jeudi 23 mai 2013

L'archéologie calédonienne : La construction des traditions

C'est difficile de se rendre compte le poids des traditions dans ce pays quand on ne l'a pas vu ou vécu. Je ne pense pas avoir observé dans mes pérégrinations jusqu'à présent un tel impact des us et coutumes sur une société moderne. Et c'est une des raisons qui me pousse à vouloir connaitre leurs racines pour mieux les apprécier aujourd'hui. Et l'archéologie est encore là pour aider à répondre à cet envie.

Malgré cela, ce sujet est un sujet très délicat pour les archéologues. Car c'est une longue évolution qu'il leur faut étudier et de nombreux éléments pour arriver à comprendre le cheminement qui a conduit aux traditions actuelles.

Ainsi dans un premier temps, il semblerait qu'un appauvrissement des sols dans certaines zones au fil des années et l'expérimentation d'une nouvelle organisation sociopolitique soit un départ. L'appauvrissement obligea une approche horticole différente, tel par exemple un nouveau mode de culture de l'igname sur des tertres plus imposants, qui se développa pour atteindre un modèle qui reste celui actuel des tribus kanaks.

Un exemple de tardière qui s'étendait sur plusieurs hectares pour nourrir la forte population

En parallèle, la démographie croissante imposa des déplacements. Ceci résulta à une occupation foncière relativement dense avec une sédentarisation sur de nombreuses générations, de groupes plus ou moins importants, qui développa la notion d'appartenance à un "pays" et aussi l'attachement à la tribu.
En conséquence de cela naquit la nécessité des échanges et de tous les rituels attachés à ceux-ci, qui sont les fondements de la "coutume" kanak et que l'on retrouve toujours de nos jours.

Il apparait donc que les bases de la culture traditionnelle kanak furent ainsi posées lentement à travers deux millénaires. Et que l'archéologie a pu mettre à jour sa construction par l'étude minutieuse de nombreux sites encore existants sur la Grande Terre et sur les îles.

5 commentaires:

  1. C'est sûr que la connaissance des racines d'un pays (ou d'un peuple) permet de mieux comprendre les comportements contemporains.

    Pourtant, il ne faut surtout pas s'arrêter à cette "origine", car tous les mouvements migratoires d'entrée et de sortie auront un impact non négligeable sur le présent ! La méconnaissance de ces mouvements pourrait amener à l'amalgame ou à des déductions erronées...

    En fait, pour vraiment comprendre un peuple, il faut non seulement étudier ses origines (merci à l'archéologie), mais aussi l'histoire qui s'est construite au fil des années... tout en gardant à l'esprit que l'époque dans laquelle nous vivons est certainement la plus "violente" dans les changements, dans les comportements et dans l'évolution...

    La vie actuelle, notre vie, est sous le signe de l'urgence, du "tout, tout de suite", de la surconsommation, de l'obsolescence, de la perte de traditions et d'usages...

    On se rend compte que l'histoire ne prend pas le dessus sur le présent, bien au contraire...

    Maintenant je me demande, combien d'entre nous connaissent vraiment les racines du peuple français ?

    Bizzz

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    1. La Madame Je Sais Tout5/23/2013

      Alors sur les racines du peuple français moi j'en connais au moins un qui sait ! Mon père il a fait des études d'histoire et puis il sait tout (il m'énerve des fois !!)...
      Sinon moi je pense aussi, mais c'est un peu présomptueux !!

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    2. Il faut qu'il vienne nous en parler alors... ;-)

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  2. Ceci n'est que mon avis, bien entendu...
    Je ne prétends pas détenir la vérité universelle... bien au contraire...

    C'est juste une réflexion partagée... ;-)

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    1. La Madame Je Sais Tout5/23/2013

      Un peu comme chacun !!

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