Le hasard a voulu que, suite à mon article d'hier, je sois tombée sur une interview de l'auteur Vincent Vuibert. Donc je voulais quand même vous faire partager ses propos et en savoir ainsi un peu plus.
Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour publier un livre ?
...J'ai commencé à écrire à l'âge de 15 ans mais c'était rarement bon et je n'étais pas régulier.... Je suis professeur dans le Nord depuis 10 ans et à chaque fois que je redescendais, je voyais la ville changer. Il y a beaucoup d'endroits que je kiffais vraiment quand j'étais gosse à Nouméa qui sont devenus des immeubles. Même chose avec les maisons coloniales... Ca me fait vomir. Je crois que ça été m'élément déclencheur, comme un cri du cœur...
L'image que tu donnes de Nouméa n'est pas très positive. On est loin de la carte postale.
Je voulais m'écarter des clichés de la littérature tropicale où les gens idéalisent trop les îles. C'est fatiguant et il y a plus intéressant à dire sur Nouméa. Mais le roman n'est pas si noir. J'aime ce côté de la ville... Du coup, je ne vois pas ce livre comme un crachoir, au contraire, c'est une preuve d'amour.
Ton personnage parle à la première personne. Bois-Noir, c'est toi ?
Ce n'est pas moi mais j'ai pioché un peu dans ma vie. Je suis arrivé à 5 ans, j'ai grandi à Nouméa. Dès que j'ai pu me balader seul en ville, je n'ai pas arrêté de traîner un peu partout avec mes carnets. Tu écris forcément sur ce que tu as vu, ce que tu connais. J'aime bien brouiller les pistes là-dessus, ça m'amuse qu'on cherche à savoir... Mais ce n'est pas un bouquin autobiographique, ça reste de la fiction. Je voulais faire un roman, raconter une histoire.
Une histoire qui n'est pas linéaire d'ailleurs. La construction en petites saynètes compilées est assez inédite.
Je voulais qu'il y ait un rendu de cette chronologie rouble quand tu te trouves au quartier. Tu es là toute la journée, à rien branler. Les journées se succèdent sans conscience du temps qui passe... C'est ce que je voulais rendre dans cette mise en page.
L'écriture du livre très parlée locale, c'est pour être plus proche de ton lectorat ?
Je n'y ai pas réfléchi. Je voulais juste qu'il y ait de l'argot calédonien, parce que je trouve les langues calédoniennes fascinantes... Le français qu'on parle ici est marqué par toute l'histoire du pays... Ca n'existe plus du tout à Paris, mais ici des expressions comme "crasse de meule" sont encore utilisées et moi je trouve ça mortel.
Bois-Noir comme Hubert sont à la rue mais cultivés. Ils citent Burroughs et Fanon.
J'ai eu des conversations comme ça. Tu croises un vieil "arraché" et il te cite des trucs fou, des trucs qu'il a vraiment lu... Ce n'est pas pare qu'ils sont arrachés ou dans des situations sociales vraiment glauques qu'ils sont plus cons que les autres. Il y a des trajectoires de vie qui font que ce n'est pas parce que tu es con que tu es clodo...
Des morceaux choisis de l'interview du magazine culturel calédonien Endémix, qui j'espère vous aura plu.
Cà m'a l'air de plus en plus compliqué ce livre.... de toute façon je ne pense pas l'avoir en main un de ces jours!
RépondreSupprimerBises
Donc je ne te l'offre pas pour Noël !
RépondreSupprimerBisous
je ne pense pas que j'aimerai .... désolé
RépondreSupprimerbisous