dimanche 24 mars 2013

Un ruminant envahissant

Introduits au XIXe siècle comme cadeau du gouverneur de Java à la femme de son homologue calédonien, le cerf rusa, ou nommé également cerf de Java, est une espèce sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) comme espèce menacé, cependant... il est un réel problème en Nouvelle-Calédonie. Les douze spécimens de départ, n'ayant aucun prédateur sur le territoire, se sont reproduits au point d'être aujourd'hui plus nombreux que les habitants, 370 000 cervidés contre 250 000 habitants.

Des collines mises à nu, des prairies dévastées, en de nombreux endroits la végétation a été dévorée par eux. Ils s'attaquent aussi bien aux cultures qu'aux forêts, menaçants ainsi d'autres espèces, et mettant les terres à nues et les empêchant de jouer leur rôle d'éponge. Les dommages environnementaux qu'ils provoquent sont considérables dans l'archipel, important point de la biodiversité mondiale. Une dizaine de plantes dont les cerfs se délectent sont menacées d'extinction.

Les autorités, qui n'ont pas immédiatement pris la mesure du fléau, ont créé en juin 2008 le Centre de Régulation des Gros Gibiers (CREGG). Avec l'appui des chasseurs, des battues de régulation sont périodiquement organisées, malgré les premières réticences, compte tenu de la position emblématique du cerf dans la société calédonienne. "Le cerf figure sur nos billets de banque. Il a une place à part pour les Calédoniens. D'abord, pour son aspect nourricier et ensuite pour celui de loisir, avec la chasse très pratiquée ici", souligne Marcel Canel, président de la Fédération de la Faune et de la Chasse de Nouvelle-Calédonie. Aussi, la notion de régulation a eu du mal à s'imposer dans les mentalités.

Les provinces réfléchissent toujours à un moyen de réguler ce fléau. Parmi les solutions : créer des élevages pour les cerfs et, à terme, commercialiser leur viande en local et surtout à l'exportation.

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