vendredi 12 avril 2013

Déwé Gorodé

Pour rebondir sur notre conseil de lecture du mois, je souhaitais vous faire un peu plus connaitre ce personnage emblématique qui est Déwé Gorodé.


Originaire de la tribu de l'Embouchure à Ponérihouen, Déwé Gorodé a fait ses études primaires dans la région de Houaïlou, avant de venir passer son bac philo au lycée Lapérouse à Nouméa. Ensuite elle continue en métropole, où elle obtient une licence de lettres modernes à l'Université de Montpellier Paul Valéry.

Elle s'engage alors dans une carrière de professeur de français dans l'enseignement privé, d'abord au collège catholique de Marie-Reine Thabor au Mont-Dore de 1974 à 1976, tout en militant activement au sein des Foulards Rouges, puis du groupe 1878.
En 1976, elle s'implique dans la création du PALIKA où, chargée des relations extérieures, elle participe à des missions du front indépendantiste notamment dans le Pacifique, en Australie, en Algérie, au Canada, à Mexico et à l'ONU.
De 1983 à 1985, elle enseigne à nouveau le français au collège de Do-Néva, puis le paicî de 1985 à 1988 à l'Ecole Populaire Kanak de l'Embouchure.
En 1992, elle participe à une mission de femmes au MALI conduite par Mme Marie-Claude TJIBAOU et ce qui l'amène à travailler pour l'ADCK de 1994 à 1995 lors de la saison de préfiguration du Centre Culturel Jean-Marie TJIBAOU.
De 1996 à 1997, elle reprend l'enseignement du paicï dans le public à Poindimié.
Et enfin de 1999 à 2001, elle dispense des cours d'histoire de la littérature du Pacifique et de littérature mélanésienne contemporaine à l'Université de Nouméa.

En 1999, elle débute un nouveau volet de sa carrière en étant la première femme à être élue à l'Assemblée de la Province nord, avec Léonie Tidjite Varnier.
En plus de ce poste, elle assume de 2001 à 2009 les fonctions de vice-présidente du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en charge dans un premier temps de la culture et des sports, puis à partir de juin 2004 de la culture, de la condition féminine et de la citoyenneté.
Depuis le scrutin de mai 2009, elle a quitté la vice-présidence mais demeure membre du gouvernement calédonien et a conservé le même portefeuille que dans la précédente mandature.

Cette femme enseignante, militante, auteure et femme politique, ... tempérant ses positions, comme la plupart des autres leaders indépendantistes, depuis les Accords de Matignon et de Nouméa, tout en militant toujours fermement pour la souveraineté, s'est surtout recentrée sur la défense de la reconnaissance de la culture et de l'identité kanak prévue par les accords. Elle prône le développement de l'enseignement des langues kanak (étant elle-même enseignante dans ce domaine) dès le plus jeune âge.

La richesse de sa vie, de ses œuvres et de ses combats fait d'elle un exemple pour la population calédonienne.

Pour conclure voici un extrait d'un entretien de 2009.

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