mercredi 2 avril 2014

Le rôle du tatouage polynésien

Le tatouage était traditionnellement pratiqué chez les jeunes gens dès leur puberté. Le long et douloureux travail était étalé dans le temps, entre 7 et 12 ans chez les filles et 15 à 20 ans chez les garçons, et représentait les différentes étapes du développement de l'adolescent. On pourrait parler d'étapes initiatiques. L'adolescent devant affronter la douleur durant de longues heures, sa mémoire et son mental s'en trouvaient marqués à vie, tout autant que sa peau. Cela marquait la fin de l'enfance.
Il était aussi indispensable que les filles possèdent tous les tatouages rituels requis lorsqu'elles atteignaient l'âge de se marier. C'est pour cette raison que l'opération débutait plus tôt pour elles. Car le tatouage était lié à la descendance, c'est pourquoi le bas ventre des femmes de haut rang était entièrement recouvert de marques sensées favoriser la fécondité.

Ainsi les premiers tatouages d'un aîné faisaient l'objet de superbes réjouissances. La cérémonie était une véritable entreprise communale qui exigeai le concours de beaucoup d'hommes du village. Un père devait parfois économiser des années pour le payer à l'instar d'une dot dans l'occident.
Ce tatouage des aînés des chefs était quand à elle de la plus haute importance, car il permettait la continuation de la lignée des ancêtres et était indispensable au jeune sujet pour devenir un futur chef et acquérir un grand Mana.

Mais avant cela, à Tahiti, les enfants étaient tatoués très jeunes d'une marque à l'intérieur du bras. Cela les libéraient du tabou relatif à la nourriture, car jusqu'alors ils ne pouvaient pas manger avec leurs parents, ni accepter de nourriture en dehors de celle préparée par leur mère. Tous les enfants étaient donc tatoués à seul fin de rendre le corps plus fort. Le tatoué possédait une carapace, une seconde peau, qui le protégeait de la nuit originelle d'où il venait.

Il faut aussi savoir que au delà de son rôle sacré (talisman contre la maladie, le mauvais sort ou augment la force et le courage...), il avait un rôle esthétique et sociale. Ainsi certains motifs semblaient réservés aux chefs, aux prêtres ou à des castes particulières. Les motifs pouvaient être spécifiques d'un groupe, d'une famille. Ils représentaient alors les totems des ancêtres. L'âge, le sexe, le rang social, l'appartenance à un groupe, la personnalité du tatoué étaient des facteurs qui semblaient déterminer le choix des motifs.

D'ailleurs personne ne soustrayait aux tatouages, car il était aussi mauvais de ne pas avoir de marques que pour nous de se promener nu. En plus, ils étaient considérés comme des ornements hautement esthétiques, et parfois même des stimulants érotiques. Ce qui pourrait être une des raisons qui poussa les missionnaires à les interdire.

Les motifs étaient différents d'un archipel à un autre. Ils pouvaient être symboliques : losanges, étoiles, cercles, traits... ou figuratifs : animaux, cocotiers, uru... Ainsi aux îles Marquises, ils recouvraient la totalité du corps et le visage, aussi bien des hommes que des femmes. Ils étaient toutefois différents selon le sexe, l'homme pouvait avoir de larges bandes noires sur le visage alors que la femme n'avait que les lobes et le contour des oreilles, et parfois le contour de la bouche. Mais c'était encore différent sur les îles de la société.


Je vais m'arrêter là, car le sujet est très vaste. Je voulais juste vous offrir un aperçu donc je dois savoir dire STOP ! Nana.

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