Placées de part et d'autre de la porte de la grande case kanak, ces deux pièces sculptées ne sont pas vraiment des chambranles mais plutôt des appliques. Elles sont fixées de chaque côté de la porte de la Grande case
ronde avec des lianes passant par l'orifice ménagé en leur sommet. Elles ont pour utilité de plaquer contre les parois l'extrémité des lattes et gaulettes qui soutiennent le chaume ou les peaux de niaouli autour des murs de la case.
Leur largeur diffère selon la région (étroits dans l'aire Paicî, plus larges au Nord et sur la côte Est). Le dos des chambranles est légèrement incurvé afin de faciliter leur application contre la paroi. Ces pièces portent parfois, comme les flèches faîtières, des traces de dégradations rituelles (nez cassés, entailles, trous).
Liées à l’évocation des défunts, elles manifestent leur présence parmi les vivants. Le décor géométrique représente les ligatures croisées qui retiennent le corps du défunt enveloppé dans une natte. Ces sculptures sont réalisées dans le bois d’un grand houp renversé par les vents, que les techniques anciennes ne permettaient pas d’abattre, arbre blessé dont la pourriture a évidé le cœur. L’arbre défunt est l’équivalent du personnage disparu. Les sculptures les plus anciennes sont caractérisées par un visage serein aux yeux fermés qui rappellent le regard intérieur du Bouddha. Les œuvres les plus récentes, dont les yeux sont toujours ouverts, ont perdu la reposante quiétude du défunt immobile.
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