jeudi 30 mai 2013

Un bon café !

Importé il y a environ 150 ans par les missionnaires, le café a une histoire empreinte de passion en Nouvelle-Calédonie.

Le premier chapitre de cette histoire commence en 1856 quand les pères maristes introduisent le café arabica, plants qui venaient de La Réunion et qui furent mis en terre à La Conception (dont je vous ai déjà parlé). Ses débuts sont prometteurs, les caféiers occupent une cinquantaine d'hectares et produisent suffisamment pour le marché local et un peu d'exportation en 1890.
De ce fait le gouverneur de l'époque, Monsieur Feuillet, mise sur la culture caféière pour développer la colonie. Ce qui résultera au "grand cantonnement", qui évoque la période de 1897-1903 où toutes les tribus de la Nouvelle-Calédonie furent assignées dans des réserves pour l'installation de nouveaux colons sur leur terres au potentiel plus caféicole.
Malheureusement de nombreux facteurs vont changer ce rêve en cauchemar : tels la médiocrité des sols, l'inexpérience des colons, les sécheresses, les attaques de rouille. En 1912, le bilan n'est pas glorieux avec seulement six milles hectares de plantations et l'abandon de la moitié des colons de cette culture. Malgré cela, en cinquante six ans à peine de cultivation, le café s'inscrit dans le paysage calédonien.

 

Dans un deuxième temps, qui se déroule de 1930 à 1945, la culture du café repart et se propage grâce à une politique de plantation systématique en milieu mélanésien, de gré ou de force, pour intégrer les "indigènes" à l'économie marchande. C'est ainsi qu'en 1939 la production maximale de 2350 tonnes est produite et que son exportation est à son apogée avec une réputation de qualité mondialement reconnue.
Mais avec la Seconde Guerre Mondiale, l'abrogation du code de l'indigénat et l'apparition d'un insecte parasite c'est le déclin qui commence. Ainsi la production chute et se stabilise à 600 tonnes dans les années 1970-1980.
Face à cette crise l'Opération Café est lancée dans les années 80. Il s'agit d'un ambitieux programme de plantations et de vulgarisation de nouvelles techniques de culture. Avec la crise du nickel, les kanaks ont besoin d'emplois et cette mesure tombe à point nommé. Et elle a aussi comme objectif de limiter l'exode rural. Malgré cela c'est un nouvel échec pour de multiples raisons comme le mauvais choix des techniques d'exploitation, des "événements", de la fourmi électrique etc. L'effet positif fut un développement de la solidarité et l'intégration des kanaks à des postes importants.

Une renaissance, un avenir ? Aujourd'hui, conscients que ce n'est pas sur la quantité qu'il faut miser, car l'exploitation calédonienne est de taille familiale, mais sur la qualité, les acteurs du secteur mettent en avant l'identification et la valorisation maximale des cafés de terroir et de qualité.
Ainsi certains d'entre eux produisent des arabicas grands crus tels que le Bourbon Pointu plus connu sous le nom de Café Le Roy (ou Café Leroy). Ce café de qualité exceptionnelle est comparable au mythique Blue Montain de Jamaïque.

En conclusion, ici quand vous parlez café, tout le monde vous dira que la Nouvelle-Calédonie possède le meilleur du monde. Même si il y a un amalgame, la passion qui tient encore les producteurs autorise cet envol verbal, mais n'oublions pas qu'il y a une part de vérité dans ces propos.

2 commentaires:

  1. Et toi alors qui a vécu en Angleterre, leur café n'est-il pas le meilleur du monde ??? lol !!!

    Je me souviens d'une petite chanson : "le café en Angleterre, c'est de l'eau chaude avec du lait..." ;-)

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  2. La buveuse de thé6/03/2013

    Disons qu'il y a aussi du café avec l'eau et le lait... mais c'est vrai qu'ils ont cette drôle de manie de mettre du lait dans leur café. Donc j'ai dit à certains qu'ils n'y connaissaient rien... mais bon !

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