle phase d'émigration pour le Sud de la Nouvelle-Calédonie.

Ils ont amené avec eux leurs us et coutumes dont les tapas. Alors que l'on ne s'y trompe pas je ne parle pas de nourriture espagnole, mais du « Tapa » nom sous lequel on désigne couramment l’étoffe fabriquée à partir de la sous-écorce du mûrier à papier. Il existe différentes sortes de tapa, tantôt de petite dimension (moins d’un mètre sur quelques dizaines de centimètres), tantôt de dimension respectable (cinquante mètres, voire plus, sur deux ou trois mètres de largeur). Suivant sa destination, il peut être amidonné et porte alors des noms différents. Le « lafi », toujours de dimension limitée, a un usage essentiellement décoratif et peut être porté comme vêtement les jours de fête. Le « Gatu » à Wallis ou « Siapo » à Futuna, a des dimensions plus importantes : c’est un cadeau traditionnel apprécié dans les grandes circonstances, il sert également de couverture ou de linceul.
La fabrication du « tapa » est traditionnellement réservée aux femmes. L’écorce extraite du « tutu » est trempée dans l’eau de mer pendant des heures afin d’être assouplie. Elle est ensuite martelée à l’aide d’un battoir en bois dur et sculpté d’une forme bien particulière. Au cours de cette opération, les fibres de l’écorce qui faisaient moins de dix centimètres de largeur sont écrasées jusqu’à ce qu’elles forment un fin tissu d’environ 20 centimètres de largeur sur un mètre cinquante de longueur environ. Selon les dimensions désirées, plusieurs bandes sont alors assemblées à l’aide d’une colle faite à base de manioc. Le tout est ensuite exposé au soleil. Pour obtenir le « lafi » plus rigide, cette étoffe est badigeonnée une nouvelle fois avec la colle de manioc.
Au dernier stade de la fabrication, le « tapa » est teinté, dessiné à main levée ou, pour ceux de plus grandes dimensions, à l’aide de matrices végétales enduites de colorants (presque exclusivement d’origine végétale). A Futuna, la couleur noire est la seule utilisée tandis que deux couleurs sont généralement employées à Wallis. Le graphisme, différent de celui de Futuna, est le plus souvent figuratif et allie représentations de la vie terrestre et de la faune marine.

Etant de grands gourmands, ils ont également importés de nombreuses recettes beaucoup sont à base de cochons, manioc, noix de coco... Pour ne pas vous mentir ce n'est pas très diététique, le peu, que j'ai picoré, ne m'a pas inspiré donc je ne peux pas vraiment vous en dire plus, mais j'essayerais de trouver quelqu'un qui puisse me faire cette cuisine, qui se doit d'être testée par une curieuse telle que moi.

En tout dernier lieu, il y a leurs danses traditionnelles. Je ne vous parlerais que d'une d'entre elle, celle que j'ai préféré : le Soamako.
Elle tient ses racines dans l’histoire du peuple de Wallis et Futuna qui la perpétue de génération en génération. Elle se caractérise par son côté non élitiste et son fort attachement aux traditions, une particularité qui se manifeste dans les costumes comme dans les mouvements. Le Soamako est une chorégraphie guerrière, selon ce que j'ai pu comprendre.
Le tout s’enchaîne en suivant un fil directeur sur le thème de l’origine du kava. Le don du kava est l’une des bases de la vie sociale et culturelle wallisienne et futunienne.
Voici deux extraits quelques peu différents : un premier extrait et un extrait d'une cérémonie à Hihifo en 2011. Je vous laisse vous faire votre opinion.

Cela me rappelle que j'ai oublié de vous parler du Kava... mais ce sera pour une prochaine fois !

2 commentaires:

  1. alain domi4/13/2013

    Les deux extraits vidéos valent beaucoup de discours... c'est beau... et changeant.

    Bises.

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    1. La spectatrice4/13/2013

      Oui je ne savais pas si vous alliez aimer car c'est très particulier, mais il y a d'autres danses à découvrir... cela me tenterait bien d'aller faire un tour sur l'archipel pour voir ça de mes yeux, car le spectacle que j'ai vu n'était pas aussi authentique et traditionnel !

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