jeudi 5 décembre 2013

Au carré...

Je voudrais vous raconter la suite de l'histoire de la capitale...

Paul Coffyn fut chargé en 1855 de dresser le plan de la ville. Après diverses modifications, ce chef de bataillon du Génie rendit sa copie : un plan en damier des militaires depuis le Rome antique. Ainsi il fut décidé que le centre-ville serait un grand carré où les voies de circulation se couperaient à angle droit, perpendiculaires ou parallèles à un axe imaginaire reliant le sémaphore à l'actuel mont Coffyn.

Ce principe théorique posa de nombreux problèmes aux techniciens, puisque cela nécessita d'une part des remblaiements et d'autre part l'arasement de nombreux monticules. Car il faut savoir que la presqu'île de Nouméa est toute ondulations et collines. Outre ce premier souci, il leur faudra également assécher les marécages qui se situe dans ce beau carré.

A ce moment, le besoin d'eau des "milles âmes" que compte Nouméa en 1860 refit surface. Il fallait alors faire venir l'eau du premier ruisseau qui était à 10 km au Nord. Mais la décision avait été prise et les travaux commencèrent. Pour des raisons d'hygiène, le centre de la ville a dû être remblayé avec les déblais de l'arasement de la butte Conneau qui bordait le littoral et arrêtait le vent. Il fallu vingt ans de 1857 à 1877 pour effectuer ces travaux. Quant à l'eau, ce ne fut qu'en 1876 qu'une première conduite venant de Yahoué fut construite, avant celle de Dumbéa en 1892.

Mais ceci ne fut qu'un début car, depuis plus de 150 ans, Nouméa se développe au rythme des remblais. Et la liste est longue :
  • les remblais du Centre-ville,
  • les remblais de la Vallée du Tir,
  • les remblais de l’Anse-Vata,
  • les remblais de la Baie des Pêcheurs et de la Pointe Chaleix,
  • les remblais de la Rivière Salée,
  • les remblais de Ducos,
  • les remblais de la promenade Pierre Vernier,
  • les remblais du Faubourg Blanchot,
  • les remblais de Magenta,
  • les remblais de Tina,
  • les remblais du Port et de l’île Nou .
L'urbanisation n'est pas chose facile, car outre le paysage accidenté et les marécages asséchés, la place ne suffisant plus, la ville s'est étendue sur la mer. Et son histoire, je pense, n'est pas fini.

2 commentaires:

  1. alain domi12/05/2013

    l'essentiel est que les gens s'y sentent bien.... merci pour les gens qui ont précédé.

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    1. L'urbaniste12/05/2013

      On peut dire ça mais c'est vrai que les gens de l'époque ont abattu un sacré travail avec des moyens sommaires.

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