Dans ma rubrique musicale du mois j'ai choisi de vous faire découvrir les instruments de musique traditionnelle.
Le premier est le «ae-be» en nengone, que l'on peut traduire par « pain » ou encore le « paquet de feuilles ». C'est un instrument de percussion basique que l’on retrouve dans quasi toutes les formations musicales, qu’elles soient kaneka ou chorales et plus particulièrement celles originaires des Iles Loyautés.
La technique de jeu est simple, le paquet de feuilles est tenu dans une main et frappé avec la paume de l’autre main. Facile à transporter car léger et peu encombrant, le bé marque le rythme avec un son sourd très caractéristique. Il a perduré dans le temps et a évolué dans ses formes de fabrication.
Aujourd’hui, il se prépare aisément et rapidement avec seulement du papier journal froissé et enrobé d’adhésif.
Sa forme traditionnelle est plus complexe à réaliser. Il est réalisé à partir de fibres de cocotiers recouvertes de feuilles et maintenues par une ficelle, elle-même à base de nervure de cocotier, qui servira également à créer une boucle pour tenir l’instrument avec un doigt. Il faut en général deux personnes pour réaliser le bé. Il faut en effet, après avoir placé les fibres au centres des grandes feuilles placées pour former un disque, les recouvrir avec celles-ci. Une seconde opération consiste à recouvrir de nouveau ce paquet avec de nouvelles feuilles. Celui-ci sera ensuite ceint de la cordelette qui tiendra le paquet bien serré.
Ensuite il y a le bwanjep qui est un des instruments kanak les plus emblématiques.
Communément appelé « Battoir d’écorce », il est unique en Mélanésie et se retrouve généralement dans le Nord et le centre de la Grande Terre.
Il est fabriqué à partir de l’écorce d’un figuier, soumise au jeu de l’enroulement naturel des fibres puis au feu afin de la raffermir et de la travailler. Les bords de l’écorce découpée sont alors rejoints afin de former un triangle isocèle creux. Celui-ci est ensuite rempli, soit de fibres de coco, soit de feuilles séchées ou même de papier journal. Le degré de « rembourrage » déterminera sa sonorité.
Cet instrument est joué par paires, on les frappe l’un contre l’autre et participe à ce que l’on appelle le rythme du pilou avec d’autres instruments et percussions comme les bambous pilonnant ou les tambours à fente.
Le battoir change de nom selon sa région, appelé Bwanjep du côté de Hienghène, il devient « Pè-Dawa » en langue Aiië.
Son symbole est tellement fort dans le Nord qu'un groupe de Hienghène (Nord-Est de la Nouvelle-Calédonie) a pris son nom à sa création en 1985. Bwanjep est reconnu pour être l'un des précurseurs du kanéka, la musique contemporaine du caillou. Mais la musique de Bwanjep utilise les instruments et la sonorité traditionnels pour s'inspirer et créer la musique de la culture kanak d'aujourd'hui.
Parmi ces instruments il y en a un qui a une très haute charge symbolique et sociale : la conque ou toutoute.
Ce coquillage est un des plus ancien instrument de musique qui nous soit parvenu. Elle est utilisé comme une trompe. Il est possible d'obtenir plusieurs tons en bouchant plus ou moins le pavillon avec la main, ainsi que, sur certains modèles, des octaves et harmoniques. Certains rares modèles sont également dotés de perforations dans la spire du coquillage, obturées ou libérées par les doigts du sonneur, ce qui permet un jeu plus rapide et une plus grande variété de tons. Traditionnellement, c'est un instrument en usage dans de nombreux rites religieux, aujourd'hui elle sert encore à certains endroits pour l'annonce de la messe.
Elle est aussi la voix des ancêtres quand elle se trouve en haut de la flèche faîtière.
On trouve également un instrument proche de notre flûte tranversière : la flûte recourbée qui est appelée plus communément la flûte kanak, même si ces dernières n’étaient pas toutes courbes. Fabriquée dans des bambous de petit diamètre, un ou deux trous étaient percés. Elles pouvaient mesurer entre 1m et 1M50, la longueur et la courbure dépendaient en effet de la longueur du bras du joueur de flûte. Il semblerait que sa courbure soit dû à l'addition de plusieurs petits tubes de bambou soudés entre eux par de la résine. Cet instrument était aussi bien joué par la bouche que par le nez, d'où parfois son appellation de flûte nasale.
Avec le bambou on trouve également le bambou pilonnant.
C'est l’instrument traditionnel le plus utilisé après les battoirs d’écorce et accompagne en général les danses, telles que les danses en rond. C’est l’élasticité du bois qui permet la sonorité vibrante lorsque celui-ci est frappé sur le sol.
En dernier, je ferais mention des sonnailles. Fruits secs du Cycas Circinalis, les danseurs les attachent aux chevilles pour rythmer les danses.
Voilà en ce qui concerne le sujet, ou tout du moins ce que j'ai pu trouver sur les instruments de la musique traditionnelle.
Bonnes découvertes musicales en attendant le mois prochain.
Tata.
Avec tous ces instruments, tu vas pouvoir monter un groupe... ;-)
RépondreSupprimerBisous et bien belle journée.
J'ai vécu 4 ans avec un musicien, cela suffit j'ai eu ma dose...
SupprimerBisous
No comment...
RépondreSupprimerBises
Tu as bien raison ;-)
SupprimerBisous