jeudi 10 avril 2014

Portrait sous cadre

Cela fait longtemps que je ne vous ai pas fait le portrait d'un personnage ou d'une personne du Pays. Je vais remédier à cela en vous parlant d'une femme très attachante, que nous avons brièvement rencontré avec Didoux.

Originaire de Nouvelle-Calédonie, la jeune Marianne Tissandier part à Paris pour devenir archéologue. Effrayée par la marée humaine qui s'engouffre dans l'amphithéâtre, elle décide finalement de passer le concours des arts déco et appliqués de la célèbre Ecole Boulle. Un choix qui s'explique par son amour pour l'artisanat d'art et la maîtrise de la technique poussée.

De retour sur son île natale et après quelques hésitations professionnelles, elle intègre le service des musées du patrimoine suite à un concours, en tant que régisseuse sous la direction d'Emmanuel Kasarhérou. Marianne participe par la suite à plusieurs formations de restauration et de conservation. Et c'est le déclic. Elle s'engage alors sans compter dans un domaine inexploré localement. En 2000, elle s'envole pour l'Australie afin de compléter sa formation par une spécialisation en conservation des matériaux culturels. Le Caillou se dote alors de sa première restauratrice d'art.

Depuis devenue responsable des collections au musée de Nouvelle-Calédonie, elle met en pratique sa spécialité : la conservation d'objets fabriqués avec des matériaux naturels tels que le bois, les fibres, les cheveux ou les cornes. Car on ne restaure pas une peinture de la même façon qu'un objet traditionnel. Et même si Marianne aime travailler de ses mains comme un artisan, elle n'oublie pas les principes déontologiques de sa profession et ne va pas trop loin dans la démarche de restauration pour ne pas ôter leurs valeurs à ces objets.

Enfin en 2011, l'exposition Kanak, l'Art est une Parole se met en marche et Marianne oeuvre avec Emmanuel Kasarhérou et Roger Boulay sur l'inventaire du patrimoine kanak dispersé. Elle a suivi toutes les étapes de l'exposition, de l'élaboration des listes d'objets, à l'emballage jusqu'à l'adaptation de l'exposition au Centre Culturel Tjibaou.

Un parcours riche qui montre que la passion et les compétences ne sont pas absents du Caillou.

Article réalisé avec des extraits du magazine Endemix.

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