Ce mois-ci je change de registre et voudrais vous parler d'un livre qui n'est pas tout récent. Cet oeuvre fut découverte par ses contemporains en février 1919 comme un feuilleton dans le quotidien calédonien Messager, qui leur proposa ainsi durant 3 ans de découvrir des mises en scène de la brousse, du bagne, de la tribu et de la vie sur les stations minières.
L'auteur Thiosse, de son vrai nom Georges Baudoux, était un conteur habile et merveilleux. Son talent fut d'unifier un paysage morcelé et a esquissé le portrait d'une colonie apaisée, et aussi de nous conter les histoires des autochtones qu'il cotoya durant sa vie. Mais si on peut célèbrer le pêcheur de trépang qu'il était dans sa jeunesse, le prospecteur, le gérant de station minière et la réussite du négociant, comme une caution d'authenticité, on peut aussi s'interroger sur la dimension du préjugé colonial très fort de son œuvre.
Kanak Premières chroniques, premier tome d'une série en quatre volumes, est l'histoire de Kaavo. Cette jeune popinée partie à l'aurore, pour ramasser à pleines poignées des sauterelles aux ailes lourdes de rosées, croise par malheur celui du redoutable Navaé, guerrier orgueilleux, ennemi de sa tribu.
Le livre nous relate ainsi les péripéties de différentes tribus kanaks avant l'arrivée des colons. Ce qui nous offre une immersion dans la mentalité primitive à travers laquelle apparaît, empreinte parfois de cruauté, une certaine logique tribale.
En dehors de l'histoire, le point fort, qui m'a touché et poussé à acheter ce livre, est son illustrateur qui donne une dimension poétique à ce récit. Juliet C. est son nom, dont voici sa page sur la toile.
Je vous souhaite de bonnes lectures en attendant ma prochaine chronique littéraire.
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