Après trois mois d'interruption je reviens avec un nouveau livre. Je ne l'ai pas encore lu mais il fait beaucoup parler de lui aussi bien sur le Caillou que sur l'Hexagone. Il s'agit de Quintet un roman historique de Frédéric Ohlen.
Frédéric Ohlen voit le jour le 15 décembre 1959 dans la « dernière ferme nouméenne ». Les siens arpentent la Nouvelle-Calédonie depuis six générations avec sur
son arbre généalogique des émigrants allemands et des déportés de la
Commune.
Sa vocation est précoce. Il a dix ans lorsqu'il signe son premier livre, L'Ecureuil.
Mais d'autres passions le sollicitent, et parmi elles, le cheval. Fin
cavalier, il est, de 1975 à 1977, champion territorial de sauts
d'obstacles et met en scène, de 1977 à 1979, des
chorégraphies équestres.
Mais en 1978, ses études en Droit et Sciences Politiques le conduisent à
Paris. Il en revient pour effectuer son service militaire en tant que volontaire à l'aide technique, sur un poste d'enseignant à Bourail, petite cité rurale du centre de la Grande Terre
calédonienne. C'est le début
d'une vocation d'enseignant.
Il obtient brillamment un CAPET Lettres-Histoire, quitte Bourail en 1987
pour un lycée professionnel situé à la Vallée-du-Tir, quartier populaire
de Nouméa. C'est là qu'il exerce encore, dans des filières
professionnelles, tout en
assumant un cycle « production d'écrits » à
l'Université.
Très engagé dans la vie culturelle calédonienne, il est à
l'origine de nombreux concours. Son engagement au service de la
création sous toutes ses formes, comme de la promotion du livre et de la
lecture se traduit par de nombreuses initiatives : ateliers
d'écriture, édition d'ouvrages collectifs, participation à des soirées
littéraires et autres événements. Ainsi en 1998, il fonde les éditions L'Herbier de Feu. Il est aussi le fondateur et président de l'Association des
éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie, membre de l'Association
des Écrivains de la Nouvelle-Calédonie, chevalier des Palmes
académiques et lauréat de plusieurs prix littéraires en
Nouvelle-Calédonie...
La poésie est au cœur de son itinéraire d'écrivain mais il n'en
explore pas moins d'autres champs littéraires. Quintet est ainsi son premier roman publié.
«Les Blancs ont leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ. Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je vous propose ? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule au fil des jours et vous anesthésie.»
À la toute fin, enfant raflé, enlevé à son île, Fidély se confie. Des blackbirders féroces le font passer, en quelques semaines, du Dream Time à l'âge du fer, de l'oralité à l'écriture.
Mais ce roman musical n'est pas une suite pour violoncelle seul. Cinq voix s'y mêlent, cinq vies reliées à la manière d'un quintet de jazz. De Maria, l'infirmière intrépide, à Heinrich, le bâtisseur, de Monsieur Gustin, jeune instituteur, au très cavalier capitaine de Rieu, c'est toute une frange d'histoire(s) qui s'ouvre à la magie des origines, à la raison laïque, à la passion humaniste, au bonheur comme au blues.
Livre d'aventures, récit où l'on sent, entre swing et silences, le battement du sang, voici l'épopée d'un continent oublié, et d'un pays : la Nouvelle-Calédonie.
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