Je commence la semaine par un coup de bambou !
Alors je vous rassure cela ne va pas faire mal car vous n'allez pas "recevoir un coup terrible, qu'il soit physique ou moral" et vous n'allez pas non plus "avoir à payer une note très cher".
Je voudrais juste aborder un sujet de la tradition kanak. Cela n'a rien à voir avec la violence mais au contraire avec la communication.
Dans la culture kanak, il faut savoir que de nombreuses langues sont parlées et cela n'est pas nouveau. Par contre l'écriture est récente, car elle ne fait pas partie de cette culture de l'oralité. Le mot est roi en ce pays. Malgré cela, leurs ancêtres trouvèrent un objet de transmission de la parole, de la mémoire et des contes : le bambou gravé.
C'est ce sujet que je vais commencer à aborder aujourd'hui, mais je reviendrais dessus plus en profondeur à un autre moment, ceci ne sera qu'une introduction.
Cet objet, qui semble dérisoire aux yeux d'un étranger, est une grande source de savoir à tous ceux qui veulent y regarder de plus près. Car c'est grâce aux bambous gravés que nous avons pu tant apprendre sur les traditions passées, le mode de vie et l'histoire des mélanésiens.
A l'origine le bambou est un matériau fort utilisé : couteaux, contenants pour l'eau, constructions, ornements etc. Donc il n'est pas étonnant qu'il trouva une autre utilisation comme support de langage.
La technique de gravure est simple, bien que complexe à réaliser vu la nature lisse et glissante du bambou. Le graveur utilisait un objet pointu tel le quartz, les pinces de crustacés et plus tard le métal pour faire le tracé. Une fois le dessin terminé, l'artiste enduisait le décor de graisse ou de suie, dès lors les lignes s'incrustaient de cette matière. Le bambou essuyé, seule la couleur marquait la gravure.
En ce qui concerne sa fonction, il semblerait que c'était un mode de transmission pour la postérité locale des faits importants tels les guerres, les naufrages, les grandes réunions, l'arrivée des Européens etc.
Les vieux les utilisaient comme bâton et racontaient ainsi les histoires gravées dessus, car ils en étaient les lecteurs-propriétaires, les seuls aptes à pouvoir les lire dans leur ensemble.
Mais en plus de cette première fonction, les contes rapportent qu'ils étaient également des contenants à herbes magiques, il remplissait donc aussi le rôle de "totem protecteur".
Voilà ! Je vais m'arrêter là pour cette fois et vous prépare pour une prochaine fois un peu plus sur ce riche sujet traditionnel.
Est-ce qu'ils sont gravés sur la totalité de la tige de bambou ou bien seulement sur une petite partie ? Car en les observant de près on s'aperçoit que c'est un travail très minutieux. On peut donc facilement imaginer le temps consacré à cet "art" (j'emploie exprès ce terme car, au delà de sa fonction première décrite dans ton texte du jour, je trouve que c'est un vrai travail d'artiste...)... incroyable !
RépondreSupprimerSais-tu si ce sont les hommes ou les femmes qui utilisaient (utilisent) le plus cette technique ?
Bizzz
Alors oui ils sont entièrement gravés, mais je vous montrerais des images dans le prochain article. Et oui c'est un art très minutieux.
RépondreSupprimerSinon je ne peux pas te dire exactement si c'était réalisé par des hommes ou des femmes, mais je verrais cela pour te répondre dans le prochain article. Mais je suppose que c'étaient des hommes car ce genre de travail était plus effectué par des hommes, même si je sais que des femmes le réalisent de nos jours.
Voilà !
Bisous