jeudi 11 avril 2013

Notre conseil de lecture

J'ai décidé de vous parler d'un livre concernant la Nouvelle-Calédonie une fois par mois, ainsi je vous offre de découvrir par vous-même la culture ou les histoires calédoniennes et kanaks.

Ce mois-ci, je voudrais vous dévoiler un livre qui m'a laissé un peu perplexe : L'épave de Déwé Gorodé. J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de cette auteure (le 17 janvier pour être exacte) en évoquant son dernier roman (que j'ai du arrêter de lire pour mes révisions). Celui-ci est son premier et fut publié en 2005, et fut réédité en 2007, après avoir reçu le prix Popaï 2007 de la Nouvelle-Calédonie, catégorie roman.


Dans le ventre d'une barque échouée sur la grève, Tom et Léna vont apprendre à s'aimer.
Ils ignorent encore que d'autres, si semblables à eux-mêmes, ont noué leurs âmes au rythme des vagues, esclaves de leurs désirs, prisonniers des passions et des drames qui déchirent les êtres.
Fragile Lila, poétesse rappeuse, Eva la guérisseuse, et ce vieux pêcheur qui les observe... De rêves en confidences, tout les conduit aux heures sombres.
Sur le plat de la roche noire du cimetière des pirogues, les destins s'enchevêtrent et se brisent, tissant d'un même fil des liens de vie, d'amour et de mort.

Ce livre est une plongée dans la culture kanak, mais une plongée déroutante. L'auteure construit son récit sur l'alternance, parfois l'ambivalence, des forces qui animent la société kanak contemporaine : recherche d'équilibre entre l'art de vivre hérité de la tradition et les apports bons ou mauvais de la colonisation, entre la ville (Nouméa) et la tribu, la définition d'un nouveau pacte entre hommes et femmes comme entre jeunes et anciens, et l'écoute du monde extérieur et des voix du rêve.

Léna, Lila, Eva, les héroïnes de ce roman, tentent de trouver leur chemin vers un avenir meilleur dans une société où la place de la femme est très défini. Le défi est rude donc sur cet île où les sources de tension et de conflit ne manquent pas, entre communautés, entre générations, entre sexes et au sein même de chaque groupe.

Un livre à lire, en prenant son temps, car l'histoire est pleine de recoupements et de mélanges des personnages, la confusion peut être au rendez-vous. Mais c'est une œuvre courageuse qui parle ouvertement des problèmes de certaines femmes kanaks.

P.S. Livre disponible en métropole.

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