Dans la conception kanak du monde, le végétal est une valeur fondamentale. Chaque plante possède un sens, une fonction, un statut. Ce savoir immense que détenait les ancêtres nourrit chacun d'entre nous aujourd'hui et se transpose dans le chemin kanak (au centre culturel Tjibaou) : parcours végétal initiatique évoquant le mythe fondateur du premier homme, Téa Kanaké. Cette légende est évoquée en 5 étapes : l'origine des êtres, la terre nourricière, la terre des ancêtres, le pays des esprits et le renaissance.
Cette légende nous dit ...
A l'aube du monde, la lune déposa sa dent sur un rocher qui émergea de l'océan des origines. Sous l'effet de ses rayons, la dent se décomposa. Dés lors apparurent les premiers êtres vivants : ceux qui restèrent sur le rocher se transformèrent en lézards, ceux qui glissèrent dans l'eau devinrent anguilles et serpents. De ces êtres primordiaux naquit Téâ Kanaké.
Né ignorant de tout, Téâ Kanaké demanda aux esprits de lui transmettre ce qu'il devait savoir pour vivre sur terre : les magies des pierres et des herbes, le travail des champs, et la connaissance des plantes. Alors il cultiva les ignames et fit pousser les taros, et il planta les coleus, qui, depuis ce temps, protège les jardins.
Les esprits apprirent à Téâ Kanaké la vie en société, il échangea donc les premières ignames et construisit sa case. Il planta le pin colonnaire qui délimite les lieux sacrés et tabous, et énonça la première parole.
Afin de tout savoir sur la vie des hommes, Téâ Kanaké décida de connaitre la mort, et il entra dans le banian qui est le corps des esprits. Par ses racines qui pénètrent aux pays souterrains, il visita le pays des morts et, en ce ventre maternel, il se transforma.
Comme les rejets qui renaissent d'un tronc coupé, Téâ Kanaké, porteur de la continuité de la parole, traversa la roche percée, symbole de la renaissance. Et naquit de nouveau.
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